Cela faisait maintenant deux heures que le bateau était parti. Ryuji avait été allongé dans ses quartiers, il était inconscient mais vivant. Latona en avait profité pour le soigner complètement, du moins pour les blessures physiques, des artefacts divers était posés de toute part du corps du blessé, réparant les tissus musculaires, les fractures et autres égratignures.
Tout en le regardant, Latona pensa à tous ces événements, ces combats, ces épreuves, toute cette peine qui n’a abouti à rien, elle lâcha quelques larmes discrètes.
Siegmund entra dans les quartiers pour prendre des nouvelles.
- Comment se sent-il ? Questionna Siegmund.
- Ses blessures sont toutes guéries, mais il est encore inconscient... Et je ne vois pas pourquoi... Vaux mieux le laisser se reposer... Et toi alors, comment tu te sens ?
- Comme quelqu’un qui viens juste de perdre son frère et sa sœur dans une même journée... J’ai envie de m’effondrer et de pleurer, mais ce n’est pas le bon moment je crois... Il faut que je reste de marbre encore quelques temps sinon je sui perdu.
- Va te reposer... Et ne t’inquiète pas, tu peux extérioriser ta peine, je peux t’épauler.
- Merci... Tu as raison, je vais m’assoupir dans mes quartiers, tiens moi au courant pour Ryuji, dès son réveil il faut qu’on se réunisse tous.
Siegmund s’en alla alors, laissant Latona seule. Il ouvrît sa porte, un espace teint de jaune et de rouge feu. Près du lit, une photo représentant une vieille époque maintenant révolue, la sœur et les frères dans un même espace de bonheur tellement ils avaient l’air heureux.
Dans ce calme oppressant, un hurlement se fît entendre, un cri tellement puissant que tout le monde l’entendît. Ryuji en était la cause, mis à part Gleipnir qui gardait le contrôle du vaisseau, le restant du groupe se regroupèrent dans ses quartiers.
Ryuji hurla à mort le nom de son frère et de Sieglinde, tellement fort que les autres se crispèrent, dans son délire il s’écorcha la lèvre et saigna légèrement. Les hommes du groupe s’empressèrent de contenir ses gestes brusques et dangereux, quand il fut calmé, personne ne parla et bougea, choqué par cet événement inattendu, au bout d’un moment Audhumla intervenu :
- Latona, est-ce possible de le convertir maintenant ?
- Non... J’ai besoins de plusieurs outils restant dans notre ancien repaire, et puis même si je le pouvais, je dois lui demander son accord. Je ne peux pas décider pour lui, c’est sa vie qui est en jeu.
- Écoute... On y va, mais s’il recommence une autre crise appelle nous immédiatement. Disait Siegmund.

Ryuji était seul dans un noir profond et accroupi contre un mur invisible, devant lui se tenait un miroir avec comme reflet le visage de son frère. Dès cette apparition, Ryuji le frappa avec vigueur et vitesse, mais le coup se retourna contre lui sans qu’il pu en deviner la cause immédiatement, en vérité ce poing ne semblait pas être le sien, mais celui qui se tenait devant lui, comme si le poing d’Hellman avait traversé le miroir, sonné Ryuji rebaissa sa tête, un accès de rage l’envahit et il releva doucement sa tête. Au niveau du haut le miroir se brisa alors, de ces fissures du sang coula, arrivé devant la tête de Ryuji, ce sang coula non seulement sur le miroir, mais aussi sur son visage, les yeux se brouillèrent de sang et de larmes que Ryuji versait.
Il essaya de s’essuyer sans succès, ce sang commença à chauffer et à bouillonner sur son visage, Ryuji hurla de douleur le nom de son frère et celle qui est morte dans ses bras. Il se recroquevilla, s’étira dans tous les sens pour échapper à cette torture.
