Chapitre sixième : Où l'on rencontre des ennemis et des "problèmes".
[Tout ce qui brille n'est pas de l'or et tout les cons ne sont pas stupides. Explications, plans de vengeance et chat'bruti (je sais, elle est nulle^^)]
Je marche vite dans le parc sans faire attention à l’herbe glacée et au givre qui s’immisce dans mes sandales. Il faut que je trouve Ally. Sirius est revenu il y a peu et il avait, je crois, le nez cassé. Je me suis tout de suite dit qu’il avait dû se passer un truc. Mais pourquoi j’y suis pas allé quand Lily m’a dit qu’elle ne voulait voir personne ? Je suis tellement stupide…
Avant qu’on se connaisse mieux, j’ai toujours cru qu’Alexandra était une fille insouciante, qui faisait peu cas des sentiments et du regard des autres. Ca s’est confirmé quand, le jour des examens de deuxième année, elle m’a dit «Ouais, ma famille a dû partir d’Irlande pour emménager en Angleterre. Ma mère le supporte pas bien et depuis elle est timbrée. Tu me passes le beurre ? ». Et tout ça en riant. Mais si on se donne la peine de creuser un peu, on découvre que c’est tout le contraire. Elle est absolument terrorisée par les autres et elle a toujours peur qu’on l’abandonne. J’ai déduit ça de son comportement toute seule, ce ne serait pas elle qui aurait été me dire ça ! La seule et unique fois où on a eu une conversation sur ses sentiments profonds, c’était le premier Noël après que nous soyons devenues amies. Je me rappelle que j’avais pleuré parce que je n’avais pas reçu la lettre de mon père et qu’elle m’avait traitée de chochotte. On s’était longuement engueulé et elle avait fini par me crier dessus en me disant que je pouvais m’estimer heureuse d’avoir un père car le sien ne lui enverrait plus jamais de lettres. Je crois que je ne m’étais jamais sentie aussi mal qu’en ce moment. Je me suis excusé au moins une bonne dizaine de fois et on a pleuré toutes les deux. En fait j’étais la première personne à qui elle l’avait dit depuis que c’était arrivé, avant sa première année d’après ce qu’elle m’a dit. Son père était un sorcier issu d’une longue lignée de sangs purs, mais n’adhérant pas aux idéaux de sa famille, il avait décidé de devenir Auror. Evidemment son travail n’était pas bien vu au sein de son entourage et ils ont fini par le tuer. C’est à peu près ce qu’Ally a retenu de l’affaire, elle était encore petite. Tout ça pour une différence de point de vue. Je ne crois pas que les assassins aient été arrêtés, de ce fait la mère d’Ally aussi était menacée. Ally et sa mère enceinte de sa petite sœur ont donc quitté l’Irlande pour s’installer en Angleterre, où elles furent placées sous la protection de Dumbledore. Voilà toute l’histoire de la vie d’Alexandra Harris. Vous vous demandez sûrement ce qu’il y a de comique là-dedans pour qu’Ally soit aussi joyeuse. Et bien rien du tout. Ce n’est pas pour ça qu’on peut dire d’Ally qu’elle n’a pas de cœur, bien au contraire. Elle le cache du mieux qu’elle peut pour ne plus qu’on lui fasse de mal. Vous savez, une sorte de barrière par l’humour. D’après elle, si on arrive à se persuader que tout va bien, alors tout va bien. C’est complètement idiot mais apparemment elle arrive à s’en contenter. Moi aussi j’ai dû y croire. Vraiment. Car je pensais sincèrement que tout allait pour le mieux dans son petit monde. Mais maintenant que je la vois assise dans l’herbe, les joues ruisselantes de larmes, si différente de d’habitude. Si…humaine. C’est le mot. Je dois me rendre à l’évidence. Ce bal est loin d’être une réussite. Elle a essayé de s’ouvrir et a baissé sa garde ; tout lui est revenu en pleine figure. Mais là où je n’arrive pas à déterminer si ce choc est bon ou mauvais, c’est qu’elle a dû se remettre en question et reconnaître qu’elle ne peut pas passer toute sa vie à faire semblant. La chute a peut-être été rude mais elle a quand même été heureuse l’espace d’un instant. Non ? Tout ce que j’espère, c’est qu’elle ne se renfermera pas plus sur elle-même au lieu de profiter de la leçon. C’est qu’elle est têtue quand elle s’y met…Tout ce que je souhaite, c’est qu’elle accepte de me parler, qu’elle sache que moi, je serai toujours là.
J’avance vers elle et elle remarque enfin ma présence. Elle me sourit faiblement et ouvre la bouche pour parler. Elle tremble, je ne sais pas si c’est à cause du froid ou de l’émotion. Elle referme la bouche et essuie ses yeux d’un mouvement fébrile. Puis elle se décide à parler.
