Salut tout le monde! Je vous présente sans plus attendre le 16ème chapitre de Kokoro no Honoo!
Bonne lecture!
Après avoir pu se reposer entre deux tournois, Yasha et Aoï Kage furent appelés par le superviseur de la dernière compétition. Avec les autres participants, ils se placèrent au milieu de l’arène…
PRÉSENTATEUR: Maintenant que tous les candidats sont là, nous allons les informer, en même temps que vous, chers spectateurs, de l’ordre des duels!
- Duel A : Hagann et son faucon vs Orca et son ours brun
- Duel B : Corad et son meïrin vs Nick et son chien
- Duel C : Vlad et son loup vs Aran et son ours blanc
- Duel D : Orrin et son léopard vs Mizuki et son aigle royal
- Duel E : Kyûki et son tigre vs Robert et son varan
- Duel F : Dan et sa salamandre vs Issa et son chat
- Duel G : Narion et son renard argenté vs Kaza et son serpent
- Duel H : Fiürd et son corbeau vs Yasha et son renard bleu
Alors que la foule applaudissait, Yasha et Aoï Kage furent menés à la dernière “zone de combat”, ou comme toujours le comte dut monter sur une des plateformes. Son adversaire se plaça sur celle d’en face. Les deux bêtes, elles, attendaient sur les sables de l’arène…
Une fois tous les participants en place, le présentateur reprit…
PRÉSENTATEUR: Je rappelle que, selon les règles de ce tournoi, les participants ont le droit d’aider leurs esclaves, à condition bien sûr de ne pas quitter son poste de combat. Un arbitre a été désigné pour chaque duel. Il n’est pas obligatoire de tuer son adversaire, cependant si un des participants voudra capituler, il faudra que son adversaire accepte l’abandon – il peut très bien décider de continuer le combat. Bien, tout est dit! Que les affrontements commencent!
Un gong retentit, et toutes les bêtes se jetèrent dans des batailles féroces…
Dans les cachots, Raïsu et les autres suivaient le déroulement des choses…
RAÏSU: Vous croyez que tout va bien pour Aoï Kage-kun?
OCARINA: Je pense que oui. Tu sais, je crois que s’ils se sont arrêtés dans l’autre tournoi, c’était juste pour ne pas se fatiguer pour rien.
RAÏSU: C’est possible…
Encore, Raïsu se mit à tousser. Et tout comme précédemment, avec cette toux il régurgitait du sang. Au bout d’un moment, il perdit connaissance…
OCARINA: Raïsu! Hé, Raïsu! Mince, il ne se réveille pas.
SAÏ: Il faut espérer que vos amis gagneront.
OCARINA: Oui…
HANA: Encore avec ça?! Mais cet humain ne va pas venir, enfin! Il se fout de vous!
SAÏ: Oh, Hana, je t’en prie… Moi j’me fiche un peu de ce qui va m’arriver, mais eux n’ont pas à mourir. Tu pourrais éviter de te comporter comme ça, non?
HANA: Bande d’imbéciles rêveurs! Et puis de toute façon, même s’ils gagnent leur premier duel, ils n’ont aucune chance face à un renard argenté.
SAÏ: Tu sais même pas si ce renard va passer.
HANA: Réfléchis un peu, rat d’égouts! Les renards argentés font partie des bêtes les plus puissantes! Aucun des autres participants n’a de chances face à lui!
Le corbeau qu’affrontait Aoï Kage s’était élevé dans les airs et envoyait des tornades pour attaquer… Le renard avait bien du mal avec lui. Et ce n’était pas du à un écart de force, mais uniquement au fait que l’ennemi esquivait les coups en fuyant haut dans les airs. De plus, le vent de ses tornades dissipait une grande partie des flammes bleues du voleur…
Alors qu’Aoï Kage commençait à fatiguer à force de bondir pour essayer d’atteindre le corbeau, une détonation retentit… L’oiseau, l’aile percée, tomba lourdement au sol…
Son maître, furieux, se tourna vers Yasha, dont le pistolet fumait encore…
FIÜRD: Comment osez-vous?! C’est déloyal!
YASHA: A ce que je sache, il n’est pas interdit d’aider son combattant. Ça implique que je peux attaquer son adversaire.
FIÜRD: Tss! Bon, bouge-toi Karda! Tu peux encore gagner, allé!
Obéissant, le corbeau se leva et continua le combat avec un sabre qu’il n’avait pas sorti jusqu’à présent.
