Quand elle ouvrit les yeux, le ciel commençait déjà à rougir et les oiseaux cherchaient un abris pour la nuit. Certains s’étaient réfugiés sur les toits, là où elle se trouvait maintenant avec Harry à ses côtés.

- Hermione, est-ce que tu vas bien ?
- Je… J’ai la tête qui tourne…
- Reste encore un peu allongée, d’accord ? Tu m’as fait une de ces peurs.
- Dis-moi Harry, est-ce que je suis laide ?
- Quelle drôle de question… Pourquoi tu me demandes ça tout à coup ?
- Je me disais que je ne devais pas être très attirante par rapport à Hebe. Même si nous nous ressemblons, elle dégage beaucoup plus de charme que moi. Pendant longtemps, j’ai été obnubilée par mes dents trop longues. Et j’ai tout de suite sauté sur l’occasion pour me les faire raccourcir pensant que mes dents me rendaient peu jolie. Et pourtant, Hebe a gardé ses dents de cheval et elle paraît quand même belle. Finalement, je me rend compte que je n’ai fait aucun effort pour m’arranger et si ma mère n’achetait pas des robes pour moi, je serais habillée comme un sac à patate…
- Lorsque tu doutes comme ça de toi, je te trouve vraiment trop craquante.
- Quoi, « craquante » ? Qu’est-ce que tu entends par « craquante » ?

Hermione se releva pour regarder son ami. Ce dernier regardait l’horizon et se tenait à la limite du vide comme s’il allait sauter tel un ange à l’aura flamboyante, déployant ses ailes de milles feux avant de s’éteindre dans le soleil couchant.

- Nous ferions mieux de redescendre avant de ne plus voir grand chose. Cette fois-ci, tu vas monter avec moi sur mon balai. Accroche-toi bien à moi.

C’était une bien jolie façon de détourner la conversation. Hermione aurait bien voulu connaître les véritables sentiments d’Harry, mais être dans ses bras une nouvelle fois lui suffisait. Du moment qu’elle l’avait à ses côtés, les autres importaient peu.

Une semaine passa sans qu’Hermione ne pensa à Ron et Hebe. Elle s’était plongée dans un devoir pour le professeur Krum. Lors de son dernier cours, le professeur avait défini la Magie Noire et expliqué qu’il était inutile de continuer un cours de Défense contre les Forces du Mal si les élèves ne savaient pas à quoi s’attendre au moment d’affronter un maître en Magie Noire. Les élèves purent ainsi profiter du savoir d’un professeur diplômé de Durmstrang.

« La Magie Noire tire sa force des démons et autres êtres maléfiques. A contrario, la Magie Blanche, elle, puise son énergie dans le Divin. On oppose bien souvent les Ténèbres à la Lumière et on simplifie cela par la lutte entre le Bien et le Mal. Pourtant, il existe l’exemple d’une sorcière nommée Lina Inverse qui est devenue experte en Magie Noire pour terrasser les Démons. La légende raconte qu’elle a même dû combattre le Moine Rouge Rezo dont l’esprit a basculé dans les ténèbres alors que tout le monde le croyait bon et généreux. Rezo aurait même transformé un humain en golem. Normalement, un golem est une masse d’argile sculptée dans laquelle on a insufflé de l’énergie vitale tel Dieu créant l’homme. Mais Rezo a fait le processus inverse car il s’estimait plus puissant qu’un Dieu.
Voyez-vous, il ne faut pas vous fier aux apparences. Le plus important n’est pas l’utilisation de la Magie Noire en elle-même, mais ce que nous en faisons. Nous pouvons tout aussi bien faire du mal avec des petits sorts comme des Incendio, par exemple en brûlant gravement le visage de quelqu’un, comme on peut aider la Communauté des Sorciers avec des sorts destructeurs tel de Dragon Slave de Lina Inverse. La mauvaise réputation de ces sorts classés comme Magie Noire vient du fait que les sorciers les plus malsains les ont le plus utilisés et l’histoire n’en a retenu que des résultats désastreux. C’est pourquoi je vous demande pour le prochain cours de me faire une dissertation sur des actes positifs que vous feriez avec de la Magie Noire. »

La suite du cours permit aux élèves de découvrir certains sorts puissants et leurs effets. Hermione était en train de les étudier et les trier quand Ron l’interpella. Le professeur Mac Gonagall voulait s’entretenir avec eux deux.