-Je crois qu’à partir de maintenant il va falloir que je me concentre sur ce qui est important.
Elle a un petit rire et serre le poing. Dans sa main, il y a une photographie que je n’avais pas remarquée. C’est une photo magique : les personnages bougent.
-Comment tu fais pour toujours l’avoir sur toi…Ce soir tu n’avais même pas de poches…
-…Quand on aime on ne s’arrête pas à ce genre de détails.
Sa voix est douce et faible. Cette photo je la connais par cœur. On y voit son père, elle-même, et sa mère dont le ventre commence à s’arrondir. Elle m’a l’air bien mélancolique, je ne pense pas qu’elle pleure à cause de Sirius, même si elle a bien des raisons de le faire d’après ce que j’ai entendu. N’étant pas du genre à s’apitoyer sur son sort, elle ne pleure pas souvent à cause de cette image non plus —d’habitude elle la sort pour souhaiter un joyeux anniversaire à son père ou « d’autres conneries du genre » comme elle dit. Il doit y avoir quelque chose en plus. Comme je la regarde de manière un peu trop insistante, elle me demande si je compte prendre racine ou si elle me dégoûte tant que ça pour ne pas avoir envie de m’asseoir près d’elle. C’est tout Ally ça, faire de l’humour alors qu’elle pleure toutes les larmes de son corps, assise à même le sol par moins douze degrés. Je m’assois à côté d’elle et nous restons là. Au point où on en est, je ne pense pas que les mots auraient servi à quelque chose.
« Titilitit titilitit titilitit… »
Rââââ ! Connerie de réveil ! Un jour je vais te le balancer dans la gueule de quelqu’un, ça va pas traîner ! En plus j’ai une gueule de bois du démon, j’ai l’impression que Peeves est venu beugler ses stupides chansons dans mon pauvre cerveau. Je me lève et la soirée d’hier me revient d’un seul coup. Plus j’y repense, plus je me sens débilissime…Mais, au moins, j’aurais appris un truc : j’avais raison, les mecs sont tous des cons. Conclusion : Sirius Black est le roi des cons. Le grand gourou des cons ! Qu’est-ce qu’il peut être con ce con, ah quel con ! Okay, j’ai un peu cherché la merde mais…j’ai mes raisons…En tous cas, je me sens un peu mieux. Bizarre mais mieux. Mais quel bal pourri quand même… Attends…Bal…Halloween…Vacances…VACANCES ??? Bordel de merde je me suis levée à sept heures pour que dalle !!!
-Enfin levée ! T’es vraiment une marmotte toi !
Je m’interromps dans mes trépignements et me tourne vers l’importune. Elle se fout de ma gueule là ?
-Certes, très chère Lily. Aurais-tu oublié que nous sommes en VACANCES ??
-Non je n’ai pas oublié, mais vous deviez toutes m’accompagner à Pré-au-Lard. Je rentre chez moi pour les vacances, tu te souviens ?
Damned je n’y pensais plus…C’est vrai qu’avec le père de Sandy qui bosse comme un dingue toute l’année et ma mère qui a déjà du mal à s’occuper de ma sœur, j’oublie parfois que certains élèves rentrent chez eux. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour pouvoir aller me balader du côté moldu avec Sandy…
-Allez, bouge ton popotin et prépare-toi.
Je lui réponds par un grognement ressemblant vaguement à « ça va… » et pars faire ce qu’elle me dit —que dis-je, ce qu’elle m’ordonne. C’est ça qui est bien avec Lily, tu peux toujours râler tout ce que tu veux, tu finis toujours par faire ce qu’elle veut que tu fasses. Voilà une phrase d’une grande clarté, je m’épate… Amélia, Sandy et Laura sont déjà prêtes et discutent sur le lit de cette dernière —c’est un miracle qu’elle soit réveillée à cette heure-ci d’ailleurs. Mais Sandy à l’air ailleurs et elle me regarde de temps en temps. Oula ! je suis bonne pour un interrogatoire dans les règles. C’est pas ma faute si je me suis donnée en spectacle ! J’étais encore à moitié bourrée !
Une fois prêtes, nous accompagnons donc la rouquine jusqu’à la gare. Sandy me regarde avec une inquiétude visible tout le long du trajet. Ce pourquoi je fixe le paysage avec obstination. Je n’ai aucune envie de parler de mon pétage de plomb d’hier soir. De toute façon, y’a rien a expliquer : j’ai pas encore tout compris.
Nous arrivons donc à Pré-au-Lard et marchons jusqu’à un wagon en tête de train. Tandis qu’Amélia et Lily débattent allégrement de ce qu’elles comptent faire de leurs vacances, je m’étonne de ne pas encore avoir vu Potter, embusqué dans un buisson tel le paparazzi moyen. Il ne doit pas encore avoir digéré le coup du bal et en même temps je le comprends ! Il s’est fait planter comme un poireau le pauvre chou…Oh non…Sandy s’approche de moi…
-Ally ?
