Salut les amis! Je sais que ça a pris du temps, mais ça y est, la dixième partie est là. J’espère que vous aimerez.
Bonne lecture!
Alors que je dormais, il m’a semblé entendre une voix…
Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai vu que Ginta montait la garde…
MOI: Ginta…
GINTA: Oh, tu es réveillée? Qu’est-ce qui se passe?
MOI: Cette voix…tu l’entends? On dirait un chant.
GINTA (surpris): Un chant? Heu, je n’entends rien…
MOI (en me levant): Mais si, je te dis! Viens, je dois savoir ce que c’est!
GINTA: Ah! Attends!
Ginta hésitait, mais il a fini par me suivre…
Plus je m’approchais de cette voix, et plus les paroles de la chanson étaient identifiables. Très vite Ginta aussi réussit à l’entendre.
Tout en me concentrant sur sa source, j’ai prêté attention à cette mélodie si triste et mélancolique et, surtout, au texte…
“Pourquoi revenez-vous à mes pensées,
tristes souvenirs d’un plaisir que je n’ai pu enterrer?
Pour accroître l’anxiété,
l’agonie de mon vide cœur blessé?
De ces moments de joie futile
il ne reste plus qu’un triste soupir à mon cœur devenu sénile…
Et ces pleurs que mes yeux refusent à la douleur:
des larmes de glace qui remplissent mon cœur de froideur…
Où sont donc passées ces heures de jeunesse,
ces heures d’amour et de tendresse
remplies de musiques sonores,
décorées de lumières d’or?
L’image telle un doux murmure
de tes ailes cramoisies et neige pure,
au soleil de mon espoir déployées,
elles me frôlaient pour de leur beauté me noyer…”
Alors que la chanson s’était terminée, nous étions arrivés près de chutes d’eau. La voix venait de là-bas. J’ai demandé à Ginta d’être discret, après quoi j’ai trouvé une cachette dans les buissons. De la, nous avons observé la zone…
Sur un rocher, non loin de l’eau qui s’écoulait, quelqu’un était assis; il avait la peau blême et de courts cheveux blancs, avec juste une longue frange qui tombait sur son visage. De la même couleur étaient sa queue et ses oreilles de loup. Au cou, il portait une sorte de ruban rose fuschia, et à l’avant-bras un bracelet en or.
Bien que nous avions été silencieux, il nous remarqua… Ses yeux d’un bleu intense, d’une grande tristesse, se tournèrent vers nous…
LOUP BLANC: Qui est là?
MOI (sortant de ma cachette): Konoï Kuroï-Sora. Et lui… (je tire mon ami des buissons)… c’est Ginta.
LOUP BLANC (souriant tristement): Ravi de vous rencontrer. Que me vaut cet honneur?
MOI: Ton chant nous à attirés.
GINTA (timidement): C’était vraiment très beau…
LOUP BLANC: Vous avez apprécié? J’en suis comblé.
MOI (froidement): Mais dis-moi plus tôt: toi, qui es-tu?
LOUP BLANC: Ah… Si vous n’y voyez point d’inconvénient, je vais vous le résumer en chanson.
MOI: Peu m’importe.
Le loup s’est alors mit à chanter, ses beaux yeux fermés…
“D’où je viens?
Le plus horrible et rude sentier tu dois chercher…
Et là, sur les froids rochers,
les traces de mes pattes ensanglantées…
Un souffle à la vie arraché
te dira où sont les restes de mon âme déchirée…
Tu sauras alors où est mon berceau gelé…
Où je vais?
Le plus sombre et triste ravin tu dois traverser,
de neiges éternelles une vallée,
d’éteintes brumes mélancoliques une contrée…
Là où tu trouveras solitaire un rocher,
sans aucune inscription gravée,
dans un endroit par l’oubli habité…
C’est là que la tombe de mon cœur est située…”
MOI: C’est tout? Ça ne me dit pas qui tu es!
LOUP BLANC: Je suis profondément désolé que vous n’en soyez satisfaite, mais je ne puis rien dire de plus.
Il ferma de nouveaux les yeux, et se mit à chanter quelque chose dans une langue étrange.
Je voyais que je n’en tirerai rien d’autre. Ça m’énervait au plus haut point, mais j’ai fait demi-tour. Ginta m’a suivie, un peu confus…
GINTA (après un moment): Dis, Konoï, pourquoi on est partis comme ça?
MOI: Il n’aurait rien dit de plus.
