Chute du Paradis Blanc
Tout n'était que paix, paix et douceur.
Deux personnes se tenaient les mains, un jeune homme et une jeune femme. Autour d'eux était une forêt de cerisiers en fleurs, dont les pétales blancs et roses tombaient avec légèreté jusqu'au sol couvert de verdure.
Ces deux jeunes amants qui se prenaient les mains s'enlacèrent et s'embrassèrent tendrement. Dans le cœur du jeune homme, son amour, cet amour était et serait éternel; mais bascula, et ce monde de lumière ne tarda pas à se briser.
Alors que leurs lèvres s'éloignaient les unes des autres, la vision du brun vola en éclat, et son paradis blanc se brisa tel un miroir. Et tous les éclats de verre, reflétant les cerisiers aux fleurs écloses qui reflétaient eux même l'harmonie de son monde, disparurent.
La femme qu'il aimait n'était plus qu'à deux pas de lui, et tout autour d'eux n'étaient plus que troubles et ténèbres. De ses grands yeux brillants et son regard surpris, il regarda le visage de son amour s'assombrir; il n'arrivait plus à distinguer les traits de cette figure qu'il aimait tant.
Et alors qu'ils tendaient leurs mains l'un vers l'autre, le jeune amoureux sentit le sol se dérober sous ses pieds; et ce sol sombre se brisa comme la vision de son paradis blanc, il vola en éclats.
Il se sentait tomber lentement. Il continuait de tendre cette main perdue vers sa source de lumière, et c'est à ce moment là que lui vint une vision atroce: un homme sans visage retint celle qu'il aimait par les hanches, et l'attira vers lui. Cet inconnu sans visage, le jeune amant au cœur brisé le connaissait malgré son visage inexistant: elle lui avait tant parlé de lui. D'un côté, il se doutait que ça arriverait. Cela ne le surprit pas davantage.
Il lâcha donc prise, son paradis blanc ne lui était plus accessible.
Et ainsi commença sa longue et pénible chute dans le néant.
Son cœur aurait voulu s'y accrocher encore, mais lui, voulait déjà tout oublier.
Des larmes coulèrent en abondance durant les deux premiers jours de sa chute; et tendis qu'il basculait en arrière, résigné à sombrer dans l'obscurité de ce monde sans lumière, ces larmes s'envolèrent, plus légères que le jeune homme; et en les regardant, il rendit compte qu'il ne voyait déjà plus ce paradis, tant il était haut et loin.
Sa chute, comme sa complainte, n'en finissait pas.
Il ne voyait rien d'autre que le noir défiler.
C'est alors qu'une main chaleureuse se tendit vers lui et le rattrapa. Shiito ne la refusa pas, et il la serra très fort pour qu'enfin il ne tombe plus.
Il resta suspendu au dessus du vide; puis s'aidant de cette main qui l'avait sauvé, il remonta à la surface. Lorsqu'il pouvait enfin se tenir debout, il prit son frère dans ses bras, pour le remercier de l'avoir sortit de ce néant.
Il ne s'était pas encore remit de ces évènements passés, mais il décida d'aller de l'avant, avec son frère et tous ceux qui lui étaient chers, bien que cela fut difficile.
Au long de son ascension vers la lumière, il se retourna quelques fois, pour regarder vers ce paradis blanc qui l'avait rejeté. Mais il ne resta pas là à se morfondre sur lui même, et il reprit sa route, pour devenir plus fort, et atteindre la lumière. |