Je fais semblant de ne pas l’avoir entendu. Avec un peu de chance elle se laissera abuser par mes extraordinaires talents d’actrice.
-Ally !
Je regarde le ciel. Oh un pigeon !
-Alexandra Harris !!
Bon, loupé pour cette fois. Je daigne enfin tourner la tête vers elle et la regarde comme si je venais de m’apercevoir de sa présence.
-Oh excuse-moi, tu me parlais ?
-Joue-pas à ça avec moi, marmonne-t-elle entre ses dents.
-Mais je ne joue pas du tout, j’étais sincèrement absorbée par l’observation de ce pigeon ! Il est…
-Il faut qu’on parle.
-Alors parlons ! De quoi veux-tu qu’on parle ? Oh je sais de quoi parler ! Parlons quidditch ! Alors, qu’as-tu pensé du match Holyhead Harpies v.s Appleby Arrows ?
-Laisse-tomber…Mais ne crois pas t’en sortir comme ça, tu m’expliqueras tout, que tu le veuilles ou non ! siffle-t-elle en plissant les yeux.
Glups ! Elle fout les jetons quand elle est comme ça…Je fais du mieux que je peux pour conserver mon sourire niais et attends qu’elle parte rejoindre les bécasses de devant. Pfiou, il était moins une…
Les adieux à notre préfète se firent longs et à grand renfort d’embrassades, accolades, limonades, promenades…Je vais peut-être me calmer…Après toutes ces effusions qu’il ne me plaît guère de décrire en détail, nous rentrons au château, le plus lentement possible. Enfin en même temps, quand on se déplace en calèche on décide pas…Je disais donc, nous arrivons au château et à peine ai-je posé le pied à terre que Sandy m’attrape fermement par le bras et m’entraîne à sa suite, s’excusant à peine auprès des autres. Après quelques longues minutes de course, nous arrivons dans une salle de classe vide semblant dater de Mathusalem. Argfl ! Je déteste courir ! C’est contre ma religion ! Sans tenir compte de mes affreux râles d’agonie, la petite blonde me force à m’asseoir sur une table branlante et prend elle-même place sur le bureau massif me faisant face.
-N’omets aucun détail.
Je vois à son expression impassible que je peux oublier l’idée d’échappée formidable…
-…Et là j’ai commencé à paniquer et je me suis dit que je voulais pas faire les choses à moitié et accepter qu’il me largue deux semaines après ! Enfin voilà quoi, je me sens complètement con mais j’y peux rien…
Sandy me fixe depuis maintenant une demi-heure. Elle n’a pas bronché tout le long de mon discours et reste sans réaction. Euh…Je dois la réveiller là ou j’attends ?
-Alors si j’ai bien compris…
Puis elle s’interrompt. Ouah, ça va beaucoup m’aider là…
-Oui, j’aimerai bien savoir ce que tu as compris justement.
-…Tu as envoyé chier Sirius parce que tu l’aimes.
-Hu-huh.
-…Et en même temps tu ne veux être avec personne d’autre.
-Voilà, t’as tout pigé.
Je sais pas pourquoi mais elle a l’air perplexe. Y a pourtant rien de compliqué.
-Tu permets que je donne mon avis ?
-Je suis toute ouïe !
-Quand tu as dit que tu te sentais con, tu n’as jamais eu autant raison de toute ta pauvre vie.
Hein ?
-Hein ?
-Mais c’est quoi ça ?? Tu te sens bien oui ou non ? Ca n’a aucun sens ce que tu racontes !
-Et ben merci, si t’es pas contente t’avais qu’à rien me demander !
-C’est pas ça mais c’est que…
-C’est quoi alors?
Elle paraît chercher ses mots et tord ses mains, comme à chaque fois qu’elle est stressée.
-C’est que…ça me dérange de te voir triste comme ça. Tu prends tout ça beaucoup trop au sérieux ! Tu vas quand même pas attendre toute ta vie qu’il se découvre un amour inconditionnel pour toi ?
Elle prend une mine suppliante, elle est vraiment inquiète.
-Et pourquoi pas ?
-Tu es complètement folle, murmure-t-elle.
-Ca, je le sais déjà.
Sandy, fébrile, se passe la main dans les cheveux et reprend d’une voix plus aiguë.
-Qu’est-ce qui te rend si sûre de toi ?
Oui c’est vrai ça, pourquoi je suis aussi sûre de ce que je veux d’un seul coup ? Moi qui peine déjà à choisir entre glace à la fraise et glace au chocolat, c’est curieux.
-Je le sais. Je ne sais pas pourquoi je le sais mais c’est un fait : je sais que j’aime cet abruti.
-Mais avant cette année tu faisais à peine attention à lui ! s’écrie-t-elle d’une voix stridente.