GINTA: Mais… heu, il…
MOI: Toi aussi tu le crois, pas vrai? Que c’est un loup divin…
GINTA: Alors tu pensais la même chose?
MOI: Oui. Mais à cause de ses cheveux, je ne pouvais pas voir s’il avait un saphir. Il faut que je parle de lui à Nadir avant de faire quoi que ce soit. Je dois savoir quel est ce loup, et quels sont ses pouvoirs.
Quand nous sommes arrivés près des autres, ils étaient tous réveillés. Et Kouga était furibond…
KOUGA: Mais qu’est-ce que vous fabriquiez?!!! Ginta, tu devais monter la garde!
GINTA: Pardon chef! C’est juste que…
MOI: Calme-toi Kouga. C’est moi qui lui ai demandé de venir.
KOUGA: Je m’en doutais bien! Mais je comprends pas ce qui vous a pris!
MOI: Arrête de crier comme ça… Bon, écoutez, c’est important.
KOTARO: Qu’est-ce qui se passe?
MOI: Plus loin, il y a une cascade. Et à coté, il y avait quelqu’un qui chantait.
KOUGA: Quoi?!! Vous êtes partis parce qu’un type chantait?!!
MOI: Oh, ferme-la! Bon, Nadir?
NADIR: Oui?
MOI: Est-ce qu’un de tes frères sait chanter et peut prendre forme humanoïde?
NADIR: Anavär! Alors c’est lui que…
MOI: On dirait.
NADIR (tristement): Alors même grand frère Anavär…
MOI: Écoute. Nadir, je dois tout savoir sur lui avant de l’affronter.
NADIR: Oui, bien sûr… Grand frère Anavär est très puissant. Son saphir c’est le Mirage Chantant.
MOI: Et ses pouvoirs?
NADIR: Tu l’as vu: il peut changer de forme. Et puis il contrôle les illusions, peut disparaître à volonté, et… il m’a dit un jour avoir une botte secrète, une invocation.
MOI: Un invocateur? Ça risque de poser problème… Tu ne sais pas ce qu’il peut appeler?
NADIR: Non, désolé… Dis…
MOI: Hm?
NADIR: Je ne comprends pas comment il a pu être d’accord pour ça… Grand frère Anavär est si gentil; je suis sûr qu’il a été trompé, tout comme moi…
MOI: Nadir, même si c’est le cas, je dois le tuer. Et puis, il ne semblait pas du tout “gentil”.
NADIR: Comment ça?
GINTA (hésitant à intervenir): Heu… il était pourtant bien élevé…
MOI: C’est évident, mais ça ne signifie pas qu’il est gentil. Chez les autres loups divins que nous avons rencontrés, j’ai pu sentir toutes sortes d’émotions: amour, colère, joie,… Mais lui, en dehors d’une tristesse profonde, il est de glace. Aucun sentiment, aucune chaleur, rien. Même cette tristesse semble à moitié congelée.
NADIR: Mais c’est impossible! Grand frère Anavär n’est pas comme ça! En plus, sa fiancée est une démone. Pourquoi vouloir les détruire alors?!
Ça nous avait tous surpris. En effet, l’amour d’un loup est sans limites, alors pour rien au monde il ne tuerait l’être cher pour lui. Et le pacte des fils de Fenrir impliquait bien de le faire pour Anavär.
J’ai regardé Nadir; son œil droit, maintenant plus fragile que l’autre, était remplit de larmes…
MOI (en soupirant): Bon, allons le voir. Je te promets que je vais lui laisser une chance de s’expliquer d’abord. On va éclaircir ça.
NADIR: Merci.
MOI: Hm… Kouga, je ne sais pas si tu viens?
KOUGA: Ouai, ouai, je viens. Mais eux…
MOI (acquiesçant): C’est un peu dangereux. Ginta et Hakkaku, restez ici. Et Kotaro aussi.
GINTA: Mais chef, Konoï!
HAKKAKU: On veut venir aussi!
KOTARO: C’est vrai! Je sais me battre moi aussi.
MOI: Tu n’es même pas guéri de ta blessure à l’épaule!
KOTARO: Mais je veux venir!
KOUGA: Les boulets!
MOI: Bon, venez. Mais faites attention.
GINTA & HAKKAKU: D’accord!
KOTARO: C’est promis.
Et ainsi, nous nous sommes mis en route. Cependant, une chose m’inquiétait: je n’entendais plus le chant d’Anavär.
Et effectivement, comme je le craignais, quand nous sommes arrivés sur place, il n’était plus là.