Il était certes rapide (du moins au départ), mais ses coups n’étaient pas spécialement puissants, et Aoï Kage prit vite le dessus. De plus, au bout de quelques minutes, la perte de sang due à son aile blessée commença à sérieusement affecter le dénommé Karda. Ses mouvements ralentissaient et on devinait facilement qu’il avait parfois du mal à garder l’équilibre.
D’un geste puissant et rapide, le renard en profita et le désarma. Le sabre de l’oiseau vola dans les airs, et après une chute tournoyante il se planta dans le sol. Aoï Kage lança alors sa dague, et la rattrapa adroitement, après quoi il la pointa vers son ennemi, essoufflé et en sueur…
FIÜRD: Arrêtez! J’abandonne!
YASHA (après réflexion): C’est bon, Aokage.
Karda tomba à genoux, alors que le présentateur annonçait la victoire d’Aoï Kage. L’oiseau était épuisé, et il avait vraiment cru que son adversaire le tuerait… C’est tête baissée que lui et son maître se retirèrent…
Content de sa victoire, Aoï Kage jeta un œil aux autres duellistes. Seul un combat était terminé: le renard argenté avait vaincu son ennemi. La magnifique créature aux oreilles et à la queue de renard se tenait, fière, au dessus du cadavre de son adversaire. Alors qu’il regardait sa victime de haut, aucune émotion ne se dessinait dans ses yeux dorés. Quand à ses longs cheveux et son pelage argentés, tout comme ses vêtements, ils étaient couverts du sang du serpent qu’il avait affronté. C’était aussi le cas de ses fines mains aux belles griffes claires. Satisfait, il lécha le liquide écarlate de ses doigts…
AOÏ KAGE: J’crois qu’c’est lui qu’j’vais affronter maintenant…
YASHA: Tu vas y arriver?
AOÏ KAGE: Il le faut. Et pas seulement pour l’chat.
YASHA: Tu as l’air très déterminé… C’est quoi l’autre raison?
AOÏ KAGE: On était censés être plus beaux et balèzes qu’les argentés, mais ça à soi-disant foiré. C’est pour ça qu’ont d’vait tous être tués… J’veux prouver à quel point ces connards ce scientifiques s’trompaient! J’vais battre c’type en un clin d’œil!
Le renard argenté bougea alors une oreille, et se tourna vers Aoï Kage, qu’il regarda de ses yeux de glace…
RENARD ARGENTÉ (d’une voix calme et froide): Toi, tu comptes me battre? Tu te prends pour qui, espèce de mutant dégénéré?
AOÏ KAGE: J’t’interdis d’m’appeler comme ça, bâtard!
RENARD ARGENTÉ (créant une boule de feu): “Bâtard”? Je vais te tuer tout de suite…
AOÏ KAGE (faisant de même): Ah ouai? On va voir ça!
SUPERVISEUR (accourant au plus vite): Arrêtez immédiatement! Il est interdit de s’affronter avant le signal de départ! Narion-dono, Yasha-dono, retenez vos esclaves tout de suite!
NARION (nerveusement): Vâreen, arrête-ça, je t’en prie! On va être disqualifiés si tu ne patiente pas un peu!
Le renard argenté n’avait guère envie d’écouter son très jeune maître, un garçon châtain de douze ans (si ce n’est moins) aux très beaux yeux violets. Néanmoins, ne voulant pas être éliminé, il finit par disloquer sa boule de feu bleuté, mécontent. Puis il se retourna et revint vers le garçon. Voyant ça, Aoï Kage annihila ses flammes à son tour, et fit quelques pas en arrière…
YASHA: Mais tu es fou?!
AOÏ KAGE: J’me suis emporté.
YASHA: J’ai vu ça!
AOÏ KAGE (avec un sourire malicieux): On a un atout pour c’combat, hé hé!
YASHA: Ah? Lequel?
AOÏ KAGE: Regarde-les. Tu d’vrais piger.
YASHA: Pas trop, non.
AOÏ KAGE: Rha la la, alors attends et tu comprendras.
