Hëngor se réveilla, le visage collant à la table, avec la mauvaise impression d'avoir dormi dans sa bave. La mâchoire douloureuse et le dos engourdi, lui rappelèrent, que son lit était un meilleure couchage. Il grommela à cause des courbatures. En se remettant droit, la moitié de ses articulations craquèrent. L'homme fut envahi d'un moment de sérénité, qui ne dura qu'une seconde. Il se frotta la barbe avec sa lourde main, avec un air défait et une bouche pâteuse.
« Matinée de merde ... » susurra t-il pour lui même. Il se leva affamé et usé par cette fin de nuit. Un profond dégoût se dégagea de son palais, collant, visqueux et amer et ceci mélangé avec fond de gorge sec et irrité. Hëngor mastiqua dans le vide, pour effacer cette désagréable sensation. Son regard était vaseux et haineux. Il aurait bien chopé le dieux du Sommeil, pour lui coller une dizaine de baffes bien viriles. Il s'étira. Son corps grinçait de toute part. Engourdi jusqu'au bout des doigts, les muscles plus fatigués que la veille.
Son visage était fermé, il serrait les dents et reluquait ostensiblement la vieille croûte de pain sur la table. Il la méprisait autant qu'il la désirait. Ce pain, si appétant et si rassit. La vision de ce morceau de blé sec, sonnait en lui comme une déception. Il n'osait le prendre de peur de sa réaction. Il était tellement morose qu'il l'aurait bien foutu dehors ce petit bout de pain de merde et piétiné de toute sa hargne, rageant et hurlant sur son compte. Il aurait frappé avec tous les boulangers d'HINGDEWALD, targuant les mérites de leurs pains frais et croustillants. Quelque chose criait en lui que, le premier, qui viendrait faire une réflexion, sur ce petit morceau de pain, se verrait garnie, au plus profond de son fondement, de ce dit bout de pain.
Alors une voix s'éleva derrière Hëngor en demandant :
« Alors p'pa bien dormi ? Pourquoi tu fixe ce bout de pain ? Tu le prends ? »
Hëngor éclata de rage à l’intérieur de lui même, quelqu'un avait le sacrilège de lui parler de son sommeil et de morceau de blé sec dans la même conversation. N'avait il pas un air assez énervé pour qu'on ose lui demandé ça. Il fallait en plus que ça soit son fils. Sa colère remonta sa colonne vertébrale, en une fraction de seconde il se retourna. ces yeux se fixèrent sur un visage heureux auquel on aurait bien mit une flopée de claques. Les poils de sa barbe se dressèrent sous la tension ravageuse, qui stagnait dans cette forte musculature. Hëngor regardait cette tête qui arborait un sourire béat, qui soudain éclata de rire à la vu du faciès défait.
« Tu devrais voir ta tête p'pa ! T'as pas dormi ? Ou quoi ? » ricana le fils.
Encore un affront, l'homme aurait bien lavé cette situation à grands coups de pied dans la gueule. Il aurait cogné n'importe quel ivrogne, pour ce genre de boutades matinales. Son sang bouillonnait face à sa progéniture hilare. Hëngor se crispa et aboya d'une voix rauque, matinale et écorché.
Quoi ! Dégages, tu m'énerves !
« Ok, Ok, du calme ! Je m'en vais ! » répondit le fils, pas tellement surpris, par cette réaction ferme et colérique.
Aklameon, tu me dis pas de me calmer, ... bordel ! Vocifera le père sur son fils.
« Ok ! ... » acquissa le fils en s'esquivant.
Hëngor reprit son tête à tête avec avec le morceau de pain, qui n'avait pas décidé de devenir moins sec entre temps. Maintenant, ce qui énervait l'homme, c'était le faite qu'il soit trop dur pour être croqué. Il devra le tremper dans du lait de klumrut mélangé à de la poudre de racine amer. Le plus dérangeant étant de « tremper » le pain. Hëngor déteste le pain trempé dans n'importe quel liquide pour faire son petit-déjeuner.
Après avoir préparé son breuvage, Hëngor tendit la main et prit le morceau de pain. Il le fixa un instant, puis il mordit dedans. Il déteste trop tremper, alors il s'acharnera à mâcher cette briquette de blé. Le morceau est coriace, mais il est plus coriace encore, il y laissera ses dents, au pire.