KOUGA: La poisse! On a trop traîné!
NADIR: Konoï, tu pourrais me dire où il était?
J’ai hoché la tête tout en indiquant à Nadir le rocher où j’avais vu le loup blanc. Il s’en approcha, et le renifla longuement…
Après ça, il se retourna et nous regarda tristement…
NADIR: C’est grand frère Anavär, pas de doutes…
MOI: Tu peux dire par où il est parti? Je n’arrive pas à percevoir son odeur.
NADIR (niant de la tête): Il s’est téléporté, alors je ne le sens pas non plus. Mais il est dans un rayon d’un à deux kilomètres.
KOUGA: Et comment tu sais ça? T’as dit toi-même que tu le sens pas!
NADIR: Oui mais… on était très unis, et il m’a un peu expliqué sa technique. Quand il se téléporte, ça laisse des particules de poussière magique. Plus elles sont nombreuses, et plus elles sentent. Donc plus l’odeur est forte, et plus il est loin. D’après ce que je sens, il est à un ou deux kilomètres, pas plus.
HAKKAKU: C’est pratique!
MOI: C’est vrai… C’est mieux que de ne pas savoir du tout où chercher.
GINTA: Alors…on fait quoi?
MOI: Hmm… Nadir, est-ce qu’il y a une façon de pister Anavär?
NADIR: Non, désolé…
MOI: C’était plus facile avec Mâra…
J’ai alors eu une idée… Mais rêves me permettaient de voir des images prémonitoires… Mais en principe, je dois pouvoir avoir des visions étant éveillée aussi…
Je n’avais jamais essayé ça, mais je me suis approchée du rocher où était auparavant le loup recherché. J’y ai placé mes mains, et je me suis concentrée…
Les autres me fixaient sans comprendre, alors j’ai fermé les yeux; ça me dérangeait!
Au départ, je ne voyais rien, mais au bout de quelques instants une sorte de picotement, comme un courant électrique, m’a traversé les paumes, et puis les bras. Des images rapides ont commencé à défiler dans ma tête: la forêt, un pic rocheux, une grotte, un loup blanc…
Le flux d’énergie m’a brutalement repoussée quand les images ont cessé de passer, et j’ai failli tomber en arrière. Mais Ginta m’a rattrapée…
GINTA: Konoï, est-ce que ça va?! Qu’est-ce qui t’est arrivé?!
MOI (me libérant de ses bras): C’est la première fois que je fais ça! Enfin, en tout cas je vais bien.
KOTARO: Mais qu’est-ce qui s’est passé?
MOI: J’ai provoqué une vision pour tenter de trouver Anavär.
KOTARO: Tu sais faire ça?!
GINTA: Incroyable!
KOUGA: Et alors? T’as vu quelque chose d’intéressant?
MOI (regardant les alentours): Voyons… (j’ai aperçu le pic rocheux de ma vision) Là! Il doit y avoir une grotte là-bas. Et c’est là qu’il est.
KOUGA: Et si tu te trompes? J’ai pas l’intention de grimper là-haut pour rien!
Je l’ai regardé avec froideur; ça lui a fait comprendre que je ne plaisante pas.
Sans plus traîner, nous sommes donc partis vers le lieu que j’avais vu. En nous dépêchant, il était possible d’arriver avant la nuit.
La marche à travers la forêt était simple, mais grimper en haut de ce pic… Au moins, avec du recul, on pouvait distinguer l’entrée de la grotte, ce qui nous avait permit d’éviter de la chercher.
Nous avons donc entrepris la montée…
C’était très dur; Kotaro s’est vite fatigué – son corps humain (blessé en plus) était incapable de supporter un tel effort si longtemps. Nadir, qui sautait de rocher en rocher, le prit alors sur son dos, ce qui le ralentissait un peu.
Quand à nous autres, nous progressions très lentement. Par moments, nous devions nous hisser sur les différentes pierres, et parfois nous bondissions comme le demi-dieu. Mais le pire, c’était quand la paroi devenait tout à fait verticale. A ces moments-là, il nous fallait monter en nous contentant de nous accrocher à la seule force de nos bras aux inégalités de la roche…
Quand enfin, après quelques heures, nous arrivions à l’entrée de la grotte, une triste voix arriva à nos oreilles: Anavär était bien là, en train de chanter …
Il s’arrêta quand nous sommes arrivés au seuil de sa cachette. Ses yeux amers et froids se posèrent sur nous…
NADIR: Grand frère Anavär!