Une fois les combats de ce premier tour terminé, le présentateur sortit au milieu de l’arène…
PRÉSENTATEUR: Le premier tour, plein d’émotions, est maintenant terminé! Voici les participants qualifiés:
- Duel A : Hagann
- Duel B : Corad
- Duel C : Aran
- Duel D : Orrin
- Duel E : Kyûki
- Duel F : Issa
- Duel G : Narion
- Duel H : Yasha
Par conséquent, au deuxième tour, l’ordre des combats sera le suivant:
- Duel A : Hagann vs Corad
- Duel B : Aran vs Orrin
- Duel C : Kyûki vs Issa
- Duel D : Narion vs Yasha
Le superviseur plaça les concurrents à leurs postes de combat respectifs…
Dès que les deux renards étaient face à face sur le sable, l’air sembla s’électrifier entre eux.
Narion, très nerveux, avait du mal à retenir sa bête en place…
NARION: Vâreen, attends s’il te plait! Le signal n’est pas encore donné!
VÂREEN: Tss!
Quand enfin le gong retentit, Vâreen chargea de l’énergie dans ses mains. Maintenant, elles irradiaient d’une lueur bleu pale qui semblait quelque-peu différente des flammes habituelles des renards…
Une main un peu levée et l’autre tendue en avant, il se mit en position, les jambes légèrement pliées.
Aoï Kage tendit aussi sa main, un peu en diagonale devant lui, tenant fermement sa dague. Il plia l’autre bras devant son torse, se préparant ainsi à se protéger.
Alors que ces deux bêtes restaient ainsi, immobiles, à se scruter et attendre le moment propice pour attaquer, tous les regards avaient l’air de se tourner vers eux…
Ce fut finalement Aoï Kage qui lança l’offensive. Il fonça droit sur son opposant en passant le poids de son corps sur l’avant afin d’aller plus vite.
Au bout de sa course, il traça dans l’air un demi-cercle de son bras droit, tenant sa petite lame d’une poigne de fer. Cependant, la rapidité de son adversaire le surprit; Vâreen bondit en arrière et atterrit en soulevant un nuage de poussière et de sable. Instantanément, il se pencha en avant pour se rééquilibrer, et en profita pour lancer une contre-attaque. Durant le court instant de course, avec la rapidité de l’éclair il plaça sa main gauche devant lui, et tordit son corps en positionnant le bras droit en arrière. D’une puissante impulsion, amplifiée par l’ample mouvement de son bras, d’arrière en avant, il griffa Aoï Kage.
Bien que ce dernier se protégea avec son avant-bras, des trainées rouges apparurent sur sa peau, en même temps que la zone blessée fut entourée de l’énergie bleutée chargée dans les mains de Vâreen.
Aoï Kage étouffa un cri, alors que le feu spectral brûlait ses plaies. Il dut rendre du terrain à l’ennemi, afin de se mettre à distance raisonnable.
Dès qu’il était en position plus sûre, il lança deux boules de feu. Mais les deux furent esquivées. Pour ce faire, Vâreen dut sauter dans les airs… Et c’était exactement ce que voulait Aoï Kage; il lâcha un troisième projectile enflammé alors que l’adversaire était dans les airs, dans le but de lui rendre impossible l’esquive.
Cependant, encore une fois, le renard argenté se montra plus agile… Il tourna sur lui-même, puis se plaça tête en bas et, alors qu’il pliait les genoux pour éviter l’attaque de son ennemi, il envoya à son tour une boule de feu, d’un bleu plus pale que celui d’Aoï Kage… Ce dernier bondit en arrière pour l’éviter. Il atterrit sur ses mains après une demi-pirouette arrière, et se propulsa encore une autre fois pour se retrouver sur ses jambes.
Ainsi, il retrouva le sol en même temps que son ennemi, qui s’était retourné encore une fois pour bien amortir l’atterrissage.
Une fois de plus, les renards se placèrent en position de base, tous deux prêts à attaquer ou à se défendre…
Le public, qui ne regardait plus qu’eux, leur fit une véritable ovation. Et il y avait de quoi, car le spectacle qu’ils offraient était vraiment magnifique.
VÂREEN (avec un sourire froid): Tu vois tous ces gens qui m’acclament? Ils veulent voir du sang… Et je vais me faire le plaisir de leur montrer le tien.
AOÏ KAGE: Ha! Parce que tu t’crois l’seul ici? Et j’te signale qu’c’est moi qui vais gagner!
VÂREEN: Une sous-bête comme toi ne peut rien pour me battre.
AOÏ KAGE: Grrr! Toi!
Yasha, qui en avait assez et, de plus, craignait pour la suite des événements, sortit Byakuen, et se prépara à tirer…
AOÏ KAGE: T’en mêle pas, Yasha! Il est à moi, j’veux pas qu’t’interfères!
