- Où devons nous aller, Ray? – demanda Robin au grand dragon vert qu’il chevauchait.
- Ridley? – Rayquaza passa la question à l’autre dragon.
- Vers le canyon, au nord.
- Nya? – Randagio le regarda – Qu’est-ce qu’il y à là-bas, nya?
- … - Ridley resta muet.
- Eh bien – Ray prit la parole à sa place – Ridley utilise ses pouvoirs pour trouver le chemin à suivre… Mais ses visions ne lui disent que très rarement le pourquoi des choses.
- En somme, on sait où aller, mais on ne sait pas pourquoi – résuma le jeune homme.
- C’est exact.

Les vastes plaines que le groupe survolait offraient une vue magnifique depuis le ciel, Au loin, on pouvait apercevoir une chaîne de montagnes aux flancs déserts. En réalité, c’était toute la région qui se faisait désertique au fur et à mesure qu’ils s’approchaient des montagnes. Tout le contraire des monts où se trouvait le temple et de l’Empire des Dragons…
- Tiens, j’y pense… – commenta Robin – pourquoi n’allons-nous pas au temple dont je vous ai parlé? Vous ne voulez pas voir cet autel et les quatre têtes de dragons?
- Non, pas besoin – répondit le Porteur du Vent – Tu as dit que les salles les plus profondes n’étaient pas accessibles. Et puis Ridley ne voit pas la nécessité d’y aller.
- Ah… Et ses visions sont toujours justes?
- “Le futur ne peut être changé” – cita Ray – Je ne me trompe pas Ridley?
- Ce n’est pas tout à fait exact – soupira le dragon ailé – Mes visions sont TOUJOURS justes… Mais un événement suffisamment surprenant et inattendu peut modifier ce futur. Seulement, dans notre cas ça ne change rien au fait qu’on n’a nullement besoin d’aller à ce temple – conclut-il froidement.
- Ridley… tu ne nous apprécies pas, hein nya?... – observa le chat.
- C’est vrai. Je n’aime pas les étrangers. Et quand à cause d’eux je dois quitter mon antre… – son regard noir termina sa phrase.
- Nyaaa! – les poils de Randagio s’hérissèrent.
- Ridley, arrête de leur faire peur – réprimanda l’autre dragon.
- Ce n’est pas moi qui ai abordé le sujet.


Au couchant, le groupe était arrivé à l’entrée d’un grand canyon. En réalité, plus qu’un canyon, c’était une large crevasse entre deux parois rocheuses totalement verticales. On aurait dit qu’à cet endroit, un passage aurait été “découpé” dans la montagne…
- Impressionnant! – le jeune homme contempla les roches depuis le bas, une fois qu’ils s’étaient posés.
- Nya! Regarde! – le chat indiqua une grosse pierre à l’entrée du passage.
Il était évident qu’elle avait été posée là. Sur le dessus elle avait été lissée, et quelque chose y était gravé…
Les quatre compagnons s’en approchèrent… Sur la dalle, les inscriptions étaient dans la même langue étrange que ce que les aventuriers avaient vu dans le temple.
- Nya… qu’est-ce qui est écrit, Robin, nya?
- Voyons ça… Hmm… “Moi, Apeïron, lègue mon trésor à celui qui demain sera moi. Ô toi, valeureux serviteur de l’élément mère, que deux de mes semblables si tu n’en es point t’ouvrent la voie à mon repère. Si leur toucher au plus puissant je sens sur cette dalle, sur une route sans pouvoir tu pourras te lancer dans cette gorge sinueuse, à la recherche de mon héritage”…
- Nya…? J’ai rien compris.
- Robin – Rayquaza s’approcha – ça t’est adressé. Tu es Apeïron après tout.
- Mais… – le concerné baissa les yeux.
- Un trésor t’attend ici. Tu ne vas quand-même pas passer ton chemin?
- C’est juste que…
- Nous serons là pour t’aider – sourit le dragon – Et si tu n’y vas pas en tant que héros, en tant que Porteur de la Terre, vas-y en tant que simple chasseur de trésors.
- Euh… Oui, tu as raison! Je vais pas manquer une occasion pareille.
- Bien… – il se tourna vers Ridley – Tu sais ce que nous devons faire?
- Le toucher de “deux des siens”, et en leur pleine puissance… Nous devons toucher cette dalle, sous nos formes de dragons. Ça ouvrira la voie vers l’endroit où le trésor est caché.
- Et c’est tout? – s’étonna Rayquaza.
- Il y aura sûrement des obstacles. Et je ne sais pas ce qu’est “la route sans pouvoir”. Mais pour le moment, oui, c’est tout.
- Et bien transforme-toi toi aussi – pressa Ray.
- Oui, oui… – il soupira.
Ridley recula de quelques pas et ferma les yeux. Une aura orangée l’entoura alors que son corps changeait de forme… Sa queue s’allongeait, et sa peau prenait la même couleur que cette dernière. Sa bouche et son nez se transformaient en une longue gueule dotée de dents acérées, ses ongles devenaient griffes, son cou était de plus en plus long,…
Au bout d’un instant, devant les aventuriers, il y avait un grand dragon, maigre et aux muscles parfaitement dessinés.
- Nyaaa! Terrifiant! – Randagio se cacha derrière Robin.
- C’est vrai qu’il fait peur – acquiesça ce dernier, en reculant un peu.
- Je ne suis pas fait pour attendrir des gamins – grogna le dragon – Bon, Ray, tu es prêt?
- Oui – affirma le porteur.