Le sang coula encore plus, des lames de vents apparurent subitement, et lacérèrent le corps de Ryuji déjà meurtri par le sang, alors sans qu’il s’en rende compte, une force extérieur fît disparaître progressivement le sang et tout objet dangereux, la peau de Ryuji était intact, plus aucune marque, ni brûlure, il leva les yeux finalement.
Son environnement sembla s’éclaircir, des sillons dans les murs et le plafond semblaient apparaître comme si c’était de l’eau. Au plafond Ryuji se reconnu, il portait la dépouille de Sieglinde en sang et il pleura encore plus. Le plafond semblait se transformer lentement, d’une surface transparente à un rouge vermillon venant du sang de Sieglinde, l’image se brouilla et tout redevint noir.
Un autre Ryuji fît son apparition alors devant lui, celui-ci était encore couvert du sang de Sieglinde.
- Alors... Pourquoi reste-tu ici... Seul avec tes faiblesses...
- Je n’ai pas pu la sauver...
- En effet... pourquoi n’à tu rien fais ?! Ton rêve pourtant aurait du t’interpeller, tu aurais pu éviter ce drame. Tu savais pertinemment que cette salle était la même que celle dans ton rêve, et que Sieglinde y allait vivre ses derniers instants. Tu n’as rien fais par quoi ?! Par peur ! Ou alors tu t’en foutais complètement ! Voilà tout ! Les clés ont été volées, tu as laissé mourir celle que tu aimais malgré elle, et maintenant regarde toi ! Enfermé dans un enfer noirci par ta peine.
- C’EST FAUX !!! Hurla Ryuji de colère, j’ai fais tout mon possible pour réussir !
- Non... Regarde les choses en face. Tu es le même qu’avant cette aventure, arrogant comme la plupart des humains, prétentieux et lâche ! Tu refuses tes torts.
- Pourquoi me fais tu subir çà... Qu’est ce qui se passe...
L’autre Ryuji s’évapora alors, à la place une lumière jaillit, une lumière qui rappela à Ryuji ses compagnons qui l’attendaient sûrement. Il plongea sans attendre dans celle-ci, elle enveloppa complètement Ryuji, puis s’estompa pour laisser place à un environnement familier, ses quartiers.
- Ahh... Te voilà enfin réveiller. Disait Latona.
Ryuji n’émit qu’un timide grognement comme réponse, il constata que toutes ses véritables blessures étaient guéries et il se rallongea.
- Je vais t’apporter de quoi manger...
Ryuji se retrouva de nouveau seul, devant lui se tenait alors ce miroir qu’il avait tellement vu. Il se releva et regarda celui-ci, il envoya une décharge et il se brisa en mille morceau, recouvrant le sols de morceaux coupants.
Après quelques minutes d’attentes, Latona se montra avec un plateau remplis de garnitures, de fruits et de légumes. A la vue du miroir brisé, elle s’exclama :
- Qu’est ce qui s’est passer ?
- Je dois éviter ce visage... Souffla Ryuji.
- Comment çà ? C’est ton visage...
- Oui... Et aussi celui de mon frère.
Latona ne répondît pas et posa le plateau sur le lit.
- Quand tu auras finis, rejoint-nous dans la salle de réunion... il y a beaucoup de choses dont il faut parler.
- Attend ! J’ai quelques questions à te poser.
- Vas-y.
- Où est le corps de Sieglinde ?
- Il est ici, conserver dans la glace jusqu’à son incinération.
- Tu aurais pu soigner les blessures de Sieglinde, pourquoi n’as-tu rien fais ?
- C’était la volonté de Sieglinde.
- Comment çà ?
- Je vais te raconter.

Flash-back avant le départ vers l’antarctique.

- Latona, je dois te demander quelque chose.
- Qu’est ce que je peux faire pour toi ?
- Si jamais il devais m’arriver malheur durant cette quête, ne fais rien pour me soigner.
- Hein ! Mais pourquoi ? Qu’est ce que tu veux dire ?
- J’ai eu une vision...
À cette révélation Latona devint pâle.
- Encore... Et cette vision montrait quoi ?
- Ma mort...