YASHA: Tu es sûr? N’oublie pas que tu n’as pas le droit de perdre.
AOÏ KAGE: J’te dis qu’c’est bon!
YASHA (rangeant son arme): Bien, je te fais confiance.
VÂREEN: Tu aurais du accepter l’aide de ton maître. Peut être que tes chances de gagner auraient alors été de 1 et pas 0 %.
AOÏ KAGE: Cause toujours!
Et il chargea à nouveau… Mais encore, son coup fut évité, cette fois par un saut latéral. Dès que Vâreen avait effectué cette manœuvre, Aoï Kage comprit son erreur. Son adversaire avait esquivé vers la droite du renard bleu, et se trouvait donc maintenant dans son point mort… C’est dans ce genre de situations que le fait d’avoir perdu son œil pesait au voleur.
Comme il l’avait prévu, son ennemi l’attaqua profitant de sa position…
Une forte douleur traversa le flanc droit d’Aoï Kage alors que son opposant le lacérait avec ses griffes entourées de flammes.
Le voleur tomba, et roula sur le sol pour s’éloigner de Vâreen. Il se releva et le regarda avec fureur.
Le renard argenté passa sa langue sur le filet de sang qui ruisselait sur sa main…
VÂREEN: Un sang souillé.
AOÏ KAGE: Personne t’oblige à le lécher!
VÂREEN (souriant glacialement): Hm hm, lécher le sang encore chaud de mes victimes est très… plaisant. Je ne vais pas m’en priver.
En un clin d’œil, Vâreen se mit en mouvement. Il courrait et lançait des boules de feu les unes après les autres, bombardant Aoï Kage. Ce dernier évitait les coups et, de temps à autre, envoyait ses propres flammes pour contrer celles de l’ennemi.
Quand l’occasion se présenta, il glissa discrètement la main dans sa sacoche, et en sortit un petit objet… Dès qu’il vit une faille dans la défense de son adversaire, il le jeta en sa direction. Dit objet, une bille grise, se brisa quand Vâreen voulut l’écarter du revers de la main. Un nuage de fumée commença à se répandre… Le renard argenté, pris en plein dedans, fut aveuglé et se mit à tousser…
Pendant qu’il tentait de sortir de la zone affectée, il sentit une intense douleur dans les cotes. Il venait de recevoir un coup de dague d’Aoï Kage, parfaitement à l’aise dans sa fumée.
Vâreen riposta, mais son adversaire avait déjà disparu. Il s’arrêta alors de bouger, et ferma les yeux. Il n’était plus concentré que sur son ouïe… Cependant, il n’entendait pas grand-chose: le renard bleu, très léger, faisait à peines du bruit en marchant, et le brouhaha des spectateurs couvrait le tout.
Soudain, il capta à sa gauche un son bien spécifique, comme de la poudre qu’on enflammerait. D’un saut, il esquiva la boule de feu envoyée par Aoï Kage, après quoi il lança la sienne, dans la direction qu’il avait calculée en se basant sur la trajectoire de celle de son ennemi. La tonalité de la déflagration qui suivit indiquait que les flammes avaient atteint leur cible. De plus, le souffle avait dissipé la fumée, laissant voir aux spectateurs ce qui se passait…
Aoï Kage, un genou à terre, s’appuyait de sa main gauche, alors que la droite était toujours aussi fermement serrée sur la dague effilée. Quand à Vâreen, il se tenait ses cotes blessées. La tache rouge autour de la déchirure dans ses habits blancs s’agrandissait doucement.
Voyant ça, Narion paniqua…
NARION: Vâreen, non! Nous devons abandonner, tu es blessé!
VÂREEN: Jamais…
NARION: Vâreen, s’il te plait!
VÂREEN: Arrête de me donner des ordres! Je refuse d’obéir à un avorton comme toi. Tu n’es pas digne d’être mon maître.
NARION: Mais…
Vâreen n’écoutait plus. Furieux de s’être fait blesser, il se jeta sur Aoï Kage.
Maintenant, il donnait de rapides coups de griffes successifs, sans laisser de répit au renard bleu. Ainsi, à force d’esquiver en sautillant, ce dernier finit par perdre l’équilibre. Il vacilla légèrement, et l’ennemi en profita. Il le plaqua au sol en lui sautant dessus et le désarma. Alors, il pointa ses doigts, ses griffes ensanglantées, en direction du cou de son adversaire… Il était prêt à en finir…
NARION: Vâreen, c’est bon! Tu peux arrêter!