- Dans un mois nous fêterons Halloween. Et comme cette année, cela tombe un samedi soir, le Professeur Dumbledore a suggéré d’ouvrir un bal. Les sixième année auront la charge de l’organiser et étant donné que vous êtes les préfets, vous devrez tout superviser. Nous demandons une parfaite collaboration entre les quatre maisons et pour qu’il n’y ait aucun problème, Miss Granger, je vous nomme Superviseur en chef avec l’approbation des autres directeurs de maison. Nous connaissons tous vos aptitudes et vous accordons notre confiance la plus totale. Avez-vous des questions ?
- Est-ce que vous savez si Hebe va participer aussi aux préparatifs de la fête ? demanda Ron.
- Bien entendu, elle fait parti des sixième année.
- Devons-nous nous occuper des menus ?
- Vous n’aurez qu’à faire des propositions aux Elfes de maison. Ils se chargeront de la suite.
- Est-ce que nous pourrons tous avoir la journée du 30 octobre de libre pour décorer la Grande Salle ? termina Hermione.
- Je demanderai aux autres professeurs s’ils sont d’accord. Cela dépendra aussi de leur planning. Si vous n’avez plus de questions, vous pouvez disposer.
- Merci Professeur, saluèrent les deux préfets avant de quitter le bureau.

Ron était le plus enthousiaste des deux et félicita sa camarade d’avoir obtenu le poste de Superviseur en chef. Elle pourra rabattre le caquet de Malefoy et de toute sa clique de Serpentard s’ils leur prenaient l’envi de faire du grabuge.

- Depuis quand t’intéresses-tu à Hebe ? demanda brusquement Hermione.
- Hein ? De quoi tu parles ?
- De ce que tu fabriques avec Hebe. Tu te rappelles qui c’est. Bien sûr que oui, tu viens de demander si elle allait participer à l’organisation du bal.
- C’était juste pour savoir avec qui on allait travailler.
- Mais oui, forcément, c’est super important de savoir si HEBE va être des nôtres. Ne me prend pas pour une idiote. Pourquoi Hebe ? Il y a plein d’autres filles à Poudlard et il a fallu que tu choisisses Hebe. Vous vous êtes passé le mot, Viktor et toi ? Vous pouvez me dire ce que vous lui trouver ?
- Attend une minute… Tu es… jalouse ?
- Et puis quoi encore ! ! ! Je n’ai AUCUNE raison d’être jalouse. Tu n’as rien à faire avec elle c’est tout. Est-ce que j’ai besoin du pouvoir de Mnémosyne pour te rappeler qu’elle est la fiancée de Viktor ? Tu ferais bien mieux de t’éloigner d’elle.
- Et moi je me permet de te rappeler que c’est TOI qui m’a rejeté alors tu n’as pas de conseils à me donner.
- Très bien, fais ce que tu veux, mais ne viens pas pleurer sur mon épaule si tu as le cœur brisé ! ! !

Sur ces mots, ils prirent tous deux des couloirs différents. C’était assez vexant comme situation. Hermione ne pouvait pas accepter ça. Comment Ron osait-il s’enticher de celle qu’elle détestait le plus. Etait-ce pour la même raison que Viktor ? Etait-ce parce qu’elles se ressemblaient ? Hermione en avait mal au crâne. Il fallait qu’elle tire les choses au clair avec Viktor. Elle se dirigea donc vers son bureau au fond de la salle de cours de Défense contre les Forces du Mal. Lorsqu’elle frappa à la porte, le professeur Krum cria d’attendre un petit moment, mais soudain, un bruit de vaisselle cassé retentit et le professeur vociféra en langue bulgare. Hermione entra précipitamment, inquiète pour lui. Elle le découvrit par terre ramassant des bouts d’un vase cassé. A côté de lui se trouvait un tour de potier et derrière, une table occupée par une grande masse d’argile dont la majeur partie était cachée par une nappe. On pouvait toutefois distingué des sortes de grosses bottes qui dépassaient légèrement du tissus.