- Je comprends mieux... Tu vas nous manquer.
- Ouais...

Retour au présent.

- Et alors sa s’est finis par une fin de dialogue aussi pourris !
- Qu’est ce que tu veux, on ne peut pas être toujours parfait.
- Qu’est ce qui se serait passer si tu l’avais soigné ?
Latona s’en alla s’en dire un seul mot.
- Ben quoi ?! Bougonna Ryuji seul en mangeant.
Tout en pensant aux derniers événements survenus, son rêve bizarre, tous se mélangea et il décida d’essayer de ne plus rien penser sur le moment, tellement c’était tôt. Quand il eu finis, il allât se laver, il s’habilla de nouveaux vêtements et rejoignis la salle de réunion, sur l’aile gauche du vaisseau, la porte était ouverte, tout le monde était présent et attendaient sa venue.
- Enfin te voilà ! S’exclama Garm en lui souriant.
Ryuji ne répondît rien et il s’assît à sa place, Siegmund intervenait alors sur la gravité de la situation.
- Ecoutez-moi... Surtout Ryuji. L’heure est grave, mais pas aussi désespéré que sa en a l’air, tout n’est pas perdu ! Il est encore possible de récupérer les clés.
- Comment ? Questionna Ryuji, impatient.
- Tout d’abord nous savons où ils ont cachés ces clés, c’est évident et même sûr qu’elles sont dans la forteresse aux miroirs.
- Pourquoi ?
- C’est là qu’ils gardent les objets les plus précieux.
- Sa parait aussi évident ? Je veux dire que s’ils savent qu’on sait qu’ils cachent ces clés à cet endroit précis, ils vont sûrement les mettre autre part ! Non ?
- Ils ne peuvent pas les mettre à un autre endroit... Ou alors l’attente sera encore plus longue...
- Hein... Je ne comprends pas. Disait Ryuji dans un soupir d’incompréhension.
- Tu vas vite comprendre... Cette tour se trouve près de l’arme Oni. Mais tout d’abord il faut que tu sache à quoi elle ressemble et surtout quels sont ses pouvoirs. Bon, par quoi commencer ?... C’est un... complexe... Comme un grand vaisseau, mais sa ne vole pas, on peut le transférer mais seulement quand l’arme est activée.

- C’est un vaisseau... C’est grand ? Et c’est quoi ses pouvoirs ?
- J’y viens... Sa grosseur est gigantesque, plusieurs centaines de mètres, voir des kilomètres quand l’activation est complète. Pour ses pouvoirs, celle-ci est comme un immense générateur d’unité de combat, non seulement très puissante, mais aussi en nombre incalculable, le nombre d’unité produite est aussi rapide, le plus terrifiant est qu’il n’y a pas de limites, les ressources pour crée ces unités sont illimités, peut être que ces ressources viennent d’une autre dimension où je ne sais où, pour nous c’est un peu brumeux sur sa provenance. Ces unités ont un blindage fait à partir de cristaux arkanien pour l’attaque et pour la défense c’est de l’orihalk, un métal très résistant, de plus ces unité ont une intelligence élevée, en fait se sont des cyborgs qui n’obéissent qu’à son créateur, celui qui possède l’arme, possède la puissance de détruire.
À cette révélation, Ryuji semblait désespéré, cette arme est en fait plus monstrueuse qu’il ne pouvait l’imaginer.
- En est-il de même pour l’arme Kami ?
- Oui, sauf que cette arme sert la sauvegarde et non la destruction... C’est presque la même chose, sauf que les unités sont mieux équipées en défense qu’en attaque, tandis que c’est le contraire pour ceux d’Oni.
Un silence s’assombrit alors dans cette ambiance lourde et déprimante.
- Il est temps de parler de l’activation de l’arme et du temps que cela prend. Disait Gleipnir.
- Mais au fait... Qui contrôle le vaisseau puisque tout le monde est ici ?
Un silence de mort s’installa de nouveau...
