« Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !!! Arigatooooooooo !!
-YAAAARGH !! »
Une jeune file sauta au cou d’Eichi qui venait juste de passer les portes du lycée. Elle le secoua en serrant fort sa tête contre sa poitrine.
«Merci mille fois !! J’te remercierais jamais asseeeeeez !!
-Saki ! Lâche-le, tu vas le tuer ! Tes seins sont trop gros !
-Aka-chan ! T’es méchante ! Ca ne se dit pas ce genre de chose ! J’ai jamais tué personne !
[crak]
-ARGH !…
-…
-…
-… … Ano…
-KYAAAAAAAAAA !! SAKIIIII ! T’as tué Komamura-kuuun ! »
Chapitre 9
De rencontres en rencontres
Part 2
« Tu vas faire la gueule encore longtemps ?
-... Elle m’a brisé les vertèbres !
-… oui, c’est vrai. Mais elle ne l’a pas fait exprès !
-Gomen neeeeeeeeeeeeeeeeeee ! cria-t-elle derrière eux.
-Ben alors, reprit Setsuya, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
-C’est clair que pour une première sortie après les cours c’est assez mort, dit Naoki.
-Mais vous aussi ! Pourquoi vous leur avez proposé de se retrouver ici ?
-Bah j’me suis dit que ça pouvait être une bonne idée, et puis on pourra faire connaissance avec d’autres personnes de la classe. Tu sais Eichi, on doit bien être les seuls abrutis à rester isolés depuis le début de l’année.
-Rien à battre ! Ca ne fait que trois jours que les cours on commencé !
-Peut être, reprit Makoto, mais je ne tiens pas personnellement à ce qu’on nous prenne pour un bande de nazes totalement à l’ouest !
-Je suis de cet avis, dit Setsuya. »
Une des sept filles qui suivaient les quatre garçons les rejoignit, puis une autre. La première s’agrippa au bras de Setsuya qui sursauta tant il fut surpris, alors que la seconde se mit devant eux.
«Attendez-nous ! C’est pas gentil de nous laisser derrièreeeuuuh !
-Bien, et maintenant mes chers, quel est le programme ?
-Déjà explique-moi ton agression, répondit Eichi toujours un peu sur les nerfs.
-Si tu pouvais te présenter aussi ce serait sympa, ajouta Makoto en souriant.
-Hooo je vois qu’on me fait encore la tête ?
-J’suis pas d’humeur.
-Ooooki. Bien. Comme toi ami me l’a gentiment demandé, dit-elle en faisant un clin d’œil à Makoto, je me présente. Je m’appelle Itsukagami Saki, je suis la grande sœur de Tomoyo donc. Celle qui colle celui à droite c’est Futsuko Akane, c’est ma meilleure ami depuis un bail, on ne se sépare jamais.
-Et vous avez quel âge toutes les deux ? demanda Naoki.
-La moindre des choses serait de vous présenter avant de me poser d’autres question, répondit Saki en esquissant un sourire. »
Naoki fit une grimace et ne répondit pas. Makoto, lui, amusé par le comportement de la jeune demoiselle, décida de répondre le premier. Et c’est avec un large sourire qu’il se présenta.
« Moi c’est Jinseisuru Makoto, 17 ans.
-Teichi Naoki, 17 ans également.
-Euh… Nakamoto Setsuya, on a tous le même âge donc bon, dit-il embarrassé par l’étreinte d’Akane.
-Moi c’est…
-Komamura Eichi, coupa Saki. Tomoyo m’a beaucoup parlé de toi. Je suis contente qu’elle soit tombée sur quelqu’un comme toi, elle n’osait pas t’approcher au début, tu lui faisais un peu peur à vrai dire.
-Hé ?
-Tu n’as pas arrêté de tirer ta tête menaçante, de gars qui n’en a rien à foutre de tout, c’est normal qu’elle ait flippé, commenta Makoto.
-Ta gueule !
-Mais finalement, reprit Saki, t’as l’air de quelqu’un de bien. Je te l’ai déjà dit cent fois, mais merci de l’avoir aidé tout à l’heure.
-Ouais… bah j’allais pas rester spectateur non plus. Donc bon, c’était pas la peine de me remercier, surtout de cette façon ~mal de nuque~
-Hihi ! Bon, le temps des violons est révolu !
-Hein ?
-Il y a un karaoké au coin de la rue, je vous propose qu’on y aille, c’est moi qui offre !
-Pourquoi pas ? Ca nous changera les idées, dit Makoto.
-Vous chanterez tous hein ? demanda Akane en serrant le bras de Setsuya.
-Pas sûr. On chante faux.
-Surtout Naoki, ajouta Makoto en riant.
-Ta gueule !
-Haaaaaaan ! Alleeeeeeeeeeez quoiiiiiiiiiii ! Ca sera marrant, vous verrez !
-N’insistez pas les garçons, si vous refusez Akane sera triste, et ça… je ne vous le pardonnerais pas, déclara-t-elle d’un ton menaçant.
-… cette fille… c’est le démon !
-Tout à fait mon genre, dit Makoto. Au fait, Itsukagami-chan…
-Appelle-moi Saki.