Avec toute la haine qu'il avait contre cet aliment, il grignota morceau par morceau. Il mordit aussi fort qu'il pu pour réduire en charpie cette petite chose. Il ne trempera pas, car après c'est mou, ça tombe dans le lait en éclaboussant le reste, ça flotte, ça se gorge de lait et c'est encore plus mou. Cela l'énerve tellement, rien qu'en idée. Alors autant se péter les dents.
L’entêtement d'Hëngor fut payant, il finit son bout de pain. L'âpre combat l'avait mis en rogne. Il bu son lait d'une traite et partit voir son fils.Dans une prairie légèrement en pente l'homme regardait du haut l'adolescent en contre-bas. Il fixait la manière d'emmener le troupeau paître, la technique laissait à désirer, car le garçon donnait trop de liberté aux bêtes, il négligeait les conseils et ne prenait pas le travail très à cœur .
Pour Hëngor, son fils n'était pas prêt à prendre les reines de la ferme. Le père ne savait pas comment donner la passion pour le travail des champs et le soin aux animaux. Même si les plateaux de XARAV n'offrait pas un grand nombre de métiers, Hëngor espérait que son fils reprendrait l'activité familiale. Aklameon semblait se disperser, même si la mort de sa mère l'avait affecté, cela remontait à son enfance. Le garçon avait grandit et aspirait à un avenir différent de la gestion de la ferme, c'était bien cela qui captait l'attention de l'adolescent.
La puberté avait éveillé le jeune homme, le poussant à réprouver la voie toute tracée par son père. Aklameon s'intéressait à certaines filles de son village et en profitait pour discuter avec elle quand il le pouvait. Cependant il se retrouvait rapidement à la maison à traiter des questions classiques de la campagne. Ainsi l'adolescence avait perturbé sa vie de petit paysan isolé, lui donnant l'espoir d'un bonheur éloigné des champs. Le garçon ne pensait pas réellement quitter les lieux, mais il souhaitait simplement s'installer en tant que marchand ou artisan et prospérer dans la région.
Il pensait qu'un jour son père finirait par comprendre que la vie de fermier n'était pas son truc. Malheureusement, il savait que les plateaux de XARAV n'offrait pas une destiné bien meilleure que fermier, marchand itinérant ou artisan. Le garçon rêva d'une douce compagne capable d'effacer ce paysage dur au climat humide et froid. Les amourettes d'un temps, lui convenait. Parallèlement, il savait que la vie était souvent sordide dans les parages. Des brigands, des soldats de passage, des déserteurs, des bourgeois et nobles sans morale enlevaient des jeunes filles pour leurs bons plaisirs. Les pauvrettes étaient mises à mort par leur kidnappeur, laissant le cadavre au gré de leur périple. Cette triste histoire n'était pas qu'une mauvaise rumeur. On dénombrait quasiment une à deux disparitions de ce type par an. La province était démunie et toutes troupes armées se pouvaient se servir à son bon vouloir, pour peu qu'ils s'en donnaient les moyens. Alors qu'il promenait les klumruts, il se rappela ses sombres histoires. Il se jura dans sa tête qu'il défendrait son village contre ces perfides menaces. De son imagination d'adolescent, il se voyait déjà triompher de ces hommes en armes. Devenant ainsi, une personne respectée, ... un héros ... .
- Aklameon ! Qu'est ce que tu fous ! Y a la grosse Toutoune qui se barre ! Éructa le père en haut du pré.
« Bordel revient Toutoune ... » cria le jeune fermier, à l'animal qui continuait passivement sa route vers les bois.
- Rattrappe là, tu vois bien que ça lui fait rien tes ordres débiles. Mais, cours ! C'est pas parce que la grosse part calmement qui faut pas que tu te bouge. Envoya Hëngor à son fils, qui semblait désemparé, brutalement sorti d'un doux rêve.
L'adolescent suivit l'animal et l'empoigna par le cou de ces deux bras, tirant le naïf pachyderme vers le champs. Les deux jambes campées dans le sol, il poussait de toutes ces forces vers l'arrière. La grosse bête se secoua légèrement en émettant un braillement rauque et plaintif.