- Il n’y a personne... Je crois... Répondît Audhumla.
- Comment çà ! Demanda Ryuji.
- Cela dépend si tu considères un golem comme une personne, alors que c’est une invocation ! On peut débattre si tu veux, mais je crois que se n’est pas le moment.
- Pfff... En fait se sont des golems qui tiennent la route... Si c’est tes golems, il y a un risque avec cette eau ?
- Heu... Non... Enfin je crois.
- L’heure n’est pas à ce genre de discussion, il y a plus important ! Coupa Siegmund.
Ryuji écoute moi bien, l’activation de l’arme est très longue, il faut plusieurs mois pour activer ce monstre.
- C’est si long que çà ?
- Cette clé est le cœur du monstre, sa source d’énergie, sa seule place est insuffisante, il faut le charger comme les cristaux arkaniens. Cette dépense est longue et c’est pour çà que l’activation est longue, par contre dès que la clé à activer l’arme, il n’y a plus besoin de la charger en énergie, l’arme le fait automatiquement.
- C’est compliqué... Lâcha Ryuji.
- Pas tellement... D’ailleurs quand la clé est en chargement, elle grossit de plus en plus, sa taille maximale est de quelques dizaines de mètres.
- Tant que çà... Alors qu’au départ elle tient dans ma paume. Lança Ryuji.
- Je t’ai dit les principaux points à aborder.
- Donc, si je comprends bien, il faudra infiltrer la tour, pour récupérer au minimum notre clé, si possible déconnecter l’autre ou encore la voler, et ensuite activer notre arme.
- C’est un peu près çà.
- Sa risque d’être plus dur à faire !
- Il faut élaborer un plan d’attaque, mais pour l’instant ce n’est pas le sujet du moment...
- Comment çà... Demanda Ryuji.
Latona prît la parole à ce moment là :
- Ryuji, je t’avais fais part de la conversion de ton corps à un autre pour raisons de praticité. Cette opération est longue et au début douloureuse, mais ensuite c’est plus rapide.
- Longue... De combien de temps ?
- Déjà la conversion dure plusieurs jours de travail, de plus comme se sera un nouveau corps, il faudra t’entraîner à l’utiliser, tu seras plus puissant, plus agile, ta vitesse augmentera, mais comme je te l’ai dit, ton corps disparaîtra à jamais !
- Je n’ai pas le choix, je ne peux pas tout laisser tomber, dès que tu pourras le faire converti-moi.
- Il faut récupérer tout le matériel nécessaire à notre ancienne base. Ensuite nous irons dans notre monde te convertir, une assistante me secondera comme çà se sera plus rapide qu’à la normale, puis tu t’entraîneras avec ton nouveau corps durant plusieurs semaines et enfin nous irons récupérer ces clés... Sa sera vraiment long, arme toi de patience...
- Je suis prêt à tout maintenant !
Cela fît sourire Latona, la réunion terminée, tout le groupe se disloqua et s’en allèrent à leurs postes.
Ryuji se mît à la poupe du vaisseau, pensa à Sieglinde en regardant la mer défiler dans l’infini de l’horizon.
Puis vînt le soir où il était temps de d’incinérer Sieglinde, un autel fût levé, des fleurs diverses créent par Latona recouvrirent Sieglinde en un instant, le corps se désagrégea doucement, laissant place à une matière que Ryuji n’avais jamais vu, les cendres et cette matière furent jeté à la mer, il versa une dernière larme et passa le restant de la nuit à observer un ciel dégagé, les étoiles scintillèrent de mille feux, loin des activités humaines.
Plusieurs jours passèrent sans aucun événement majeur, ou peut être le fait que Ryuji faisait encore des rêves bizarre mais il n’en faisait part à personne. Ils accostèrent sur la même plage d’où ils sont partis, l’amphibie disparu quand toute les affaires furent débarquées, Ryuji ressenti une nostalgie en voyant cet ancien complexe, il se détermina alors encore plus de prendre sa revanche sur son frère.