Une jeune femme marchait calmement au bord d'un étang. Cette femme s'appelle Helena Nariss et est âgée de 19 ans. Elle était sortie se promener et, comme à son habitude, regarder l'océan au bord d'une falaise. Elle rentrait maintenant chez elle, près de Hirmonia. Quelques étoiles brillaient dans le ciel, la lumière de la lune illuminait le peu de nuages qu'il y avait. Helena continuait de regarder les étoiles tout en marchant et s'arrêta lorsqu'elle fut interpelée par une silhouette blanche qui semblait tomber des cieux. « Mais c'est... »
Chapitre 2
« J’étais… à Fiist »
« …
-Ah ! Vous êtes enfin réveillé! Ca va ?
-… Où… Où suis-je ?
-Chez moi. Je vous ai ramené ici hier soir.
-Que… je ne comprends pas… Que s’est-il passé ?
-Vous ne vous souvenez pas ?
-.. Non.
-Eh bien, c’est assez compliqué. Vous… vous tombiez.
-Je tombais ?
-Oui. Je marchais au bord de l’océan, et je vous ai aperçut en train de tomber du ciel… Vous deviez sûrement chuter d’une croisière aérienne.
-Non. Je me souviens… »
Les images de sa dernière nuit lui revinrent à l’esprit. L’affrontement avec les jeunes de l’Université, la poursuite, la vue sur Hirmonia, la chute. « Je suis tombé d’une ancienne terrasse de la ville, une terrasse abandonnée, alors que j’étais poursuivi… » La jeune demoiselle le regarda d’un air interrogateur, elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire.
La porte de la pièce dans laquelle ils étaient tous les deux s’ouvrit, et un homme âgé d’environ cinquante ans entra. Il était grand et large, ses cheveux, coiffés sous un béret, noirs autrefois et maintenant gris prenaient des teintes blanches tout comme sa barbe et sa moustache qu’il devait laisser pousser depuis plusieurs mois bien que sa barbe soit encore courte, sa longue veste sombre et terne laissaient deviner qu’il travaillait dans les mines ou les zones industrielles, et ses yeux noirs étaient cernés d’innombrables traits de fatigue. Il retira d’un geste machinale son béret et le garda dans sa main gauche. Il s’avança vers le lit sur lequel Hilon était assis et devant lequel était agenouillée Helena, rapprocha une chaise de bois et s’y assit.
« Ca va mon garçon ?
-Heu… oui, ça peut aller. »
Le vieil homme, qui était le père d’Helena, tira une pipe en bois sombre d’une des poches de sa veste et l’alluma à l’aide d’une allumette qu’il sortit d’une petite boîte de la même poche. Il aspira une bouffée de fumée et la recracha en un épais nuage qui se dissipa vite.
« Je dois dire que tu as eu de la chance, s’il n’y avait pas eu ma fille, tu serais sans doute mort noyé.
-… Oui. »
Il tenta de se redresser, mais une douleur lui prit du bas du dos jusqu’à la nuque. Il se rallongea donc, en grimaçant de douleur et en fermant les yeux. Il les rouvrit peu après et regarda dans les yeux de celle qui l’avait sauvé.
« Merci… de m’avoir sauvé.
-Ha ! Heu… il n’y a pas de quoi ! Je n’allais pas vous laisser mourir… »
Il esquissa un sourire, elle rougit. Son regard se posait sur son visage fin et clair, ses cheveux bruns qui tombaient sur son front, ses yeux marron, et ses lèvres. Hilon, lui, ne regardait que ses yeux, des yeux d’un bleu profond et luisants, des yeux qu’il trouvait magnifiques. Il referma ses yeux lorsque la douleur lui revint. Il soupira, regarda par la fenêtre. Il faisait nuit. Les vitres dont le volet était resté fermé reflétaient l’intérieur de la pièce, la lumière étant allumée ; par l’ouverture, il pouvait apercevoir la falaise où se rendait Helena, les deux lunes, les étoiles, et une ombre imposante. Il s’agissait de la terre céleste de Fiist, sa terre natale d’où il chuta le soir précédant.
« Je ne comprends pas… je devrais être mort… Je suis tombé de si haut…
-Tu étais sur une croisière aérienne, mon garçon ?
-Non papa, mais il ne m’a pas encore dit précisément d’où il était tombé. Il parlait d’une terrasse, une terrasse en ruine ou abandonnée…
-Une terrasse ?