Les deux dragons s’approchèrent de la dalle de pierre, et chacun posa une patte dessus… Les inscriptions brillèrent d’une lueur jaune orangée durant un instant. Après un moment, un bruit résonnant comme la foudre retentit quelque part dans le passage.
- Bon… – Robin respira profondément – Allons-y.
Le quatuor s’engouffra sur cette route entre deux falaises…

Au départ, tout leur semblait normal… jusqu’à ce que Rayquaza tente de prendre de l’altitude pour observer les environs. Arrivé à une certaine hauteur, il fut repoussé par un mur invisible, qui l’obligea à baisser son niveau de vol.
- Hein? – il secoua la tête, désorienté – Mais que s’est-il passé?
- On dirait un champ de force – analysa Ridley – Mais je ne crois pas qu’il était là quand nous sommes arrivés…
- Vous croyez qu’il s’est enclenché quand vous avez touché la pierre? – demanda Robin.
- C’est fort probable.
- Que… que se passe-t-il?! – Rayquaza paniqua soudain, se retournant sur lui-même.
- Qu’est-ce qui t’arrive?
- Je… je n’arrive pas à me transformer! Je ne peux plus quitter ma forme de dragon!
- Comment? – s’étonna Ridley – Hmm…… Moi non plus.
- Mais qu’est-ce qui se passe?
- Eh bien… – l’ermite réfléchit un moment – Je sais! Le “chemin sans pouvoir”! Ça voulait simplement dire que tous nos pouvoirs sont bloqués.
- Tu veux dire…?
- Notre capacité à nous transformer, vos pouvoirs de porteurs, tout – éclaircit Ridley – Il va falloir être prudents.
Une fois d’accord, les quatre voyageurs continuèrent en faisant particulièrement attention…
Par chance, vu que les dragons pouvaient toujours voler, le trajet se faisait vite…

Vers la fin de la journée, ils virent se dessiner une petite bâtisse sur une sorte de plateforme dans paroi rocheuse. Ça ressemblait à un temple.
En s’approchant de la structure, le groupe découvrit quelle était recouverte de reliefs représentant un grand dragon au corps massif…
- Nyaaa… – le chat observait le mur – Qu’est-ce que ça peut bien représenter, nya?
- Je ne sais pas… – Robin tâta la porte – Mais en tout cas, c’est scellé.
- Ces reliefs… – Ray resta pensif.
- Tu sais quelque chose?
- Je peux me tromper, mais je crois qu’ils représentent Apeïron.
- Ah?
- Tu as raison – confirma Ridley – C’est Apeïron; les récits de ses batailles…