-Oui. Mais les choses ont changé. J’ai…grandi. Dans ma tête, je veux dire.
Elle éclate d’un rire nerveux. Rouge comme ça, on pourrait facilement la confondre avec une tomate ayant passé trop de temps au sauna.
-Mais ça, ça n’explique rien !
-Oh que si, bien au contraire. J’ai découvert que je ne pourrai pas rester longtemps à vivre à l’écart des autres et j’ai admis que je me sentais seule. Et pile à ce moment-là, qui voilà donc ? Ce cher Siri !
Sandy semble se calmer. Elle m’observe fixement et finit par me demander d’une voix douce :
- Pourquoi lui ?
Cette fois, je prends mon temps pour réfléchir. Regardant par la fenêtre, je tente de me remémorer l’impression que j’ai eue hier soir, en fixant Sirius dans le blanc des yeux. Je me serais observée dans un miroir que ça n’aurait pas été différent.
-Nous sommes pareils, tous les deux. C’est tout. Si je dois trouver quelqu’un pour me comprendre, ce sera bien lui. Et puis…je sais pas. J’ai l’impression que c’est une sorte de fatalité. Il y a un truc que je n’arrive pas à expliquer et qui me pousse vers lui.
N’y tenant plus, Sandy s’approche vivement de moi et m’attrape par les épaules. Puis elle commence à me secouer violemment.
-Alors pourquoi à chaque fois que vous vous voyez on jurerait que vous êtes prêts à vous étriper ?!!
WoWOwoh laisse moi répondre au moins ! Une fois qu’elle m’a lâchée, je reprends mon souffle sous son regard inquisiteur et finit par répondre.
-Parce qu’il n’est pas prêt, il est encore trop con, il ne comprendrait pas. Et puis en ce moment, je le déteste à chaque fois que je le vois. Je le déteste d’être si…si lui-même ! Si c’était pas le cas, je serai pas dans cette galère !
-Et depuis quand Mademoiselle Harris est-elle devenue experte en psychologie de cuisine ?
C’est moi ou elle se fout de ma gueule là ?
-Je vais t’en donner, moi, de la psychologie de cuisine !
Je fais mine de la frapper mais elle se sauve en courant vers le bureau délabré qui trône au milieu de la salle. Je la rejoins d’un pas tranquille et m’assois sur le dit bureau.
-Mais ne t’inquiète plus. Je vais continuer à le détester pour l’instant, en espérant que la haine prendra le dessus sur l’amour. Et puis j’ai pas dit que je me ferai nonne en attendant désespérément un signe de lui ! Il a qu’à se bouger le cul, moi je vais pas l’attendre cent cinquante ans ! S’il se passe rien pendant les deux ans qu’il nous reste à passer à Poudlard, je ne le verrai plus de toute façon. Loin des yeux, loin du cœur ne dit-on pas ?
-En tous cas il sait pas ce qu’il loupe…
On éclate de rire toutes les deux et on sort de la pièce, direction : la Grande Salle pour le déjeuner.
Les jours passent, lentement mais sûrement. Les vacances sont censées être un temps de repos, de loisir. Mais ce qu’on dit moins souvent, c’est que c’est surtout un temps d’ennui. Même pour moi qui doit être la fille la plus flemmarde de mon année.
Affalées par terre dans un coin de la salle commune, Amélia et moi faisons une partie de cartes magiques —il est inutile de citer le jeu vu qu’il n’a aucune règle précise, étant une création originale d’Amélia elle-même. Je pose un as de trèfle et je sucre la défausse tout en squizzant le jeu de mon adversaire. Je suis sûre qu’elle bluffe. Mais je ne suis pas vraiment à ce que je fais. Je repense à la conversation que j’ai eue avec Sirius avant-hier. Pour résumer, nous avons passé un accord selon lequel nous pouvons continuer à nous détester cordialement tant que nous évitons de déclencher une troisième guerre mondiale en public. Nous devrons essayer de nous ignorer mutuellement au maximum puisque deux de nos meilleurs amis sortent presque ensemble. Aussi simple que ça. La conversation fut de courte durée et comme au bout d’un moment on était d’accord, on n’avait plus rien à se dire. Encore un de nos points communs : la communication n’est certainement pas notre fort, à tous les deux. En réfléchissant, je mordille une des manches de ma tunique en soie indienne. C’est con, je vais l’abîmer. Tant pis, je peux pas m’arrêter, faut que je mâche un truc. J’allais contre-attaquer quand une ombre vint couvrir notre bout de tapis telle la misère sur le village breton. Je lève la tête pour voir qui ose m’interrompre en plein élan de réflexion et…Mais qu’est ce que Pénélope Darcy fabrique au-dessus de ma tête ??
-Plaît-il ?
-Toi. Debout. Tout de suite.