VÂREEN: Tais-toi… Je veux le tuer.
NARION: Non, ça suffit! Tu as gagné!
VÂREEN: Je me moque de la pitié que tu peux avoir. Moi, je n’en ai pas.
Alors que la bête et son maître se disputaient, Yasha, conscient de la gravité de la situation, posa la main sur son arme…
NARION: Vâreen, je t’ordonne d’arrêter!
VÂREEN (se tournant vers lui): Quoi?! Tu “m’ordonnes”?!
Cet instant d’inattention lui fut fatal. Dès que Vâreen avait tourné la tête, Aoï Kage, pour la première fois de sa vie, utilisa ses propres griffes, noires et pointues…
Quatre profonds sillons écarlates apparurent sur la joue gauche du renard argenté. Avec un cri de douleur, il bondit, se propulsant en arrière, et libérant du coup son ennemi. Maintenant il était debout, deux mètres plus loin, à se tenir le visage, dégoulinant de sang.
Aoï Kage se releva péniblement, et fit signe à Yasha de ne pas sortir son arme. Puis, il se tourna vers Vâreen, qui ne s’était toujours pas ressaisi…
Alors, il ferma ses paupières et commença à tracer avec son bras droit un large cercle devant lui. Au fur et à mesure qu’il le faisait, autour de sa main se formait la même aura d’énergie que celle utilisée par le renard argenté. Quand les 360º du cercle furent complétés, il “posa” sa paume exactement au milieu du motif, en son cœur…
Vâreen, qui avait retrouvé ses esprits, était maintenant furieux. Il se mit en position, et se précipita sur Aoï Kage… Celui-ci tendit alors son bras, et le tenant tout droit, pointé en avant et toujours au milieu du cercle, il ouvrit sa paume chargée d’énergie. Des flammes intenses en jaillirent. Mais ce n’était pas une boule de feu… La langue de flammes bleutées commença à se mouvoir comme un être vivant, jusqu’à prendre une forme clairement apparentée à celle d’un long dragon. L’être rugit d’un bruit de déflagration, et fonça à toute allure sur Vâreen, qui s’était arrêté net en voyant ça.
Le dragon frappa de plein fouet sa cible, propulsant le renard argenté loin en arrière, jusqu’à ce qu’il s’écrase contre la paroi du poste de combat de Narion, le fissurant…
Quand la créature de feu se volatilisa, Vâreen glissa le long de la pierre dont était fait le support du poste, et s’affaissa lourdement dans le sable. Bien qu’il n’était pas mort, sa respiration était difficile, et il ne semblait plus capable de bouger.
Il regarda Aoï Kage à travers ses yeux mi-clos, alors que ce dernier s’approchait de lui, une fois qu’il avait ramassé sa dague…
VÂREEN: Toi… tu as utilisé… le Souen no Ryû…… Comment…?......
AOÏ KAGE: Parce que j’suis l’plus fort.
VÂREEN (en fermant les yeux): Ah… on dirait que tu n’as pas tort… Allé, achève-moi…
AOÏ KAGE:…… Avec plaisir.
Le renard bleu empoigna plus fort son arme, et fit un pas en avant…
Soudain, Narion sauta du haut de sa plateforme. Les bras écartés, il se planta face à Aoï Kage, s’interposant ainsi entre lui et Vâreen…
NARION: S’il te plait arrête! Pitié, ne le tue pas!
VÂREEN (très surpris): Na-Narion? Qu’est-ce que…tu fais…?......
NARION: Je ne vais pas le laisser te tuer!
VÂREEN: Narion…
ARBITRE (à distance de sécurité): Narion-dono, vous enfreignez les règles! Il est formellement interdit pour les participants d’entrer sur le terrain! Si vous ne vous retirez pas tout de suite, votre adversaire a tout à fait le droit d’ordonner à son renard de vous tuer avec votre esclave!
NARION: Je m’en fiche! Je ne vais pas laisser faire ça sans m’interposer!
YASHA: Aokage…
AOÏ KAGE: Hm?
YASHA: A toi de décider.
AOÏ KAGE: D’acc’.