« Allez ! C'est pas par là qu'il faut tu ailles. » Dit Aklameon en s’essoufflant dans la lutte. Les veines apparaissaient sur les tempes du garçon, qui perdait littéralement pied face au placide animal. Ce dernier l'observait d'un regard vitreux et désespéré, tout en continuant son gémissement. La klumrut commença osciller de la gauche vers la droite d'un mouvement plus franc, donnant des signes d'irritations et d'énervements. L'animal avança en se secouant de la tête jusqu'au dos, dans un geste plus énergique. Le frêle fermier manqua de tomber sous l'impulsion de la bête.
Le père arriva sur ces entrefaites et attrapa la grosse Toutoune par la trompe, celle-ci agita la tête violemment comme pour frapper ce nouveau gêneur. Mais Hëngor serra plus fort et la bête amorça une plainte plus forte et plus aiguë, pour finalement abdiquer après plusieurs tentatives brusques de débattements. Le père tira de son autre mains la tête de la bête en direction du champs. La grosse klumrut capitula et amorça un changement de direction. Quand ils sentirent l'animal décidé à revenir sur ces pas, ils lâchèrent peu à peu Toutoune, qui reparti en grommelant vers le haut du pré.
Les deux hommes se regardèrent. Aklameon était plié en deux, dégoulinant de sueur, il souriait en soufflant. Il commença d'un rire entrecoupé de grandes respirations,tout en scrutant la réaction de son père avec un œil pétillant. Hëngor peu fatigué par l'affaire, se tenait droit face à sa progéniture. Il le fixait d'un air amusé voir un peu moqueur.
- Alors gamin, on n'est pas capable de s'occuper de sa petite klumrut tout seul ? Tu veux peut être qu'on te les attachent toutes à un piquet et qu'elles broutent en rond ? Lança le père, d'un ton moqueur, en secouant son buste. Dans le même geste, il s'abaissa lentement jusqu'à la figure de son fils et son discours s'arrêta au moment où il arriva à quelques centimètres de la tête de son fils.
Ce dernier, rigola de plus belle et adressa à son père, un rictus particulièrement niais constitué d'un grand sourire béat et un regard en même temps satisfait et vide d'intelligence. Hëngor garda la même position et renchérit.
- Tu veux peut être que je te donne une petite co-corde pour tenir ton petit animal et allez le promener dans la campagne ! Il prononça ces mots avec une attitude rigolarde comme celle qu'on utilise pour parler au bébé.
« Je t'en foutrait moi de la corde ! T'aurais pu venir avant quand tu voyais que je commençais à en avoir plein les bras. » Ricana Aklameon, en poussant de devant son visage la tête de son père.
Il se relevèrent tous les deux en échangeant un air complice. Ils mirent tous les deux les mains sur les hanches et se toisèrent.
- Dis-moi, mon grand ! Tu veux un livre avec de belles images pour t'expliquer comment on s'occupe d'une ferme. A part, si tu compte devenir aussi fort que ton père, auquel cas, il te faudra manger de la soupe toute la journée. Envoya le père.
« T'as l'air satisfait de ta personne, dis-moi. Tu devrais déjà goutter à ta soupe avant de faire le fier ! Rétorqua le fils.
- Merci mon garçon, mais heureusement que je t'ai pas attendu pour la faire, t'es un flemmard de première. Et vu tes bras, je pense pas que tu sois en position de la refuser, ma soupe ! Dit Hëngor amusé.
« Enfin, je ne mange pas peut être des marmites de soupe, mais je devrais recevoir la médaille du courage des mains du Roi à chaque fois que je finis mon assiette. Parce qu'elle forge pas les muscles mais le caractère, ta soupe. » fit Aklameon en affichant une position fier.
- Foutu petit saligot ! T'es bien mal élevé pour un gars qui sait même pas garder une klumrut ! Je devrais te mettre des coups d'pieds au cul plus souvent. Répliqua le père en poussant son fils gentiment pour le faire taire.
« Mais viens mon gros ! J'attends ! On va voir qui c'est qui va se la prendre sa fessée ! » A ses mots , le fils tourna les talons et parti à la course.
