L'attention du garçon se reporta sur l'ange : le bras droit tendu devant elle, elle traça un cercle dans le vide. Un tourbillon de fumée semblable à celui que voyait Nicolas en rêve se forma immédiatement. La jeune fille lui fit signe de s'engager à l'intérieur mais Nicolas recula. Il commençait à avoir vraiment peur, et sa tête lui faisait mal. Suivre cet être vers un inconnu probablement salvateur et abandonner sa seule famille; retourner dans la tour pour porter secours à sa mère, courant le risque d'être à cours d'oxygène avant d'arriver chez lui : que devait-il faire ?
Le jeune garçon hésita durant une éternelle fraction de seconde. Soudain, un éclair s'abattit à quelques mètres derrière lui, semblant faire trembler la planète entière.
Peut-être que Nicolas se fichait de la vie de sa mère, peut-être que son amour pour elle était moins fort que son instinct de conservation, peut-être n'avait-il bougé que par réflexe. Quoi qu'il en soit, à cet instant, il bondit en avant et plongea dans le tourbillon de fumée.
Le garçon tourna, tourna sur lui-même, tourna inlassablement au milieu d'un décor étrange et cotonneux où se mêlaient à perte de vue des nuages verts et violets. Nicolas examina rapidement cet univers pour s'assurer qu'il n'y avait aucun danger et en effet, il n'y avait aucune menace. D'ailleurs, il n'y avait rien : ni ciel, ni terre; juste ces nuages où qu'il porte son regard, même au-dessous de lui, semblant danser à une distance infinie. Il se retourna : à quelques pas de lui, comme une image holographique s'éloignant de plus en plus vite, il vit la place qu'il connaissait si bien rapetisser encore et encore. Et, sur cette place, il aperçut une silhouette rougeâtre aux proportions démesurées qui agitait ses énormes bras en tout sens, comme prise de folie, et tout autour des centaines et des centaines de petits points, irradiant d'un blanc lumineux, se mouvant tels des grains de sable piégés dans la tempête. Mais l'infime instant durant lequel le garçon put encore observer la scène, il lui sembla que ces points bougeaient de façon arbitraire : quelque soit sa trajectoire, chacun revenait inlassablement vers l'être rouge et le harcelait.
Une demi-douzaine de secondes plus tard, l'image avait totalement disparu.
Une larme perla sur la joue de Nicolas. Maintenant qu'il était hors de danger, il se rendait compte de ce qu'il avait fait : il avait sacrifié sa mère, sa seule famille, celle à qui il devait son existence et ce parce qu'il avait eu peur pour lui-même. Il avait l'impression d'être un de ces monstres, égoïstes et sans coeurs, qui tyrannisaient les pauvres gens innocents dans les contes que lui avait raconté sa mère quand il était petit.
" Maman... " murmura-t-il comme si cette parole avait pu la faire apparaître à ses côtés.
Il attendit encore et encore, mais rien ne changea : il était toujours seul dans cet univers invraisemblable et il avait toujours abandonné sa mère.
" Maman... " gémit-il en tombant à genoux, " pardon... Pardon... "
" Ne t'en fais pas... Il ne lui arrivera rien... "
Nicolas eut un hoquet de surprise. Il releva la tête et regarda autour de lui. Personne. Il était seul avec l'ange qui flottait près de lui... L'ange ! Se pourrait-il...?
" C'est... " fit Nicolas stupéfait en la dévisageant, " c'est toi qui as parlé ? "
La fille ailée écarquilla les yeux. Un sourire, plus resplendissant encore que tout ce que le garçon avait jamais vu, se dessina sur ses lèvres fines.
" Mais alors, " dit-elle d'une voix claire et envoutante, " tu m'entends !? "
Nicolas n'eut pas le temps de répondre : une vive lumière blanche se mit à briller derrière l'ange subjuguée, grandissant et l'éblouissant de plus en plus. Il se sentit projeté vers l'avant, comme tombant vers l'horizon luminescente, et perdit conscience.