Alors que tous observaient les représentations des combats menés par ce porteur des temps anciens, un grondement fit trembler le temple et, un instant plus tard, une voix caverneuse résonna…
- Toi qui viens troubler mon sommeil… qui es-tu? Sache que je ne pardonne pas à ceux qui perturbent l’équilibre de ces lieux et me réveillent!
Robin fit un pas en arrière, avalant sa salive. Même lui qui était un humain pouvait ressentir toute l’hostilité, et aussi la puissance débordante, de cet être qui leur avait parlé…
- Alors? Qui es-tu? – s’impatienta la voix.
- Euh… Apeïron! – mentit Robin.
- Apeïron? – la voix prit un ton étrange.

Après un moment, il y eut un autre grondement, et le portail s’ouvrit…
L’intérieur était si sombre qu’il était impossible pour Robin et les dragons de voir quoi que ce soit. Seul Randagio entrapercevait faiblement les contours de la salle rectangulaire où ils étaient en train de pénétrer. Par contre, ce que tout le monde pouvait percevoir, c’était l’atmosphère lourde et épaisse de l’endroit, et l’horrible odeur âcre qui remplissait leurs narines…
- Qu’est-ce que c’est? – murmura le jeune homme en se couvrant le nez.
- L’odeur de la mort… – Rayquaza tenta de voir à travers les ténèbres – L’odeur de la chair en putréfaction…
- Un cadavre?!
Soudain un vent, tel un courrant d’air puissant, se leva et des dizaines de petits feux-follets apparurent en suspension, éclairant faiblement les lieux de leur lumière chaude. En même temps, les portes se refermèrent en un claquement assourdissant.

Robin et les deux dragons tentèrent désespérément de la rouvrir, mais rien n’y faisait. Randagio quand à lui était pétrifié devant le spectacle qu’il voyait…
- Un…un… un… – il bafouillait en tremblant – Nyaaaaa!!! – pris de panique, il tenta de se cacher derrière les deux imposants dragons.
- Mais qu’est-ce qui t’-… – Robin coupa en plein milieu de sa phrase quand il s’aperçut de ce qu’il y avait plus profondément dans la salle…
Le sol était jonché d’ossements et, au centre de tous ces restes, était assise la bête la plus monstrueuse qu’il ait été donné de voir aux voyageurs… C’était une sorte de grand dragon ailé. Ou plutôt, ça l’avait été… Effectivement, la créature était en fait un squelette de dragon, avec des lambeaux de peau et de chair pourrie dégoulinant de-ci de-là des os. Par endroits, il y avait également des touffes de poils humides et des moisissures gluantes…
- Un… un dracolich… – murmura Rayquaza, abasourdi – Je ne pensais pas que les dragons morts-vivants existaient vraiment…
- Apeïron… – répéta l’hideuse créature – Apeïron, où es-tu?... – il tournait la tête d’une direction à l’autre – Je ne te vois pas, Apeïron…
- Euh… – Robin ne savait pas quoi faire. Si maintenant il répétait qu’il est Apeïron, le monstre verrait immédiatement la supercherie.
- Apeïron, viens à moi… Approche…
- Euh… Je suis là… – le jeune homme, pensant que s’en est fini de lui, joua le tout pour le tout.
- Apeïron, je suis heureux que tu sois revenu… J’ai veillé sur ces lieux… Je l’ai fait de toutes mes forces… Mais je suis fatigué… si fatigué… Les pierres que tu m’avais offertes pour remplacer mes yeux pourris se sont effritées il y a déjà longtemps… mes narines je captent plus aucune odeur… ma gueule dénudée de tout tissu ne sent plus les goûts… le toucher de tout objet sur mes chairs putrides et mes os à nu me fait un mal fou… chaque son est un supplice pour ma tête où tout résonne… Oh, Apeïron, je désespérais ton retour…
- Euh… – Robin était pétrifié.
- Dis quelque chose – lui chuchota Ray – Ses sens ne fonctionnent plus; il pense que tu es Apeïron.
- Eh, oui… – il réfléchit quelques secondes – Mais… je suis là maintenant.
- Oui… Tu es là, Apeïron… Comme tu l’avais souhaité, j’ai formulé cette énigme. J’y ai mis toute mon âme…
- L’énigme?
- Oui… Je suis heureux que tu viennes enfin me libérer en la résolvant…
- Ah… oui…
- Dans ce cas, puis-je te la poser?
- Euh, oui, vas-y.
- “Si belle et innocente, si pure et délicate… Et en même temps si féroce et sauvage, si dangereuse et traîtresse… Tous m’admirent et me chantent, mais je ne suis que passion, pas sincérité… Je peux sembler fragile, mais pour vivre, j’ai besoin de larmes. Et les larmes, elles sont le résultat de crimes et de douleurs… Mais ce n’est pas pour autant que tu peux m’attraper impunément… Alors, qui suis-je?”