-Très bien ; Saki, tu n’as toujours pas répondu à la question de l’autre ahuri. Vous avez quel âge toutes les deux ?
-Héhé… 19 ans mon chou.
-Arf, je peux faire une croix sur notre prochain rendez-vous galant alors, dit-il amusé.
-Qui sait ? Ca pourrait se faire, ça ne me dérange pas que tu sois plus jeune de deux ans tant que tu es mâture. Et puis… tu me plais bien, reprit-elle en se prenant au jeu. »
Makoto sourit, elle aussi.
Ils s’arrêtèrent bientôt devant un club de karaoké, ils y entrèrent lorsque les cinq lycéennes qui étaient restées derrière les avaient rejoints. Comme ils étaient nombreux, ils se séparèrent en deux groupes : un composé de deux garçons et trois filles, et le second composé des deux garçons restant et quatre filles, avec une des deux plus âgées de chaque côté. Seuls Eichi et Naoki rejetaient cette proposition. Naoki car mal à l’aise avec autant de filles qu’il ne connaissait pas, et Eichi car il voulait simplement rentrer chez lui et dormir tranquillement. Finalement, ils décidèrent de se plier aux décisions prises pas les deux doyennes de la bande, après avoir reçus quelques coups. « Salauds ! » pensaient-ils.
Cinq minutes passèrent, et les groupes étaient enfin faits : Eichi et Makoto avec Tomoyo, Saki, et deux amies de la première, Kyou et Miyuki ; de l’autre côté, Naoki et Setsuya se retrouvèrent avec Akane, Sayuri et Katsue, les deux autres amies de la jeune Itsukagami.
Au cours de leurs parties, des liens commençaient à se créer entre chacun d’entre eux. Naoki qui restaient pourtant à l’écart au début allaient au devant des autres et monopolisait le micro, Setsuya et Akane restaient entre eux et mettaient un peu plus d’ambiance dans la première salle ; dans la pièce d’à côté, Eichi se laissait emporter par l’enthousiasme des autres et chantait avec tout le monde, et lorsqu’il ne chantait pas c’est lui qui prenait la parole.
Makoto et Saki discutaient dans leur coin, et après un duo fort en émotions, ils sortirent de la pièce pour se désaltérer au bar du club, laissant Eichi seul avec ses trois camarades de classe. Les deux autres personnages se posèrent devant le bar, demandèrent une bière et :
« Une limonade me suffira, déclara Makoto.
-Pas de bière ? s’étonna Saki.
-Euh non, je ne tiens pas du tout l’alcool. J’me sens plus avec juste une moitié de verre.
-Héééé béééh ! Toi, il va falloir que je te kidnappe une nuit pour t’emmener à une de mes soirées ! Je te ferais boire jusqu’à que tu tiennes encore après 10 cannettes minimum ! Une limonade aussi s’il vous plait !
-Si tu veux, ça ne dérangerait pas.
-Ooooooh mais c’est pas drôle si t’es d’accord !
-Désolé, dit-il en riant.
-Ca va, je te pardonne mon petit ! »
Ils reçurent leurs boissons, puis recommencèrent une longue discussion. Ils parlèrent de ce début d’après midi déjà bien entamé, de ce qu’ils en pensaient, et aussi de ceux qui les accompagnaient.
Passant de profil en profil, Saki arriva au sujet qu’elle voulait aborder depuis un moment.
Elle prit quelques gorgées de sa bière avant de prendre à nouveau la parole.
« Cet Eichi, il est vraiment comme ça ? demanda-t-elle. Je veux dire, il a l’air sympa et intelligent, de quelqu’un de bien. Je lui ai même dit en face tout à l’heure avant d’arriver ici et je le pensais, mais je voudrais en être sûre. »
Makoto rit légèrement en entendant ces paroles. Il but un peu de son verre avant de répondre.
Il continuait d’afficher un large sourire. Son regard se focalisa d’abord sur son verre, il se remémora quelques souvenirs puis se décida à parler.
« T’as pas à t’en faire pour ça. On ne dirait pas car il a souvent cette tête qui fait presque peur quand il est en cours, mais sinon, il est vraiment gentil. Il n’arrête pas d’aider les autres quand ils en ont besoin, il est drôle, et aussi timide, très doux et tendre… enfin, ça dépend des fois. J’avoue qu’on en a bavé avec les autres, dit-il en affichant une tête de déterré. Mais bon, il reste quelqu’un de fiable et avec qui on se sent bien. Contrairement à nous trois, il a gardé une âme d’enfant mignon, et je crois que c’est ce que les autres, surtout les filles, aiment chez lui.
-Une âme d’enfant mignon…
-Ouais. Le plus impressionnant c’est qu’il n’a rien d’un gamin en plus de tout ça ! Il est responsable et mâture, même si des fois il débloque complet.
-Hé bien, quel portrait de lui tu m’as fait !
-Ouais c’est souvent comme ça quand je parle de lui, dit-il en riant. C’est un phénomène ce gars ! Ah ! Au fait, pourquoi tu t’intéresse à lui ?