Lorsqu'il reprit ses esprits, Nicolas était allongé de tout son long sur un sol bien réel, un sol dur, marron et lisse, fait d'une matière qu'il ne connaissait pas. Il se redressa douloureusement - son corps entier était ankylosé - et essaya de se repérer. Il y avait tout autour de lui des meubles étranges, certains roses et mous, d'autres noires et lisses. Sur les murs peints de bleu et de vert étaient accrochés des cadres multicolores de différentes tailles.
Le garçon parvint finalement à se mettre debout, prenant appui sur une table basse, et fit quelques pas en chancelant. Tout semblait tourner autour de lui. Sa tête lui faisait mal à en mourir.
" Qui êtes-vous ?! Comment êtes-vous entré ?! " tonna une voix grave dans son dos.
Il se prit la tête à deux mains : ces mots à demi hurlés lui avaient transpercé le crâne de part en part. Nicolas se retourna en vacillant et fit face au nouveau venu. C'était un homme brun aux cheveux courts et souples, portant un objet d'apparat sur la moitié supérieure de son visage. Il était habillé bizarrement et tenait un bâton en métal entre ses mains.
" Qui êtes-vous ?! " lança-t-il furieux, " Sortez d'ici ! "
" Je... " fit le garçon d'une voix faible et malade, " Je... "
Il sentait ses forces l'abandonner peu à peu, ses jambes tremblaient de plus en plus. Il fit un pas vers l'inconnu, puis un autre, puis encore un autre, et s'effondra sur place, évanoui de nouveau.
Nicolas était allongé sur le dos, plongé dans l'obscurité la plus totale. Il était seul, perd au milieu des ténèbres, mais il n'avait pas pur. Au contraire, il se sentait apaisé, reposé. Il avait chaud au corps et au coeur.
Il bascula sur le côté, forçant ses muscles à s'activer.
" Ca y est, " fit une voix grave près de lui, " tu es réveillé ? "
Nicolas ouvrit les yeux. L'homme de son rêve était là, près de lui, assis sur une chaise. Le garçon eut un mouvement de recul instinctif.
" N...Non. " murmura-t-il pour lui-même, terrorisé, " Impossible. "
" Pardon ? " dit l'inconnu.
" Qui êtes-vous ? " demanda Nicolas d'une voix forte, " Que faites-vous ici ? "
L'individu fronça les sourcils.
" Tu t'introduis chez moi, gamin, et tu me demandes ce que je fais ici ? "
" Qu'est-ce que vous racontez ! C'est ma chambre ic... "
Il s'arrêta net : rien de ce qui se trouvait autour de lui ne lui était familier. Cet endroit n'était pas sa chambre.
Mais alors, tout cela avait été réel...?
" Je... je ne comprends pas... " fit Nicolas en disant les seuls mots qui lui venaient à l'esprit, " Où suis-je ? "
" Je te l'ai déjà dit, gamin : tu es chez moi. D'ailleurs, que fais-tu là ? " dit l'adulte d'une voix menaçante en portant la main au bâton de métal posé à côté de lui.
" Je... Quoi ? "
" Ne m'oblige pas à me répéter ! Je te laisse une chance de partir si tu me dis pourquoi et comment tu es entré ! "
Le garçon comprenait de moins en moins ce qui lui arrivait. De plus, sa tête bourdonnait désagréablement, l'empêchant de se concentrer.
" Alors ? " gronda l'inconnu, " Tu me réponds ou tu préfères en discuter avec la police ? "
Le sang de Nicolas se figea. La Police !? Non ! Il ne fallait pas ! Il tenait à sa vie, aussi misérable soit-elle !
" Je... je vais vous dire ! " s'empressa-t-il de répondre, " Pitié, n'appelez pas la Police. "
" Alors vas-y, " dit l'homme, " Je t'écoute. "
Le garçon raconta tout e dont il se souvenait, suppliant l'homme de le croire à chaque minute de son récit. Lorsqu'il eut terminé, l'adulte rit nerveusement.