Euh…C’est moi qui délire ou elle est en train d’essayer de me donner des ordres là ?
-Au cas où tu n’aurais pas remarqué, je suis occupée là. Ou alors les messages nerveux ont-ils du mal à parvenir jusqu’à ton minuscule cerveau ?
A ma grande surprise, elle ne s’offusque même pas de la pique que je viens de lui lancer et me tire violemment par le bras pour me faire lever. Qu’est-ce qu’elle me fait là ?? Et surtout, merci Amélia de m’aider, ça me touche !
-Hé ! Lâche-là ! proteste la susnommée sans grand enthousiasme.
-Je veux juste te parler.
-Oui et bien commence déjà par me lâcher, on verra ensuite !
Elle s’exécute sans broncher et me fait signe de la suivre. C’est carrément louche là…Elle est malade ? Ou alors c’est une sale blague des Maraudeurs et en fait c’est Sirius sous Polynectar ! Ou encore…Bon j’arrête de me faire des films parce que la blonde s’est arrêtée pour me faire face, les bras croisés sur sa poitrine et ses yeux surchargés de fard noir, réduits à deux fentes.
-Tu ne t’en sortiras pas comme ça !
-Ca te dérangerait de t’exprimer plus clairement ?
-A cause de toi, Sirius m’a repoussée ! Je peux t’assurer que je me vengerai !
Ne comprenant pas très bien où elle veut en venir, ni de quoi elle parle, je reste comme deux ronds de flan à me ronger consciencieusement l’ongle du pouce. Pourquoi j’attire les folles ? J’avais bien assez de Bellatrix, merci ! Encore une persuadée que Black est son âme sœur en plus. C’est pathétique…Quoi ?
Lissant machinalement ma veste, je réfléchis à ce que je pourrais lui répondre pour être assez méchante sans qu’elle n’ait des envies de meurtre. Je vous avais dit que je n’avais pas ma place à Gryffondor.
-Je vois pas de quoi tu parles, très chère ! commençai-je avec emphase. Avant de m’accuser injustement, tu ferais bien de te regarder dans un miroir !
Outrée que j’ose répondre à ses effrayantes menaces, elle me regarde comme si j’étais la pire chose qu’elle ait jamais vue de sa vie…Elle doit sans doute penser que c’est le cas.
-Nan mais tu t’es vue avant de me dire une chose pareille ? Comment oses-tu critiquer mon physique avec la tête que t’as ??
-Tu m’as mal comprise, je voulais juste dire quand sondant un peu tes yeux on constatait tout de suite que ton cerveau brille par son absence. Mais je me trompe peut-être, c’est probablement une qualité que le jeune Monsieur Black apprécie chez ses…amies !
J’achève ma phrase sur un de ces sourires parfaitement hypocrites et passablement crétins dont j’ai le secret. Hors d’elle, mon interlocutrice semble sur le point de me frapper —comme je la comprends…je suis méchante. Mais, contre toute attente, elle ne lâche pas le morceau.
-Tu pourras dire ce que tu voudras, je sais que c’est de ta faute. Tu as tout foutu en l’air !
Ces dernières phrases dites le plus calmement du monde, je commence à sentir les scrupules pointer le bout de leurs nez. Non…Elle va pas…se mettre à pleurer quand même ?
-Hého Morue ! Tu me fais quoi là ? T’as pas un truc super spirituel à me répondre, je sais pas moi ! REACT !
Sans prêter attention à mes tentatives de réconfort [NdA : Il faudra qu’on revoie ensemble le sens de ce mot xD], elle sort de la pièce en courant, me bousculant au passage. Qu’est-ce que j’ai dit ?
Je la hais ! Je la hais ! Je la hais ! Cette immonde…chose…aigrie et sarcastique ! Tellement idiote qu’elle n’est pas fichue de prendre mes menaces au sérieux ! Et pourtant, sérieuse, je l’étais ! Je la hais tellement que je voudrais…je voudrais…je voudrais qu’elle SOUFFRE ! Et Sirius aussi d’ailleurs ! Il a été tellement…méchant ! Je ne supporterai pas plus longtemps son indifférence !
Je cours depuis maintenant plusieurs minutes dans ces fichus couloirs. Qu’est-ce qu’ils peuvent avoir mauvais goût à Poudlard ! Je descends un escalier et me stoppe net au détour d’un couloir. Je n’ai pas l’impression de connaître cette partie du château. Les tapisseries sont beaucoup plus sombres, d’un seul coup. Et cette statue, je ne pense pas l’avoir…
-Alors, on se balade ?
Sous le coup de la surprise, je ne peux retenir un cri de surprise. La personne qui se tient derrière moi a l’air de trouver ça très amusant. Je me retourne pour me trouver face à Bellatrix Black. Mon Dieu elle est encore plus horrible que dans mon souvenir ! Bon, ce n’est pas le moment de se laisser faire.