- Reviens ici, sale gosse ! Fit aussitôt le père, pourchassant sa progéniture dans la prairie.
« C'est de ta faute si je suis mal élevé, mon gros ! » lança joyeusement Aklameon à son poursuivant.
- Oh toi, tu vas avoir des gros problèmes, mon bichon. Glissa Hëngor en rattrapant son fils.
Après s'être pourchasser pendant un long moment. Ils se retrouvèrent face à face, tous deux épuisés, plein de terre et de boue après leur joyeuse empoignade.
Ils regroupèrent les klumruts et les amenèrent dans un champs cloisonné, le temps d'aller manger leur déjeuner. Le père fit une tape amicale dans le dos de son fils qui fut bousculé par cet élan d'affection.
« Hé mais fait attention p'pa, tu vas me déplacer un truc avec ta bonne humeur. » dit en toussotant Aklameon.
- Faut bien que je profite des moments que je passe avec toi, gamin ! Tu grandis et moi je vieillis, alors nos petites engueulades risquent d'être moins courantes. Annonça le père d'un ton doux et calme.
« Donc tu admets que dans quelques temps c'est toi qui prendra ta raclée. » Fit le garçon avec un simple sourire.
- Si ce n'était que ça, je m'en ferais pas autant ! L'homme s'interrompit un instant.
- Je dois juste aller au village après le repas, apparemment il y a un problème et ils ont besoin de gars. Hëngor regarda son fils, un regard tendre et paisible, il continua d'un ton plus solennel.
- Tu dois rester à la ferme et garder les bêtes, ça risque d'être très dangereux et je ne veux pas que tu m'accompagne. Je sais que je t'es dis que la prochaine qu'un danger ce présente, tu viendrais avec moi. Mais cette promesse je préfère la reportée dans le temps ... tu comprends ? Finis le père en fixant intensément son fils.
Aklameon ne comprit pas toute suite, ce que tout cela voulait dire. Il répondit d'un ton amusé, continuant sur sa lancé.
« Ouai, t'essayes encore de me ridiculiser. Moi et mes petits bras. Oh mon dieu mon fils me fait honte, il peut pas s'occuper d'une klumrut. » ricana l'adolescent en grimaçant. Il vit que son père ne changeait pas de mimique et il ravisa son air enjoué.
« Tu te fous de moi. Tu me raconte depuis des semaines que tu m’emmènera avec toi, histoire de montrer que les Sildenval ne sont pas que des planteurs de navets ! Et là c'est trop dangereux ! Forcement c'est dangereux si le village fait appel aux hommes du coin ! » S’énerva le jeune homme.
- C'est pas comme d'habitude. La lettre était signé par le régent. Ce type délègue souvent les basses tâches à des sous-officiers, quand il signe un truc, c'est que c'est grave ! Coupa net Hëngor.
« Ces gars, c'est tous des froussards, ils appellent n'importe qui pour qu'on se batte à leur place. Tu me dis ça tout le temps. Que c'est des incapables, qui se cachent derrière les villageois qu'ils sont censés défendre ! » S'insurgea le fils, face à la tournure des événements.
- Sauf que les ordres venant du régent, sont des réquisitions sans appel. Autrement dit, c'est une mission vitale pour le village et ça fait bien dix ans que le régent n'avait pas prit une telle décision. Je ne peux pas me permettre de t'emmener alors que beaucoup de monde risque d'y passer ! Stoppa le père.
Aklameon fronça les sourcilles en fixant les yeux de son père. Ce dernier envoyait un regard noir rempli d'un agacement certain. Le fils tendit le cou pour montrer qu'il ne voulait pas être pris de haut. Les deux hommes étaient plantés sur le pas de la porte, comme si ils jouaient au premier des deux qui détournaient le regard. Le moment durerait et semblait terriblement long. Ils étaient figés se refusant à tout autre acte. Plus le temps défilait, plus la tension montait. Hëngor en fini avec
- Je n'ai plus le temps avec ses enfantillages ! Si je perds encore du temps, on me déclarera comme déserteur. Et j'ai assez de problèmes comme ça. Dit-il en poussant son fils brusquement sur le côté pour dégager l'entrée.