" Tu ne crois quand même pas que je vais avaler ce scénario pitoyable, gamin ?! Je vais appeler la pol... "
" Non ! Pitié ! Pas la Police ! " cria Nicolas en s'effondrant en pleurs, " Je ne veux pas être exécuté ! "
L'homme s'immobilisa.
" Hein ? « Exécuté » ? De quoi tu parles, gamin ? "
" Mais... " sanglota le garçon, " Mais c'est ce qu'ils font toujours. Je ne veux pas... Je ne veux pas... "
L'homme passa sa main dans ses cheveux, visiblement intrigué.
" Qu'est-ce que tu racontes ? Jamais personne n'a été exécuté par la police. Tu risques juste de passer quelques heures en prison, c'est tout. "
« Prison » ? Qu'est-ce que c'était ? Nicolas l'ignorait totalement et, à vrai dire, il s'en fichait.
" Pitié... " se contenta-t-il de répéter d'une voix suppliante, " Pitié... "
Ses sanglots durèrent encore de longues secondes jusqu'à ce que l'homme soupire bruyamment.
" D'accord. Tu as gagné gamin. Je n'appellerai pas la police... "
Le garçon leva vers lui des yeux humides pleins d'espoir.
" ... si tu me dis la vérité. "
" Mais... je vous jure, je ne vous ai pas menti. Je vous jure sur ma vie... "
" Ne jure pas de tels mensonges ! Ton histoire ne ferait pas même un film de science-fiction minable ! Dis la vérité ! "
Leur manège dura encore de nombreuses minutes jusqu'à ce que l'adulte, las d'entendre les mêmes absurdités à répétition, l'arrête.
" Ca va, gamin. Ca suffit comme ça. Sors de chez moi et ne reviens jamais. Je te promets que si je te revois... "
Nicolas ne se fit pas prier. Il se leva rapidement, remercia l'étranger de le laisser partir et fila par une porte verte située sur sa gauche.
Une fois dehors, le garçon marcha en fixant le trottoir gris et sale. Il avançait au hasard, l'esprit trop occupé pour réellement regarder autour de lui.
Qui pouvait être cet homme si insolite ? Comment avait-il pu atterrir chez lui ? Tout cela était trop étrange, trop insensé. Il n’arrivait pas à y croire lui-même.
Nicolas bascula la tête en arrière, comme il faisait toujours lorsqu'il avait trop de choses à l'esprit, cherchant à trouver la paix en perdant son regard dans ce ciel gris et infini. Il s'arrêta brusquement, le visage figé dans une expression d'horreur et d'effroi.
*BLAM BLAM BLAM*
" C'est bon, j'arrive. " dit l'homme brun, "Pas besoin d'enfoncer la... Encore toi ?! "
" Monsieur ! " dit Nicolas en proie à la panique en attrapant ledit par le col, " Aidez-moi ! Je ne comprends pas ! Aidez-moi ! "
L'adulte eut un mouvement de recul, visiblement apeuré. Un fou, ce garçon était fou, c'était certain. Après tout, qui d'autre aurait pu avoir l'air si désorienté, et qui d'autre aurait pu inventer une histoire aussi peu crédible en croyant dur comme fer qu'elle était vraie ?
" Du calme, petit. Du calme. Je vais appeler des gens qui pourront t'aider. "
Nicolas suivit des yeux la main gauche de l'homme. Il avait peur de tout maintenant, et il avait un mauvais pressentiment. La main attrapa et souleva lentement un petit objet noir et rectangulaire affublé de petits carrés gris portant des chiffres. Etait-ce un téléphone ? Non, ce modèle lui était totalement inconnu, tant par sa taille que par son aspect antique. Le garçon arracha tout de même l'objet des doigts de l'adulte et le jeta à l'autre bout de la pièce. Il sentait que cet homme était dangereux pour lui, mais il ne pouvait pas partir. D'ailleurs, pour aller où ? Il n'était plus chez lui : ni dans sa ville, ni dans son monde. La seule solution qu'il avait, c'était de rester caché dans cette maison le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Et pour cela - une lueur folle traversa son regard - il devait s'assurer que ce type ne lui apporterait pas d'ennuis.
