Une épaisse fumée recouvrait les restes du navire, qui flottait tristement sur l’eau. Debout avec sa mère sur le plus gros débris du bateau, Williams scrutait la fumée, pour voir où était son adversaire. Il passa dix minutes, après quoi un minuscule débris s’approcha de Williams. Le pirate était là, s’accrochant désespérément au débris.
« Aide-moi. »
Le pirate n’avait pas ouvert la bouche, mais c’était pourtant la voix de celui-ci que Williams venait d’entendre.
« S’il-te-plaît »
Et le pirate sombra dans l’inconscience. Williams hissa sur le radeau de fortune le corps du pirate. Il tâta le cou et sentit le pouls vibrer encore. Il mit le pirate inanimé à l’abri, à côté de sa mère.
Williams adressa enfin la parole à sa mère :
-Maman ! Je te retrouve enfin !
Mais la mère ne répondit pas, et désigna sa bouche puis le pirate à côté d’elle. Williams comprit :
-Ils t’ont rendu muette ! Je ne sais pas ce qui me retient de tuer ce maudit pirate !
« Astra nos, astra nos, astra nos... »
A peine la voix parvenue à Williams, que celui-ci dit :
-Astra nos !!!
Bénédicte poussa un cri d’étonnement.
-Mais qu’est ce que tu racontes ? dit-elle
Puis elle sauta au cou de son fils en comprenant qu’elle venait de retrouver la parole.
-Mon fils ! Comment as-tu réussi ce miracle ?
-A vrai dire, je ne sais pas, avoua-t-il. Mais commence d’abord à me raconter ton histoire, depuis que tu as été capturée.
-Oh, il n’y a rien de très important à te dire, mais je vais quand même te raconter certaines choses. Il y a deux mois, quand j’ai été capturée, les pirates se sont montré indifférents envers moi. Ils m’avaient emprisonnée dans une cage et m’y laissaient croupir. On m’a enfin sortie pour me demander mon prénom et mon nom. Je leur ai dit que je m’appelais Bénédicte Ragon. Ils se sont mis à me regarder bizarrement et ils ont hurlé. De joie, de peur, de rire ? Je ne savais pas. Les pirates m’ont mis aux cuisines et j’y travaillais tous les jours, jusqu’à ce que tu arrives pour me délivrer.
-Mais comment les pirates ont pu te rendre muette ? demanda Williams
-Un des nombreux jours où ils étaient tous ivres, ils se sont mis à taper sur tout ce qui bougeait, y compris sur moi.
Williams se releva et contempla l’océan devant lui.
-Bon et bien, maintenant, il va falloir rentrer !
A peine avait-il dit ça qu’une immense bête sortit de l’eau.
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