Le silence s’instaura dans le temple. L’étrange énigme du mort-vivant avait laissé perplexe tout le monde…

- Apeïron? Peux-tu répondre? J’ai fait cette énigme pour toi, mais je n’aimerais pas que ta vie s’achève comme celles de tous ceux qui sont entrés ici auparavant: en forme d’ossements et de feux-follets…
- Je…
- Apeïron… tu m’as promis… tu m’as promis la liberté, la rédemption…
- Euh, oui, laisse-moi réfléchir – il se tourna vers les autres – Vous avez une idée? – il murmura.
Tous se regardèrent, confus, durant une bonne quinzaine de minutes…
- Nya! – les yeux de Randagio s’illuminèrent – Et si c’était une fleur?! Nya, les fleurs sont délicates, non? Et elles ont besoin de la pluie… Mon grand frère dit toujours que la pluie, c’est les larmes du ciel, nya!
- Oui, mais la férocité et le reste? – se concentra Rayquaza.
- Nya, c’est vrai… – il baissa la tête.
- Ce n’est peut-être pas faux… – Robin se frotta le menton – Mais je crois qu’il faut spécifier de quelle fleur il s’agit.
- Tu as une idée?
- Je crois… – le jeune aventurier se tourna vers la créature – Je crois que tu parles d’une fleur. Si elle est délicate et dangereuse à la fois, qu’on en parle dans les chants, et qu’on ne peut pas l’attraper impunément… Je dirais que c’est une rose!

Il eut un autre silence pendant lequel les quatre voyageurs retinrent leur souffle, attendant le verdict du mort-vivant.
- Apeïron… Comme je le pensais, tu as réussi.
- Bien joué! – Ray félicita Robin.
- Merci…
- Apeïron…
- Euh, oui?
- Maintenant, accorde-moi le pardon… je t’en supplie, Apeïron…
- Euh – Robin se tourna vers ses compagnons, cherchant de l’aide.
- Approche-toi de lui – expliqua discrètement Ridley – Tu lui demandes son nom, puis tu poses la main sur lui, et tu récites une prière pour son salut. En tant que porteur, tu devrais pouvoir le faire.
- J-j’ai compris…
Avalant sa salive, il s’approcha de la monstrueuse bête. Plus il était près, et plus la puanteur était intense, tout comme sa peur d’ailleurs. Mais il lui fallait résister…
Une fois en face de la créature, il leva les yeux vers son crâne immense…
- Gardien du temple – il essaya de prendre un ton solennel et assuré – dis-moi ton nom.
- Mon nom?... Apeïron, tu connais mon nom…
- Eh… J’ai besoin que tu le dises pour pouvoir te libérer – il improvisa pour rectifier le coup.
- Bien, Apeïron… Mon nom est Hoshizora.
- Approche, Hoshizora, incline-toi.