-Qu’est-ce que tu fais là ?
Très bien ! Je suis super forte !
-Au cas où tu n’aurais pas remarqué tu es à cent mètres des cachots. Tu es tout de même au courant que la salle commune des Serpentard se trouve dans le coin ou alors ta mémoire de poisson rouge serait-elle défaillante ?
Pourquoi toutes ces filles jalouses de moi persistent à dire que je suis idiote ! C’est totalement faux ! Nous n’avons pas les mêmes valeurs, c’est tout.
-Je suis parfaitement au courant.
Elle n’a pas l’air de me croire mais, sincèrement, je me fiche de son avis. Je le lui fais bien signifier en passant devant elle pour partir au plus vite mais cette tarée me retient par le bras. Non mais qu’elle ne se gêne pas surtout !
-Il paraît que tu cherches un moyen de te venger de Harris et de mon cher cousin.
Que…Mais comment sait-elle ?
-Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Elle me lâche et me regarde comme si elle cherchait à m’évaluer. Puis elle poursuit :
-J’ai mes sources. Alors, c’est vrai ?
-…Ca se pourrait.
Je lui fais à présent face et la contemple de toute ma hauteur. Il faut dire que j’ai la chance d’être plus grande que la plupart des filles de l’école, on a beau dire c’est tout de même impressionnant. Enfin je dis ça mais elle, ça n’a pas l’air de la perturber outre mesure. C’est qu’elle commence à m’énerver l’autre !
-Et en quoi ça t’intéresse au juste ?
-Oh ! La petite lionne sort les griffes !
Elle rit à gorge déployée comme si sa remarque était d’une spiritualité exceptionnelle. Et après c’est moi qu’on traite d’idiote…Face à mon stoïcisme inébranlable, elle ne trouve rien de mieux à faire que de me regarder d’un air narquois.
-Tu as tort de te montrer aussi agressive. Moi qui comptais t’aider…
Je fronce les sourcils. Bellatrix Black ? Aider quelqu’un ? Elle me prend vraiment pour une trisomique.
-Merci mais je ne suis pas intéressée.
-Tu te crois vraiment assez maligne pour piéger ces deux là ? Pour Harris je dis pas mais, même si ça me fait mal de l’admettre, mon cousin est bien moins facile à avoir.
J’aimerai bien lui répondre mais je sais pertinemment qu’elle a raison. Je n’ai aucune expérience en ce qui concerne la vengeance, en général je réagis sur le coup. J’ai toujours cru que se venger était un truc de Serpentard mais je dois avouer que la tentation est forte. Elle a du percevoir mon hésitation car elle affiche un sourire ouvertement moqueur.
-Je vois que tu deviens raisonnable. Tu n’es peut-être pas si stupide que tout le monde semble le croire.
-Je peux savoir ce que tu gagnes dans l’affaire ?
-Mademoiselle est méfiante ? Mademoiselle serait satisfaite si je lui disais que je déteste cette raclure qui a le front de s’appeler mon cousin presque autant que cette traînée de traître à son sang ?
Tout à coup, elle commence à me faire peur, je peux sentir l’envie de meurtre percer dans sa voix mielleuse. Elle ne va quand même pas…m’obliger à les tuer ?
-Je…Je pense que c’est un argument recevable…
Satisfaite de m’avoir effrayée, elle s’approche de moi de sa démarche nonchalante et me demande sur un ton sans appel :
-Tu acceptes ma proposition ?
-…Je l’accepte.
Elle m’offre son plus beau sourire sarcastique avant de s’éloigner en me lançant :
-Tu me recontactes.
Je suis d’hors-et-déjà consciente d’avoir commis une erreur qui me coûtera cher.
-Some people call me the space COWBOY ! Ooohooohoo…
-Moins fort s’il vous plaît…Tout le monde nous regarde !
-Déstresse Sandy ! Chante plutôt avec nous : Some call me the gangster of loooove !