- Viktor, qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi n’utilises-tu pas ta baguette ? Hermione sortit la sienne et d’un sort, répara le vase qu’elle posa sur un petit guéridon dans le coin de la pièce.
- Merci beaucoup. J’avais rangé ma baguette dans un tiroir de mon bureau pour ne pas la salir. Mais c’est en allant la chercher que j’ai bousculer mon tour à potier… Que puis-je pour vous, Miss Granger ? fit le professeur en se relevant et en essuyant ses mains pleines de terre.
- Je ne suis pas venue ici en tant qu’élève mais en tant qu’amie, alors, tu peux m’appeler à nouveau Hermione.
- Depuis que je suis ton professeur, j’ai pris l’habitude de t’appeler par ton nom de famille. Mais exceptionnellement, je suis bien content de pouvoir te parler librement. Mais viens t’asseoir sur cette chaise.
- Merci Viktor. Je vais peut-être te paraître un peu directe, mais je voulais savoir si ça se passait bien entre Hebe et toi.
- AH… euh… Tu me prend un peu au dépourvu… Ha,ha,ha… Il y a des hauts et des bas. C’est un peu pareil dans tous les couples.
- En ce moment, vous êtes plutôt en « haut » ou en « bas » ? ?
- Ce n’est pas facile à expliquer… Disons qu’on a eu pas mal de disputes ces derniers jours et on cherche des compromis.
- Et vous avez déjà fixé la date de votre mariage ?
- Nous ne sommes pas pressés. Mais assez parler de moi. C’est très embarrassant. J’ai appris que tu avais reçu la charge de préparer la fête d’Halloween.
- Oui, en effet. J’ai beaucoup de travail qui m’attend.
- Je sais que tu en es capable. La seule chose qui me chagrinera c’est de ne pas pouvoir danser à nouveau avec toi étant donné que je suis maintenant ton professeur.
- Aie…
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Je ne sais pas, j’ai eu l’impression d’avoir reçu quelque chose sur le front. En fait, depuis que j’ai fait cette chute hier, je ne me sens pas très bien. J’ai parfois des maux de tête…
- Dans ce cas, je vais te conduire à l’infirmerie.
- Non, ce n’est pas la peine. Tout va bien, je vais….Hermione tituba un peu, elle se sentait faible et ses jambes ne la tenaient plus. Que lui arrivait-il ?
- Laisse-moi t’aider, proposa Viktor Krum.

Le professeur la porta alors et sortit du bureau. Mais à peine eut-il fait quelques pas dans la salle de classe, qu’il se trouva nez à nez avec Harry. Ce dernier, voyant Hermione dans les bras du professeur, demanda des explications.

- Je vais me charger de la conduire à l’infirmerie, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, professeur.
- Non, je préfère m’en charger. Je suis professeur, justement.
- Et moi, je suis son petit-ami.

Les deux jeunes hommes se regardèrent avec défi. Une atmosphère électrique flotta dans la salle.

- Il vaut mieux que je parte avec Harry, interrompit Hermione. De toute façon , je crois que j’ai juste besoin de me reposer. Harry est le seul à pouvoir me conduire jusqu’au dortoir des Gryffondor.
- Hum… d’accord, c’est bon. Je capitule.

Harry put alors prendre le relais et tous les deux sortirent ensemble de la salle de cours. Hermione ne se sentait vraiment bien que dans les bras de son ange gardien.

- Tu viens toujours à mon secours, comment fais-tu ?
- C’est peut-être grâce à l’amour.
- Ce n’est pas gentil de te moquer…de… moi… Si tu continues à dire ça… je vais finir par y … croire…et je vais tomber amoureuse… de……….
- Ce serait mon plus grand bonheur, mais ce serait tellement égoïste de ma part. Je ne voudrais pas te faire souffrir.

Harry savait qu’Hermione ne l’entendait plus. Elle dormait profondément.