Le jeune homme était amer et il fixait toujours son père d'un regard mauvais. Il se sentait trahi et ne décolérait pas. Il avança derrière son père et le suivi, les poings fermés comme si il voulait frapper. Il serra les dents et lâcha.
« Je me fous du danger, je veux juste rendre service ... » pesta t il en regardant le sol.
Son père éclata de rage et attrapa son fils par le col et le souleva de terre, excédé par les jérémiades de son enfant. Puis il éructa en secouant sa progéniture comme un vulgaire mannequin.
- Je me fous d'y rester, je me fous que t'en chiale, je m'en balance de tes petites colères et de tes petites envies ! J'ai un seul gamin et je veux pas le retrouver en morceaux, éventré, suppliant qu'on l'achève. J'ai pas envi que la dernière personne qui me reste en ce monde, meurt avant moi !
Après ce vif discours, il reposa son fils. Il versa une larme en empoignant l'épaule de son garçon. Il renifla, baissa la tête et la releva en une secousse.
- Écoute-moi ! C'est peut être la dernière fois qu'on se parle. Expira t il en commençant à sangloter.
Le père inclina sa tête, respira lentement, forcé à reprendre son souffle, puis il reprit.
- Aklameon, je ne suis pas très fier de ma vie. Mais j'ai trouvé ta mère et on t'a eu. Mon fils ! Hëngor se courba pour regarder son enfant dans le blanc des yeux.
-Tu es un Sildenval, un enfant des terres de XARAV. Tu es aussi tenace que le froid qui traverse ses plaines ! Tu es aussi résistant et têtu que les bêtes qui habitent nos forêts ! Je sais que je peux avoir confiance en toi. Le garçon le visage fermé et sérieux, courba la tête en signe affirmation. Le père continua.
- Si la mort m'emporte, promets-moi. Qu'il y aura toujours un Sildenval dans ce royaume, plus fier et plus respecter que son père. Le garçon acquiesça.
- Promets à ton père de lui survivre ! Le garçon acquiesça un fois de plus.
- Mon fils, c'est la seule chose que je souhaite. Pour le reste je fais confiance à l'homme qui sommeil en toi. Le père tapa doucement sur l'épaule de son fils. Aklameon avait compris la situation, car son père était souvent avare en mots et encore plus avare en compliment. C'était un de ces rares moments où Hëngor laissait transparaître ses émotions à son fils. Aklameon fit un timide sourire à son père puis baissa les yeux. Le grand homme scruta ce moment, épuisé par tout ce qu'il tenait à dire. Il sentait pourtant qu'un poids venait de s'en aller, comme si se confier de cette façon l'avait rendu plus libre. Il se releva. Expira lentement. La colère comme la tristesse d'une vie semblait s'échapper en un instant. Il y eu un temps mort, très silencieux.
Hëngor se mit alors à réfléchir et il savait que sa progéniture ne pensait qu'à combattre et esquiverait l'ordre de rester à la maison. Il pensa à une solution alternative, qui permettrait à son fils de rester en retrait. Une fois son plan décidé, il le soumit à son fils.
- Bon, je ne t’emmènerais seulement si tu respectes, ce que je vais te dire.
« ouai, c'est d'accord. » dit le garçon d'un ton heureux.
- Je serais en première ligne et toi tu seras dans le dernier bataillon, où chez les archers. Soma le père.
« bon, tant pis. Je pense que tu me donnes d'autres solutions ? » demanda le jeune homme.
Hëngor se tourna et s’assit à table en guise de réponse. Aklameon vit là sa seule chance de lever l'arme au côté de son père, sans se faire houspiller par son paternel. Il se résigna à cette option, mais il tenait son premier combat. Sans dire un mot, il commencèrent le repas. Cela ressembla plus à un casse-croûte qu'à un déjeuné complet. Une fois fini, ils s'habillèrent pour rejoindre le village.
- Mon fils, ils vont nous donner des vieilles armures et des lames émoussées, alors choisit ce qui te semble le plus solide. Et si tu en as l'occasion, tu frappes fort, avec ces armes de second choix y a que comme ça que ça marche. Lança le père au garçon.
Celui-ci sourit et suivit son père hors de la maison. Ils partirent tous deux en direction du village. |