Puis il mit fin à leur baiser, un sourire carnassier sur les lèvres, il laissa la jeune fille pantelante. Il se demanda ce que dirait leur roi quand il apprendrait qu'il avait fait boire un peu de son sang à une humaine. Qu'elle pouvoir acquérra t-elle ? Ça il était curieux de le savoir.
-A une autre fois, chevalier. Peut-être serez-vous à la cérémonie de demain ?
Ses questions irritèrent Camille.
-Vous posez trop de questions, messire. Et votre ami vous attend.
Ses tentatives pour l'écarter le firent sourire. Il fit un signe de tête et repassa ce qui restait de la porte, adressant un mot au serviteur qui lui avait tenu son cheval. Sans un regard en arrière, il remonta en selle et partit au trot. Camille, elle, s'efforça de ramener son attention au chaos que ses cavaliers avaient créaient et de dissiper la crainte inconfortable qui lui nouait la gorge.
Elle se hâta vers Rhoese, qui avait l'air songeuse. Une pensée lui vint soudain, l'homme avait l'air étonné lorsqu'elle lui avait dit qu'elle était écuyer, ici un aspirant chevalier pouvait être mâle ou femelle, pourvu qu'il affiche un tempérament honnête et courageux et des aptitudes à communiquer avec le monde.
Le Roi désirait que ses chevaliers puissent étudier sous la tutelle de maître Buchanan, un drakons s'étant pris d'affection pour la race humaine. D'ailleurs Camille n'était ici que pour les vacances, elle retournerait au château dans environ trois lunes. Les aspirant commençaient leur vie de chevalier dans les salles de classe du château que le roi entendait léguer, à l'Ordre d ' Ainur, qui signifit « Les bénis » dans la belle langue des elfes. Les futurs défenseurs de la justice étudiaient jusqu'à l'âge de onze ans, après quoi ils devenaient écuyers et se consacraient davantage à l'art de la guerre. Puis à l'âge de vingt ans, ils deviendrait enfin chevaliers et prendraient un jeune écuyer sous leur aile.
Trois lunes se passèrent depuis l'altercation avec les drakons, mais le même rêve hantait le sommeil des jeunes filles. Une terre brûlait, des cadavres, du sang, une odeur de pourriture, un homme avec une épée, seul, à genoux qui criait leurs noms, et puis plus rien.
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