-Oui…
-Mais… où étais-tu avant que tu ne tombes ?
-J’étais… à Fiist.
-Fiist ? La cité céleste ? Celle avec laquelle Hirmonia est entrée en guerre il y a trois siècles ?
-… Oui.
-Ca alors…. Qui aurait pu penser qu’un habitant de Fiist atterrirait chez moi ?
-Vous venez vraiment de Fiist ?
-Oui. »
Le père d’Helena éclata soudainement de rire, ce qui surprit fortement sa fille et surtout Hilon. Il aspira une nouvelle bouffée de fumée en calmant ses exclamations.
« Ca alors… Pour avoir eu de la chance, mon petit, tu en as eu ! Les Dieu ont été cléments ! Même si ma fille t’avait sorti de la flotte, tu aurais dû mourir écrasé en entrant en contact avec la surface de l’eau. Depuis une telle hauteur, ça devient aussi dure que la roche.
-C’est ça que je ne comprends pas…
-C’est tout simplement un miracle mon gars. Tu es sans aucun doute le seul être au monde à avoir survécu à une telle chute, et puis, tu t’en es vite remis. A moins… »
Il avait remarqué un pendentif qui pendait au cou du jeune miraculé. C’était une sorte de diamant d’un bleu cobalt et profond, qui reflétait étrangement la lumière. Un sourire naquit sur son visage fatigué, puis il reprit après avoir tiré une énième fois sur sa pipe.
« Continue de te reposer, mon garçon, même si tu peux rester éveillé ton corps est bien trop faible pour que tu ne puisses bouger plus que ça, tu en as eu la preuve à deux reprise. »
Il prononça ces dernières paroles en se relevant et en quittant la pièce, fermant la porte derrière lui. Hilon et Helena se retrouvèrent seuls à nouveau.
« Au fait, vous… je ne connais pas votre nom. Je m’appelle Hilon Sin. Enchanté.
-Ah ! Euh oui, je m’appelle Helena Nariss. C’est moi qui suis enchantée…»
Il esquissa de nouveau un sourire, ce qui fit rougir Helena une fois de plus. Elle ne pouvait détourner son regard de ses yeux et, gênée, elle bougea sa tête de gauche à droite avant de se lever brusquement. « Euh… je vais… aider mon père ! Je viendrais vous apporter votre dîner lorsqu’il sera prêt ! » Elle quitta la pièce après avoir prononcé ces paroles. Elle ferma la porte derrière elle et s’y adossa en poussant un soupir. « Pourquoi suis-je tant gênée lorsqu’il sourit ? » Elle ne bougea pas pendant un court instant, puis se décida à aider son père à l’étage en dessous.
Hilon regardait toujours par la fenêtre. Dans le ciel, il n’y avait aucun nuage, les étoiles brillaient et les deux lunes éclairaient légèrement l’océan. «Elle est… magnifique… »
Helena revint dans la pièce peu de temps après, en tenant un plateau entre ses mains. Les yeux de Hilon s’étaient refermés, il dormait. Elle déposa le plateau sur la chaise près de son lit, s’assit doucement près de lui et se pencha légèrement au dessus de son visage. Ses lèvres luisantes, éclairées par la lumière des deux lunes étaient entrouvertes, comme si elles attendaient un baiser. Les joues d’Helena virèrent au rouge, elle sourit. De sa main droite, elle caressa les cheveux du jeune homme, puis lui déposa un léger baiser sur le front. Elle se redressa et sortit de la chambre pour la dernière fois de la soirée.
Plus tard, elle alla se coucher. Son père s’était déjà endormit dans le salon, sur le canapé, comme il en avait l’habitude. Elle monta les escaliers jusqu’au premier étage, traversa le couloir en passant devant la chambre où dormait Hilon et entra dans la sienne. Elle se coucha et s’enroula sous ses couvertures après avoir éteint la lumière sur sa table de chevet à côté de son lit. La pénombre régnait totalement dans la maison des Nariss, seule la lumière du ciel étoilé passaient à travers les fenêtres et éclairaient partiellement la pièce. Helena regardait le ciel par de là la fenêtre. « Il est… si beau. »
Puis, fermant les yeux, elle s’endormit, tout en pensant au visage de ce jeune homme tombé du ciel.
|