ANAVÄR: Nadir… Que fais-tu en ce lieu?
NADIR: Et toi? Ils t’ont trompé toi aussi?
ANAVÄR: Trompé? Je ne comprends guère.
NADIR: Pour tuer les démons.
ANAVÄR: Je ne crois guère avoir été trompé, petit frère. Je suis sur ces terres pour faire ce qu’il m’incombe de faire.
MOI (en avançant): Alors tout est clair. Nadir, je t’ai laissé lui parler, mais tu peux voir qu’il sait ce qu’il fait.
NADIR: Non, c’est pas possible! Grand frère Anavär, dis-moi que c’est faux!
ANAVÄR: Que puis-je dire? On m’a prié d’exterminer les démons, et c’est ce que je compte faire.
NADIR: Mais grand frère Anavär! Et Salima alors?! Tu vas la tuer aussi?!
ANAVÄR:………… Je n’aurais point à le faire…
NADIR: Que veux-tu dire?
ANAVÄR: Salima… est déjà partie…
NADIR: Quoi?!!!
KOUGA: Mais de quoi vous parlez?!
MOI: Expliquez-vous.
NADIR: Salima c’est la fiancée de grand frère Anavär. Mais je ne comprends pas… Elle est morte?
ANAVÄR (se tournant vers moi): Mademoiselle?
MOI: Hm?
ANAVÄR: Nous aurons à nous affronter, n’est-il pas vrai?
MOI: Exact.
ANAVÄR: Me laisserez-vous raconter à mon frère ce qui est arrivé? Ma parole je vous donne que je ne fuirai point. Je souhaite juste lui raconter.
MOI (m’asseyant sur une grosse pierre): Bien, vas-y. Je suis curieuse moi aussi.
Quand mes compagnons se sont tous installés sur le sol ou des rochers, le loup divin prit son souffle, et d’une belle voix il entreprit son récit…
POV ANAVÄR
Mon histoire débute il y a bien longtemps, dans de glaciales contrées gelées, loin aux extrêmes nordiques de ce monde…
Lorsque je suis né dans ce pays de glace et de vent, père et mes deux frères étaient là. L’un juste, l’autre sévère, mes aînés étaient déjà célestes. Et père dont le sang me donna la vie… Majestueux et impérial, son regard abritant le froid du nord… Ils me donnèrent sagesse et force, firent de moi ce que je suis.
De ces souvenirs d’enfance, mérite aussi d’être mentionnée une rencontre. Ceci se déroula peu après la naissance de mon cadet Mâra, enfant innocent et pur.
Par une de ces longues journées noires ou le chaud astre solaire ne se lève guère, nous fûmes tous quatre appelés auprès de celui dont nous sommes issus. Dans son antre de glace, à ses cotés, entouré de flammes bleutées se tenait un homme. Son corps élancé, sa chevelure de feu, ses yeux d’océan, sa peau de neige… Père de mon père, fait de guerre et de braise, Maître Loki était venu nous honorer de sa présence. A sa droite, aux cheveux et aux yeux tels les feuilles d’Yggrdasill, le cadet de père, Midgardsörmen, l’illustre Jormundgand dans sa stature humaine.
Maître Loki posa une rune sacrée sur nous, les trois aînés, et l’illustre Jormundgand offrit de son pouvoir à Mâra.
Après cette rencontre, nous poursuivîmes notre vie, rude et froide… Nous eûmes trois autres frères, qui à nos cotés devenaient forts et robustes, dignes héritiers du sang de père…
Les années qui suivirent sont dénuées d’intérêt, je vais donc passer aux choses capitales…
Durant les jours plus doux, je me rendis au sud… Arrivé dans une belle forêt d’arbres au vert éternel, rempli d’une froide inspiration, j’eusse vite fait d’entonner des airs mélancoliques…
J’arrivais alors près d’une cascade. Dans le miroir d’eau sous les chutes, éclairé par Mère Lune, des rochers blancs étaient astres sur un ciel agité. Sautant sur l’un d’entre eux, je me mis à danser, bondissant d’une nova à l’autre. Un chat alors me vint à l’esprit…
“Ailes de Feu, Ailes de Diamant,
tu es celle que j’attends…
Viens à moi, Divine Étoile,
que mon nom je te dévoile…”
- Je ne suis pas une étoile, mais est-ce que je peux m’approcher? – demanda alors une voix douce et limpide.