C'est alors que, du coin de l'oeil, il aperçut le bâton bizarre avec lequel l'homme l'avait menacé tantôt. Il projeta l'individu vers l'avant et, profitant qu'il perdait l'équilibre, il se jeta sur le côté et se saisit de l'arme rudimentaire.
" Je suis désolé, monsieur, " dit Nicolas d'une voix résolue, " mais vous ne me laissez pas le choix... "
Il leva lentement la barre de métal au-dessus de sa tête.
*clank*
Nicolas ressentit une violente brûlure sur le haut de sa nuque. Il bascula vers l'avant et sombra dans les ténèbres.
" ... les appeler. Ils s'occuperont de lui et arrêteront leurs recherches. Tu seras en sécurité ! "
" Tu es ignoble ! C'est mon frère, comment oses-tu le vendre !? Et puis, s'ils m'apercevaient moi !? Tu serais responsable s'ils m'emmenaient et tu serais également condamné pour m'avoir cachée ! "
" Mais Sophie ! Il est dangereux ! Il a quand même essayé de me tuer ! "
" Ca suffit ! Toi, tu ne fais plus rien ! JE lui parlerai et JE déciderai quoi faire de lui ! "
Les voix qui se disputaient résonnaient dans la tête douloureuse de Nicolas. Il tenta d'ouvrir les yeux mais les referma immédiatement. Il avait encore trop de vertiges. Quelques secondes plus tard, il réussit à regarder autour de lui sans être pris de nausée. Il était dans la même pièce qu'auparavant, mais il était ligoté, assis sur une chaise faite du même matériau dur que le sol. Il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule : personne. Il était seul. Il entendait les voix de l'homme et de la femme, probablement celle qui l'avait assommé, continuer leur discussion houleuse derrière une porte bleue entrouverte sur sa droite. De l'autre côté, il aperçut la porte verte qui donnait sur l'extérieur. S'il arrivait à se déplacer, peut-être... peut-être pourrait-il sortir dans la rue, trouver quelqu'un pour le détacher et fuir loin d'ici...
Il commença à gigoter d'avant en arrière, faisant tanguer difficilement son siège. Quel était donc le crétin qui avait bien avoir pu l'idée de fabriquer une chaise avec quatre pieds ?!
Le garçon réussit finalement à basculer en avant et, dans une posture inconfortable et humiliante, il se dirigea le plus silencieusement possible vers la sortie. Mais, du fait de sa position, il n'arrivait pas à voir devant lui. Le dossier de la chaise heurta un meuble dans un grand bruit sourd et Nicolas perdit l'équilibre : son flan rejoignit le sol.
" Tu vois !? Tu vois !? " gronda la voix de l'homme derrière le garçon, " A peine tu lui tournes le dos qu'il essaie de te nuire ! "
" Silence ! " répondit la voix féminine sur le même ton, " A quoi tu t'attendais après t'être ainsi comporté avec lui !? Tu devrais avoir honte ! "
" M... Mon comportement !? C'est lui qui m'a attaqué et... "
" J'ai dit : silence ! Aide-le à se relever et va faire un tour, ça te calmera ! "
Nicolas se sentit arraché du sol, tiré par les cordes qui lui lacéraient le corps et les bras, avant d'être si brutalement reposé à terre que le siège émit des craquements. Ensuite, l'homme brun passa furieusement devant le captif sans même lui jeter un regard et sortit en claquant la porte.
La pièce fut envahie par le silence si longtemps que le garçon se demanda s'il n'était pas seul à nouveau. Un inattendu soupir d'exaspération le fit sursauter, puis s'en suivit une légère sensation de piqure dans la nuque.