Le dragon baissa la tête, pliant son long cou squelettique, de façon à se pencher au dessus de Robin.
Ce dernier, bravant son dégoût, posa la main sur le museau de la bête, et ferma les yeux…
A ce moment, il se passa une chose étrange. Robin eut l’impression d’être comme aspiré en arrière, et de se retrouver sur un autre plan existentiel.
Avec la sensation de flotter dans le vide, il voyait des images défiler devant lui… Un magnifique dragon bleu. Sublime, mais aux yeux enragés, replis de malice et de cruauté. La créature volait, fière, au dessus de villes et villages, champs et forêts. Et toutes ces contrées qu’il survolait, il les ravageait, il tuait sans pitié… Puis, une autre scène. Ce même dragon face à une petite fille humaine. Elle semblait surprise en le regardant, mais il n’y avait pas de peur dans ses yeux. Après ça, une scène avec une ravissante adolescente; probablement la même fille. Elle était avec le dragon, et ce dernier semblait maintenant plus doux, mais aussi plus tourmenté; son regard était rempli de remords… Et, une autre scène: l’entrée de ce canyon, un bataillon d’humains armés, la fille qui pleure alors que des hommes l’éloignent… Le dragon se fait tuer… Et puis, rien de plus que les ténèbres, la douleur, le regret… Alors, apparaît un dragon d’ocre, qui tend sa patte en avant, comme proposant de l’aide…

Brutalement, Robin fut sorti de ces visions. Il ouvrit les yeux, sursautant comme s’il se réveillait d’un rêve désagréable. Il se rendit alors compte que des larmes coulaient le long de ses joues… Il était comme submergé d’émotions fortes, chaotiques et douloureuses, mais qui n’étaient pas les siennes…
- Hoshizora… – il referma les yeux – Tes crimes furent horribles… Mais tu t’es repenti. La peine qui t’a été infligée était démesurée par rapport à tes actes, et tu en as souffert bien assez longtemps… Moi, Apeïron, Porteur de la Terre, de t’accorde le pardon pour tes fautes passées, et je prie pour le salut de ton âme. Tu as mérité le repos maintenant…
Le dragon souffla longuement, comme soulagé d’un poids… Il leva la tête, en même temps que ses pattes pliaient en dessous de lui… en un bruit d’os et de chair humide, son corps mort depuis longtemps s’effondra devant Robin…
Après un court instant, les restes irradièrent d’une lueur bleutée, qui enveloppa le jeune homme…

Quand il ouvrit les yeux, il était entouré de lumière, à nouveau sur un autre plan. Devant lui, brillant de mille feux, le dragon bleu d’il y a quelques minutes…
La créature le regarda, surprise, de ses yeux sombres…
- Tu n’es pas Apeïron?! – il s’exclama, d’une voix douce et chaude – Qui es-tu, humain?
- Je… je m’appelle Robin… Et je suis bien le Porteur de la Terre.
- Mais… et Apeïron?
- Il… – Robin détourna le regard – Apeïron est mort depuis des millénaires. Il y a si longtemps que depuis une éternité il n’y a plus personne sur Gaïa qui ait connu son époque.
- Ah… – le dragon baissa la tête.
- Apeïron a laissé un message à l’entrée de ce passage… Il disait que pour le Porteur de la Terre d’une époque future, il laisserait ici son trésor…
- Hein? – il le regarda un instant, après quoi il se mit à rire ouvertement.
- Pourquoi vous riez?
- C’est bien Apeïron! Il a tout prévu pour que ce soit un autre porteur qui me libère…
- Je suis désolé de vous avoir menti… C’est…
- Ce n’est rien – le dragon sourit – Tu n’es peut-être pas Apeïron, mais tu as répondu à une énigme faite pour lui, tu as vu mon histoire, tu m’as accordé le pardon… Tu as même pleuré pour moi, alors que je ne suis personne pour toi! Alors, ce mensonge, c’était le plus doux que j’ai jamais entendu… Merci…
- Oh… Euh, ce n’est rien…
- Et tu m’as dit que tu t’appelais…?
- Robin.
- Robin… Encore une fois, de tout mon cœur, je te remercie. Et de ce fait, je vais te confier le trésor d’Apeïron, la Feuille de Gaïa. Quand tu sortiras de ce plan, tu la trouveras à l’endroit de ma dépouille.
- D’accord… Merci.
- Souviens-toi que, malgré l’obtention du trésor, le champ de force n’est pas enlevé. Tu pourras sortir que par le coté opposé à celui par lequel tu es entré dans cette vallée…
- Et… les pouvoirs?
- Ils seront bloqués tant que tu ne seras pas parti – le dragon irradia plus fort, après quoi il regarda calmement l’aventurier – Robin… Je vais maintenant rejoindre les étoiles… Mais sache que mon âme restera à tes cotés… Je veillerai sur toi de mon mieux.
- Hoshizora…
- Adieu, mon sauveur. Et merci encore…
Un éclat de lumière aveugla Robin…