Amélia, Sandy, moi et Laura sommes dans le parc, en proie à un délire cacophonique tournant autour d’une chanson moldue qu’Amélia affectionne par dessus tout. Les paroles étant d’une grande stupidité et la musique plutôt rythmée, on comprend bien pourquoi. Moi aussi j’adore ! Sandy ne partageant pas notre avis, elle se cache du mieux qu’elle peut derrière Laura et sa boîte de cookies. Ce qu’elle peut être coincée des fois…Sautillant plus que marchant, hurlant plus que chantant, nous marchons en bordure de la Forêt Interdite. Il faut bien ça pour être tranquille, sans élèves grouillants autour de nous. Déstabilisée par l’épisode Darcy, c’est la seule solution que j’ai trouvé pour éviter de me torturer davantage. Le calme de l’automne est bien agréable. Et puis j’ai toujours aimé regarder les arbres à cette saison, ça me met d’humeur lyrique. Ces feuilles chatoyantes, tombant, flottant telles autant de plumes dorées…Hum…Nous finissons donc par arriver près du lac et nous nous installons à grand renfort de piaillement et blablatages en tout genre. A peine consciente qu’on est en plein mois de novembre, je m’étale de tout mon long par terre. A cette occasion je me rends comte que le sol est couvert de feuilles froides et humides, baignant dans la terre molle (moi et mon sens de l’observation, une grande histoire d’amour). C’est qu’on est bientôt en hiver…Toute à mes pensées, je remarque à peine Sandy qui vient de se jeter sur Amélia pour la faire taire. Non, moi j’observe plutôt cet étrange buisson, un peu plus loin. C’est bizarre mais j’ai l’impression qu’il bouge. Encore une bande de pré-pubères en chaleur ? Avec le temps qu’il fait, j’espère pas pour eux…Intriguée, je m’approche de l’arbuste, me servant de mon sac comme bouclier. Ben quoi ? On sait jamais ce qu’on va trouver au détour d’un buisson de nos jours ! A deux pas de ma cible, je m’arrête et ramasse un caillou.
-Qu’est-ce que tu fais Ally ?
-T’occupe !
Allez, à nous deux, monstre ! Je lance le caillou et…
-Maaaowww !
-Mais qu’est-ce que tu…Oh !
V’la le monstre impitoyable…A peu près sûre que les chats ne sont pas un réel danger pour l’homme, je m’avance vers la bestiole et m’accroupis à sa hauteur. D’ici, je peux l’observer en détail : un pelage blanc sale touffu, deux gros yeux jaunes et globuleux, de petites oreilles plaquée sur les côtés et un air renfrogné dû au nez minuscule planté au beau milieu de sa frimousse. Un persan plutôt atroce mais avec un je-ne-sais-quoi d’attendrissant. Enfin c’est peut-être moi qui délire.
-C’est quoi ça ?
Je me retourne vers Amélia.
-T’es bigleuse ou quoi ? C’est un chat !
-Arrête…ce truc…hideux…
-Moi il me fait un peu peur, marmonne Sandy.
-Faites pas vos sucrées : il est super mignon ce chat ! Je vais vous le prouver tout de suite.
Joignant le geste à la parole, je me tourne vers l’animal qui n’a pas décollé de son buisson, m’observant avec mépris du haut de ses courtes pattes. Je ne me vexe pas pour si peu et lui fait mon plus beau sourire gâteux. Puis, tendant la main vers lui, je bêtifie :
-Allez viens minou ! Qu’il est mignon ! Tu t’es perdu ?
Aucune réaction. Trop aimable.
-Allez, tu vois bien qu’il veut pas de toi !
-Merci pour ton soutien Amélia mais tu te gourres. Il est juste un peu farouche.
Puis je continue pour le chat, me baissant encore plus pour être à son niveau.
-Allez pépère !
Soudain, il semble daigner réagir. Il s’aplatit en position d’attaque et remue son gros derrière. Oula…Il va me sauter dessus là ?
-Ally…Fais gaffe…
-Ah mais arrêtez, il veut juste jouer !
Forte de ma constatation, j’attends que la boule de poil achève son geste. On a jamais vu un chat bouffer une fille, n’est-ce pas ?...N’est-ce pas ? Mais l’animal a apparemment décidé de me détromper. Il me saute dessus et…
-POURQUOI A-T-IL FALLU QUE JE TOMBE SUR LE SEUL CHAT PERVERS DE LA CREATION ??
-Calme-toi Ally, il ne l’a sûrement pas fait exprès…
-Et j’apprécierais que les deux greluches arrêtent de se foutre de ma poire !
Et oui, c’est triste mais c’est ainsi : le chat viens de foncer dans mon décolleté. Je suis maudite…Ce qui n’a pas l’air d’inquiéter Amélia et Laura qui s’étouffent de rire derrière moi, alors que Sandy m’empêche d’occire la bestiole. Enfin calmée, je peux me concentrer sur le plus important.
-Bon, on en fait quoi ?
-« On » ? C’est à toi de décider, moi je m’en fous, c’est ton problème, proclame Amélia.
-Surtout que tu sembles avoir des affinités avec lui ! ajoute Laura.
Et les voilà reparties dans leur hilarité, on en a pour un bon quart d’heure. Comme Sandy ne paraît pas décidée à garder le « problème » entre les mains, je me vois forcer de le prendre pour le ramener au château.
-Gilbert ?
-Nan mais ça va pas ? Pourquoi pas Gonzague tant que tu y es !
-Bah ça va ! Moi au moins je cherche !