" Excuse-le. " fit la voix féminine dans son dos, subitement devenue douce et innocente, " Il est un peu rustre, mais il a un coeur d'or. "
Une femme d'une trentaine d'années aux formes généreuses entra dans son champ de vision et s'agenouilla devant lui. Elle avait les yeux bleus, une couleur que Nicolas ne connaissait pas pour des iris, et de longs cheveux tout aussi étrangement dorés. De tels cheveux... il n'en avait déjà vu que chez une seule personne ou plutôt, un seul être...
Mais, malgré ces couleurs anormales qui lui rappelaient celles de l'ange, cette femme avait l'air parfaitement humaine et dégageait une aura de bonté et de gentillesse.
" Alors, " demanda-t-elle en souriant, " comment t'appelles-tu ? "
Le garçon ne voulait pas répondre mais les mots s'échappèrent d'eux-mêmes de sa bouche.
" Je m'appelle Nicolas. "
" Tu as de la famille ? "
Cette fois encore, ses lèvres se murent sans qu'il puisse les en empêcher.
" Je vis avec ma mère. "
" Je ne t'ai jamais vu avant. Où habitez-vous ? "
" Dans la Résidence des Destinées. Nous occupons l'appartement Ouest du premier étage de la tour bleue. "
" Je n'ai jamais entendu parler de cette résidence... Dans quelle ville se trouve-t-elle ? "
" A Sylvania. "
L'inconnue prit son menton entre son pouce et son index, l'air intrigué.
" Mmh... " songea-t-elle à voix haute, " Bizarre... On dirait que ça commence déjà à s'estomper... "
" Qu... Qu'est-ce qui s'estompe ? " demanda sans le vouloir Nicolas d'un ton inquiet, " Et pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? "
Ignorant les paroles de son prisonnier, la femme plongea sa main droite dans sa poche et en sortit un petit flacon, vide au tiers, contenant un liquide mauve translucide.
" On dirait bien que tout va devoir y pas... "
" Répondez-moi ! " le coupa le garçon, ayant trouvé du courage dans sa détresse, " Qu'ai-je fait de mal pour être traité comme ça !? "
La geôlière fut visiblement surprise et se tourna lentement vers son prisonnier. Puis, tout aussi lentement, elle approcha sa main gauche du visage de Nicolas. Lui ne bougea pas, essayant de maitriser les tremblements qui trahissaient sa peur.
" Qu'as-tu fais de mal...? " reprit la femme aux cheveux jaune d'or en tâtant les oreilles de Nicolas, " Tu es né, c'est tout. Tu es simplement né. "
Elle ramena sa main vers son propre visage et, tirant sa chevelure vers l'arrière, elle ajouta tristement :
" Tout comme moi. "
Le garçon eut un hoquet de surprise. Cette femme... Les oreilles de cette femme... Comment cela se faisait-il qu'elles aient cette forme...?
Non, c'était impossible. Ce devait être une blague. Sa mère lui avait toujours dit que ces êtres avaient disparu depuis des siècles... Elle ne pouvait pas être réelle...
Trois coups firent trembler la porte verte, retentissant à travers toute la pièce. Nicolas sortit de sa stupeur.
" Monsieur Silnash, " appela une voix grave depuis l'extérieur, " police. Nous sollicitons votre témoignage concernant l'affaire de normalisation en cours. "
Tout ce que Nicolas avait entendu ces dernières heures lui revint à l'esprit : les hommes de l'autre côté de la porte le recherchaient. Ils les recherchaient tous les deux, lui et cette femme. Il devait se cacher.
Mais l'homme aux cheveux courts avait dit que la police de son monde ne tuait pas les hors-la-loi et, de plus, il n'avait jamais rien fait de mal à part se réveiller dans cette maison. Etait-ce donc si prudent de rester ici, sous l'emprise totale d'inconnus étranges qui pouvaient faire de lui ce qu'ils voulaient, plutôt que de chercher protection et aide auprès des hommes de l'ordre ?
Il regarda en coin la femme. Elle le fixait avec inquiétude, le doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Devait-il ou non lui obéir ?
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