-Héhé, c’est pas qu’il m’intéresse, moi ce n’est pas mon genre, dit-elle en éclatant de rire. Il a une tête bien trop mignonne pour moi. Non, c’est pour ma petite sœur Tomoyo. Elle m’a beaucoup parlé de lui. Je crois qu’il lui plait, et comme elle est encore un peu naïve et fragile, je voulais m’assurer qu’il n’était pas n’importe qui. Vous les mecs, vous êtes tellement tordus qu’on ne peut pas toujours vous faire confiance. » Makoto qui finissait son verre faillit s’étouffer en entendant ces dernières paroles, et Saki explosa de rire.
« Te moques pas ! C’est pas drôle !
-Mais je ne moque pas, reprit-elle en se calmant peu à peu.
-A peine !
-Héhéhé ! C’est ce que j’ai dit qui t’a fait boire de travers ?
-Bah ouais ! Tu généralises là ! On n’est pas tous comme ça !
-Peut être, mais vous restez des pervers assoiffés de sexe !
-Hé ! Dis pas n’importe quoi !
-Haha ! C’est bon je blague !
-Pas drôle…
-Mais bon, il y a quand même une part de vérité dans ce que je dis. J’en ai connu des salauds.
-T’es pas la seule.
-Heureusement ! Enfin, tu me diras que c’est bien dommage dans un sens. Si j’étais la seule à qui ça arrivait, il y aurait moins de problèmes pour nombre de filles.
-Mouais…. Mais tu sais, on ramasse pas mal nous aussi !
-Oui, mais pas autant que nous !
-Ah ! ça je ne pourrais pas te le dire...
-Peut être plus tard ?
-Vas savoir. J’espère juste que ce ne sera pas moi l’exemple à te donner. »
Le jeune homme rit doucement ; la demoiselle, demeurant pensive, afficha néanmoins un léger sourire. Et c’est en finissant sa bière qu’elle déclara : « Bon allez, je crois qu’on peut les rejoindre maintenant. Ils vont croire qu’on fait des choses sinon. »
A cet instant, le regard du jeune homme se posa sur son visage, sur ses yeux clairs et ses longs cheveux noirs dont certaines mèches tombaient sur ses épaules. Mais son admiration se fit brève, il se leva et alla rejoindre les autres avec elle sans y penser d’avantage.
La fin de la journée approchait, et le groupe d’étudiants repartait en direction de leur point de rendez-vous de ce début d’après-midi, ils se sépareraient là bas.
Saki faisait en sorte que sa sœur et Eichi parlent ensemble jusque là, et ça fonctionnait. Ils ne s’étaient pas séparés depuis le karaoké. Comme les autres, ils parlaient d’un peu de tout, de cette journée, des journées et de leurs années précédentes. Ils marchaient un peu à l’écart devant tout le monde et s’entendaient à merveille.
Plus tard, ils se trouvaient à un croisement entre deux rues ; ils continuaient de parler, attendant que l’un des deux groupes se décide à y aller. Et c’est Makoto qui prit les devants. Il s’avança d’un pas devant les sept filles et déclara en souriant :
« Bon, on va y aller. On a encore pas mal de choses à faire ce soir.
-Oki, dit Saki. Il faut qu’on rentre aussi. Et puis j’en connais une qui est en retard, ajouta-t-elle en se tourna vers Akane.
-Kuso ! Mon père va me tuer ! Je devais l’aider à déménager y’a une heure ! Saki, on y va ! On n’a pas de temps à perdre !
-Hai, hai. De toute façon, Tomoyo et moi devons nous dépêcher aussi, notre mère va s’inquiéter.
-Ne tardez pas alors, reprit Setsuya. A lundi les filles ; et vous deux bah, à la prochaine fois.
-Hai ! Saki-chan, dépêche-toi ! dit-elle en la prenant par le poignet.
-Hééé ! Jâ ne ! »
Les quatre garçons la regardaient se faire emporte de force, les cinq jeunes femmes ne tardèrent pas à suivre les deux ainée. Alors qu’elles s’éloignaient, l’une d’entre elle ne cessait de jeter quelques coups d’œil vers les garçons qui commençaient eux aussi à s’en aller. Finalement, Tomoyo s’arrêta un instant et regarda Eichi, dans l’espoir qu’il se retournerait et lui ferait un signe de la main. Mais cela n’arriva pas, et elle rejoignit sa sœur et ses amies.
Le ciel changeait déjà de couleurs, le soir arrivait vite et l’air se rafraichissait. Quelque temps plus tard, la nuit était tombée.
Akane aidait toujours son père à déménager, Katsue et Sayuri veillaient chez Kyou, Miyuki lisait dans son lit avant de dormir, Saki et Tomoyo quant à elles parlaient d’une personne en particulier.
Du côté des garçons, chacun était chez soi. Eichi dormait déjà, Makoto assistait sa mère au bar, Naoki jouait à la console, et Setsuya faisait quelques courses.
Le ciel se couvrait peu à peu de sombres nuages et la pluie ne tarda pas à se mêler à ce triste temps.
Le week end qui venait serait sûrement aussi morose que cette nuit là, mais ce n’était certainement pas ce qui allait les arrêter.
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