Quand il se ressaisit, il était allongé sur le sol du temple, ses compagnons penchés au dessus de lui…
- Nya! Robin!
- Qu’est-ce qui s’est passé?
- Ah, tout va bien… – il rassura Randagio et Rayquaza, après quoi il se releva… Il regarda les ossements en face de lui et, retenant son souffle, s’en approcha. Il remarqua très vite le métal luisant… Au milieu des os, il y avait une superbe épée à la lame dorée, ornée de pierres précieuses et d’inscriptions – La Feuille de Gaïa… – murmura-t-il – C’était donc une épée…
Robin s’approcha doucement de l’arme, et la saisit. Elle était légère, et la poignée avait un toucher très agréable… Dès qu’elle était entre les mains du garçon, un faible halo orangé l’entoura. Alors, les portes du temple grincèrent et s’ouvrirent, en même temps que les feux-follets se dissipaient… Enfin, les voyageurs étaient libres!

Mais à leur sortie de la bâtisse, une surprise les attendait…
Devant l’édifice, toute une armée de guerriers aux étranges habits. Les hommes étaient armés jusqu’aux dents, et leurs intentions étaient loin d’être pacifiques…




Voila, le 14ème chapitre est fini!
Je vous laisse dans un sale moment?! Non, presque pas XD
Bon, voici le personnage de cette partie…

• Hoshizora
- Race : dragon / dracolich
- Histoire d’origine : aucune; il est propre à cette fic
- Infos : Hoshizora est un dragon bleu ayant vécu il y a des millénaires, à l’époque d’Apeïron, premier Porteur de la Terre.
C’était un être qui durant la majeure partie de sa vie était impitoyable comme personne. Il a commit d’innombrables atrocités sans jamais éprouver de compassion. Ceci changea quand il rencontra une petite humaine. Il s’attacha à la fillette, changeant radicalement la façon qu’il avait de voir le monde. Il finit, grâce à cette rencontre, par réaliser à quel point il s’était montré cruel, et ceci le tortura énormément.
Puis, un jour, son passé le rattrapa; les humains de toutes les villes et villages qu’il avait détruits s’unirent et le retrouvèrent…
Il fut tué de sang froid par ces gens qui, pour certains des générations plus tard, étaient toujours avides de vengeance.
Il se trouve qu’un dragon ayant commit des péchés trop graves, trop nombreux, trop horribles, ne reçoit pas le repos éternel… Ainsi, il est devenu un dracolich, un dragon mort-vivant condamné à subir pour l’éternité le supplice de son corps en putréfaction (décomposition qui, grâce à une puissance maléfique, est ralentie afin de durer des milliers d’années)…
Alors qu’il était au désespoir de se retrouver dans une telle situation, il fut trouvé par Apeïron, qui lui tendit la main. Le Porteur de la Terre lui construisit un temple, et lui confia son épée légendaire. Après cela, il lui ordonna de protéger l’arme et, entre temps, d’inventer une énigme. Le dragon de terre promit de revenir un jour, et de résoudre cette énigme. Alors, Hoshizora serait pardonné. Il rendrait l’épée et pourrait connaître le repos.
Cependant, malgré sa bonté, Apeïron était malin et calculateur. Il savait que son épée serait plus utile dans le futur, entre les mains d’un prochain Porteur de la Terre…
Il se débrouilla donc pour que si un de ses successeurs s’approchait de la vallée, il trouve le temple. S’il se montre assez malin pour ne pas se faire tuer par Hoshizora, alors il mérite la Feuille de Gaïa.