Une jeune fille de ses yeux sombres me regardait. Fine et délicate, elle était dotée d’ailes blanches et écarlates. Et ses oreilles félines, et sa longue queue, et ses beaux cheveux… Mon cœur s’arrêta un bref instant, pour reprendre sa palpitation de plus belle, tel le galop de Sleipnir.
- Excuse-moi si je te dérange – continua la douce demoiselle – Ton chant est si beau… J’ai pas pu m’en empêcher, et je me suis approchée… Encore pardon!
Elle inclina sa tête, signe d’excuse, et patienta ainsi.
Subjugué par tant de grâce, tant de beauté, a ses pieds je posais un genou.
Saisissant sa fine main dans les miennes, j’y apposais un baiser.
- Mademoiselle – dis-je en levant les yeux – Vous êtes bien une étoile, je vous l’assure.
- Oh!… – la beauté s’empourpra en retirant sa main – Merci, tu es si galant… Heu, je ne t’ai jamais vu par ici… Qui est-tu?
- Mille excuses, sublime étoile! Comment ai-je pu omettre les présentations! – j’eut vite fait de me relever, pour incliner légèrement la tête – Je me nomme Anavär. Troisième fils du Seigneur Fenrir. A qui ai-je l’honneur?
- Tu-tu es un dieu?! Vraiment?!
- Si on peut dire, mademoiselle. Les conditions de ma venue au monde font plutôt de moi un demi-dieu.
- Ah, je vois…Oh! J’oubliais! Moi je suis Salima! – énonça cette fleur des neiges avec un ample sourire – Je ne suis qu’une démone du Nifelheim, mais je suis heureuse de te rencontrer!
- Douce Salima, c’est un plaisir. Sachez que de nombreux démons j’ai déjà croisés, mais aucun n’avait votre grâce, votre éclat. A vous seule vous remplacez l’astre solaire en ces jours sombres.
- Ah, merci… Alors… – hésita la demoiselle, posant un gracieux doigt sur ses lèvres de pêche – Pourquoi tu ne viendrais pas chez moi? Je t’invite à dîner! – sourit-elle, radieuse et exquise.
- Vous m’honorez, étoile des neiges, mais je ne puis agréer. Il ne sied point à un jeune homme de s’inviter de la sorte chez une demoiselle. En particulier si c’est la première fois qu’il la rencontre.
- Mais non, mais non! – la beauté me tira par la main, dénuée de toute timidité – C’est moi qui te le demande, alors c’est bon! Je vis pas loin, alors on y sera très vite!
N’écoutant guère mes dires, elle me guida vers son foyer, une petite maisonnée au cœur de la profonde forêt... Tandis que, incertain, j’entrais derrière elle, la fleur alluma un feu bienfaiteur dans la cheminée de pierre. Joyeuse, elle me convia à m’asseoir à sa table, après quoi elle s’en alla préparer le repas…
Alors que j’attendais en admirant discrètement son corps, elle termina, et revint portant un mets succulent.
- Voila, j’espère que tu vas aimer! Je ne suis pas très bonne cuisinière, mais j’ai fait de mon mieux!
Subjugué par ce visage céleste, je ne pouvais décoller mes yeux d’elle. Ce fut par conséquent un grand effort que de détourner le regard afin de goûter ce qu’elle avait concocté.
- Alors, tu aimes? – demanda-t-elle.
- Mademoiselle Salima, ceci est le mets le plus exquis que j’ai eu l’occasion de savourer.
- C’est vrai?! – sauta-t-elle de joie, tapant ces belles mains l’une contre l’autre – Je suis contente que ça te plaise!
Ce repas fut pour moi la première chaleur dans un monde de glaces éternelles. C’est donc non sans peine que je me vis obligé de partir.
Au moment où je m’en allais, la douce Salima me retint…
- Est-ce qu’on va se revoir? – interrogea-t-elle, me regardant de ses sombres yeux.
- Délicieuse étoile, ce serait pour moi un grand plaisir que de vous revoir – dis-je en m’inclinant.
- Yay, c’est génial! – son visage s’illumina, tandis que sans prévenir elle s’approche de moi, et pose un prompt et chaleureux baiser sur ma joue.
Je me sens alors pria dans un tourbillon de flammes invisibles. Jamais auparavant mon cœur glacé n’avait ressenti pareille émotion…
Ce fut avec peine que je me séparais de cette fleur hivernale et que je retournais dans mon antre glaciale…..
Et voila, cette partie se termine! Si vous êtes curieux de connaître la suite de l’histoire d’Anavär, rendez-vous au onzième chapitre! |