Lorsqu'elle s'éveilla pour de bon, la clairière était éclaboussée du soleil éclatant d'une matinée déjà bien avancée. Elle bougea chacun de ses membres à titre d'essai. Sa cheville droite était toujours endolorie.
Aucun signe de Lornan ni des autres Elfes dans les parages. Ils avaient bien soigné ses blessures. Non loin, l'équipement de Belegost, de l'autre cheval et ses affaires étaient posés par terre. Elle frémit en repensant à cette nuit-là, et se demanda combien de nuits avaient depuis. Elle s'agenouilla prés de l'équipement de belegost et pleura. Ce cheval l'avait protégé, comme il l'avait toujours fait. Son regard se porta plus loin et elle aperçut un amas de terre retournée. Elle s'approcha et vue une pierre sur laquelle était gravée Belegost Anfauglith. Les Elfes avaient mis en terre son cheval, elle sécha ses larmes et jura sur sa tombe qu'elle poursuivrait sa quête.
Un fort bruissement se fit entendre entre les arbres à l'orée de la clairière, et son cœur fit un bond. Elle attrapa le sabre, s'attendant à être attaquée par une nouvelle créature, mais se détendit en voyant Le cheval sortir du bois. Elle tituba pour se mettre debout et se dirigea vers lui, au milieu de la clairière, en boitillant. Elle passa ses bras autour de l'encolure. Il hennit tout doucement.
- Je ne pensais pas que je serais si heureuse de te voir, vieux canasson têtu.( Elle réfléchit), je n'ai pas demandé ton nom à ton maître alors je vais t'appeler Thurin, cela signifie « Secret ».
Camille rejoignit la route, bride en main. Elle parcourut un kilomètre ainsi, soudain elle se trouva face à face avec des hommes, tous habillaient en soldat, plus en retrait se trouvé un homme à cheval, son visage était caché par une capuche.
- Nous t'attendions verdâtre, dit un soldat, le chef sans aucun doute. Il cracha par terre. Donne-nous le message !
Camille les regarda tour à tour, elle haussa les épaules, le bout de ses doigts rencontra du métal froid ; le sabre !
Le soldat descendit de cheval, lui saisit la mâchoire et souleva la jeune fille du sol pour la regarder droit dans les yeux.
- Je ne suis pas un messager !
Cela sonnait de manière puérile et, voyant la fureur envahir le visage du soldat, elle eut la certitude qu'il allait la tuer.
- Je me fiche de toi, Verdâtre, dit-il calmement. ( Pas d'explosion de rage, et d'une certaine manière c'était pire.) Je vais t'attacher à un arbre et t'extirper les informations avec mon fouet.
Je suis seule. Seule.
Thurin luttait pour qu'un des hommes n'attrape les rêne, mais il commença à se fatiguer et le sergent tenta les saisir. Le chef Ralf, comme ses hommes l'avaient appelé, l'a dominait de toute sa hauteur.
Camille se remit sur ses pieds tout en agrippant la garde de son sabre. Ralf eut un hoquet de surprise, il tendit son fouet, mais trop tard. La lanière de cuir tomba aux pieds de Camille et elle se rua à l'attaque.
Elle s'arrêta quand, contemplant bêtement le sabre qui dégoulinait de sang, et Ralf qui se tordait de douleur, à terre.
- Thurin ! Cria-t-elle, mais il était déjà à ses côtés, vibrant d'une vitalité dont elle ne comprenait pas la source. L'air semblait effrayer les chevaux du sergent et de ses hommes. Même la monture de l'homme au visage caché piaffait, l'encolure écumante de sueur.
- Monte. Elle obéit, et le monde sembla chavirer.
|