La salle commune, juste avant le dîner. Amélia, Sandy et moi cherchons un nom pour le chat pendant que Laura…s’est endormie dans son fauteuil, face au feu. Suite à un long débat, il a été décidé que je garderai « Playcat » à mes côtés, mes amies ayant toutes trouvé des excuses plus valables les unes que les autres (« J’ai peur de lui ! » « Je risque de m’endormir dessus… » « J’en veux pas. »). Lui trouver un nom s’avère plus compliqué que ce que je pensais…Mais ce con ne fait rien pour nous aider aussi ! A trembler sur mes genoux comme un petit vieux…C’est bizarre d’ailleurs, il n’arrête pas de trembler comme une feuille, comme s’il était malade. Un chat atteint du Parkinson, c’est possible ?
-C’est nous qui lui foutons les jetons ou il a un problème ? râle Amélia.
Apparemment elle n’aime pas mon nouvel ami.
-Je crois que le pauvre est malade, murmure Sandy en le caressant.
L’intéressé se met alors à ronronner bruyamment et se lève sur ses petites pattes flageolantes pour changer de position. Entendez par là qu’il s’étale de tout son long sur moi, la tête dans ma poitrine.
-Et bien…Sénile, libidineux…Manquerait plus qu’il soit incontinent et ce sera complet.
-Parle pas de malheur ! fais-je, désespérée.
Comme pour me répondre, le chat émet un faible miaulement ressemblant plus à un bêlement qu’à autre chose. Un chat qui se prend pour un mouton. Remarquez c’est logique, non ? A fille originale, chat original ; on devait être faits l’un pour l’autre. Bon, revenons-en à cette histoire de nom. Ducon ? Mocheté ? Pervers ? Peut-être un petit peu dévalorisant…A supposé que ce chat ait une valeur. Scrutant le feu, je cherche quelque chose de valable et finit par envisager…
-Mr.Parkinson.
Les deux autres se tournent vers moi et même le chat daigne lever la tête pour me dévisager genre « Mais qu’est-ce qu’elle nous fait encore l’autre ? ».
-Quoi ?
-C’est parfait pour lui, c’est un nom unique pour un chat unique. Personne ne pourra le confondre avec un autre.
-Ca tu peux en être sûre : il n’y a aucun risque ! s’exclame Mélia, horrifiée. On ne peut pas le confondre avec quoi que ce soit : il ressemble à rien !
-Je suis entièrement d’accord.
Nous nous tournons toutes vers la gêneuse, qui n’a pas volé son titre.
-Ferme-là Darcy, je ne pense pas qu’on t’ait demandé ton avis.
-Et depuis quand j’ai besoin de ton feu vert pour donner mon avis ?
-Depuis que tu t’immisces dans MES conversations, rétorquai-je en levant les yeux au ciel (qui a apparemment et arbitrairement décidé de me faire chier).
Elle ne semble pas relever et s’approche de notre groupe. Une Darcy qui ne s’énerve pas quand on la provoque n’est décidément pas drôle. Cette garce me gâche tout mon plaisir !
-Alors, on essaie de combler le vide affectif de sa vie en ramassant des déchets dans le caniveau ?
-Hé ! Premièrement je ne souffre d’aucun vide affectif, ensuite Mr.Parkinson n’est pas un déchet mais un chat et je l’ai trouvé dans le parc, pas dans le caniveau !
Okay, j’admets que ma réplique est loin d’être cinglante mais entendre Darcy sortir une phrase presque intelligente voire un peu blessante, ça m’a perturbée. Elle se penche au-dessus de l’animal et fronce le nez dans une expression de pur dégoût.
-« Ca » a un nom ?
-« Ca » t’emmerde.
Sandy a répondu avant que je n’aie eu le temps de m’en charger. Un peu plus et je pourrais croire qu’elle aime ce chat plus que moi. Darcy semble sincèrement étonnée que Sandy ne s’écrase pas face à ses remarques comme elle le fait d’habitude.
-Je crois que mon amie a parlé en mon nom, déclarai-je en souriant niaisement.
-Et bien, pour que même la petite fouine s’en mêle, tu dois y tenir à ta bestiole.
N’y tenant plus, j’attrape cette conne par le revers de sa robe et la tire vers moi jusqu’à ce que son nez touche le mien. Je peux sentir l’atroce odeur de son gloss à la fraise d’ici. Je ne peux réprimer un renâclement de dégoût en la fusillant du regard. Puis je la lâche avant qu’elle ne se mette à beugler que j’essaie de lui casser la gueule, bien que l’envie soit là.
-Je ne sais pas ce que tu veux, mais on ne t’a rien fait pour une fois. Alors soit mignonne et casse toi.
Elle reprend son souffle et m’observe avec un tel dégoût que j’en suis quand même étonnée. Bon, d’accord, on a jamais été en très bon termes, mais à ce point, c’est étrange !
-Ce n’est pas fini, siffle-t-elle pour que seules moi et les trois autres l’entendent (oui, Laura s’est réveillée).
Okay, cette fois je peux plus ignorer la menace.
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