Aoï Kage s’approcha de Narion, toujours devant lui. Il s’arrêta, et tendit son bras, suffisamment pour que la lame de sa dague effleure le cou du jeune garçon… Ce dernier tremblait, mais malgré l’arme du renard à seulement quelques millimètres de sa gorge, il ne semblait pas vouloir bouger d’un poil…
AOÏ KAGE: Alors gamin, tu recules?
NARION: N-non! Jamais!
AOÏ KAGE (se préparant à porter son coup): Alors tu s’ras l’premier.
VÂREEN: Va-t’en Narion!
NARION: Non!
VÂREEN: Même si tu meurs…c’est pas ce qui l’empêchera… de me tuer après…
NARION: Mais…… Non, je ne bouge pas! (il se tourna alors, défiant Aoï Kage du regard) Alors, tu y vas?
Le renard bleu le regarda froidement, après quoi son expression changea tout à fait. Il sourit largement en fermant l’œil…
AOÏ KAGE: Hé hé!
NARION (étonné): Hein, mais?
AOÏ KAGE (baissant sa dague): J’vais pas vous buter!
NARION: Pardon?
AOÏ KAGE: M’en veux pas, mais j’voulais voir d’quoi vous êtes capables.
NARION: Je ne comprends pas…
AOÏ KAGE: T’inquiètes. Va voir ton ami et rentrez chez vous.
ARBITRE: Bien. Yasha-dono, vous êtes le vainqueur.
YASHA: Hm.
ARBITRE: Vous avez cinq minutes pour soigner votre esclave.
Pendant que le présentateur annonçait le vainqueur de ce si long combat, Narion s’approcha à toute allure de son renard, et s’agenouilla à coté de lui. Celui-ci le regarda d’un air fatigué et faible…
NARION: Vâreen, ça va?!
VÂREEN: Pas vraiment… Je ne pensais pas…qu’un être comme lui pourrait utiliser…le Souen no Ryû… l’attaque la plus puissante des renards… Tous rêvent de l’acquérir…
NARION (posant sa main sur la joue du renard): Ne te fatigue pas à parler! Il faut vite te soigner!
VÂREEN: Ah…je……
NARION: Vâreen!
VÂREEN: « soupir » Tu as été très courageux…euh…merci……
Vâreen sembla sourire légèrement, après quoi il s’évanouit. Immédiatement, l’équipe de secours du cirque l’évacua…
Entre temps, Yasha aidait Aoï Kage à bander ses blessures au plus vite. Après tout, il leur restait encore deux combats…
AOÏ KAGE: Aïeuh! Fais gaffe!
YASHA: Sois pas si douillet.
AOÏ KAGE: T’es pas sympa, Ya!
YASHA: Et alors?... Dis?
AOÏ KAGE: Hm?
YASHA: Cet avantage dont tu avais parlé avant le combat… c’est que contrairement à nous, eux n’étaient pas du tout sur la même longueur d’ondes, c’est ça?
AOÏ KAGE: Hé hé, t’as tout pigé!
YASHA: On dirait… Tu crois que ça va aller pour eux?
AOÏ KAGE: T’en fais pas. J’crois pas l’avoir blessé mortellement. Ils vont s’remettre.
Sous le sol de l’arène, Ocarina écoutait les annonces de présentateur avec angoisse; Raïsu ne s’était plus réveillé, et son état ne cessait de s’aggraver… De plus, le prince requin lui-même ne se sentait pas bien: il ne lui restait plus beaucoup d’air.
Il fallait prier les esprits protecteurs pour une victoire (et rapide!) de Yasha et Aoï Kage…
Et encore un chapitre qui s’achève!
Bon, comme certains doivent se demander ce qu’est exactement le Souen no Ryû, voici comme bonus de fin de plus amples informations:
Le plus grand pouvoir des renards, le Souen no Ryû consiste à concentrer en une main l’énergie du feu de renard, les feux-follets, afin d’invoquer une créature mythique.
Cet être, un dragon de flammes bleues, n’est pas réellement vivant. Néanmoins, il a une certaine capacité de raisonnement, qui lui permet de choisir sa cible et de l’attaquer avec la puissance souhaitée par celui qui l’a invoqué. Après avoir effectué son attaque dévastatrice, mêlant force et feu, le dragon disparaît.
Toutes les bêtes sacrées renards rêvent d’arriver un jour à appeler le Souen no Ryû, mais personne ne sait à combien de siècles remonte la dernière réussite.
Et comment Aoï Kage a réussi à le faire? Cela restera un mystère pour le moment… |