Elle monta, et piqua des deux vers le portail.
Elle allait enfin pouvoir retourner au château et revoir son maître Beleg , un elfe chevalier du pays de Doriath, un grand archer, son nom d'ailleurs signifiait « L'arc de Fer ». Cette année, les écuyers se portaient aux nombres de six car peut de parents acceptaient de donner leurs enfants à des étrangers. Mais le vieil homme, voyant les talent magiques et innés de la jeune fille trouva qu'il était dommage de gâcher cela et voyant qu'elle s'ennuyait ici prit sa décision. La plus part des écuyers présents au château étaient soit orphelins ou abandonnés cela était un avantage car lorsque l'on devient aspirant, on doit faire une croix sur sa famille et ces origines.
Il y eut un soudain un boucan assourdissant dans les bois. Arbres et arbustes furent secoués comme si quelques créatures sauvages bien plus imposante qu'un écureuil saccageait les branches du sous-bois. Elle imaginait déjà des couguars en furie et des loups enragés. Elle ne portait aucune arme, son épée était restée au château, elle ne pouvait pas non plus s'enfuir, son cheval refusait de bouger un muscle.
Elle inspira avec difficulté. La bête innommable, quelle qu'elle soit ? Chargeait dans sa direction à toute allure.
Cela jaillit du bois dans une explosion de branches. Le souffle de Camille mourut dans sa gorge.
La créature, sombre et gigantesque, se tenait dans l'ombre des arbres, menaçantes. Son souffle s'échappait en un halètement sifflant par des naseaux, tel un démon de l'enfer. Camille ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, ce fut pour voir un cheval et son cavalier déboucher en tibutant sur la route. Des brindilles et des feuilles tombèrent dans leur sillage.
Le cheval, un alezan aux longs membres, écumait de sueur et haletait comme s'il avait galopé à bride abattue. Le cavalier était effondré sur son encolure. Il était vêtu d'une cape aux reflets d'argent. Ses épaules tremblaient d'épuisement. Il tomba du cheval. Camille eut un hoquet de surprise en apercevant deux flèches fichées dans son dos.
-S'il vous plaît...
Il lui fit signe de son gant ensanglanté.
Elle fit un pas vers lui, hésitante. Il ne devait pas être un drakons, sinon il ne lui aurait même pas adressait la parole et se serait jeté sur elle pour la tuer, blessé ou non.
Le cavalier n'était pas beaucoup plus âgé qu'elle. Des cheveux noirs étaient collés sur son front crispé par la souffrance. Ses yeux, transparent comme un miroir, brûlaient de fièvre. Il avait l'air d'avoir repoussé la mort plus longtemps qu'aucun homme n'en aurait été capable, avec ses deux flèches plantées dans son dos. Camille était certaine qu'il était un sylphes, ces êtres étaient semblable aux elfes sauf que n'étaient point immortels.
-A l'aide...
Elle s'approcha, les jambes en coton. Elle s'agenouilla prés de lui, sans trop savoir quoi faire.
- Etes-vous humaine ? demanda-t-il.
- Oui.
- Aimez-vous votre pays et votre roi ?
Camille marqua une pause. Quelle drôle de question !
- Oui.
- Je suis un messager...Sylphe.( Le corps du jeune homme fut parcouru de convulsions, un filet de sang coula de ses lèvres.) La sacoche, derrière la selle...message important...le roi. Question de vie ou de mort. Prenez- le, apportez-le-lui.
- J...je...
Une part d'elle-même mourait d'envie de prendre ses jambes à son cou, tandis que l'autre ressentait l'appel à l'aventure et l'urgence de la situation.
- Je vous en prie, murmura-t-il. Vous êtes...
Les derniers mots moururent sur ces lèvres en un gargouillement de sang qui gicla sur ses lèvres.
- Je...
- C'est dangereux.
Il frémit. Partout autour d'eux le silence régnait, comme si le monde retenait sa respiration en attendant sa réponse.
- J'irai.
Elle entendit les mots sortir de sa bouche comme si quelqu'un d'autre les avait prononcés.
-J...jurez-vous ?
Elle hocha la tête.
- L'épée. Apportez-la-moi.
Elle tira le sabre du fourreau accroché à la selle. Sa lame était incurvée avec une bande noire au milieu, comme les maîtres Lames. Elle s'agenouilla encore prés du messager.
-Mettez vos mains autour de la garde, dit-il. ( Elle s'exécuta et il plaça ses mains sur les siennes. Il toussa, et du sang ressortit denouveau de ses lèvres.) Jurez-vous...de délivrer le message...au roi...amour...pays.
Camille le regarder d'un air ébahi.
- Jurez !
On aurait dit déjà un fantôme, il n'abandonnerait pas la vie avant d'avoir entendu sa réponse.
-Je le jure...je délivrerai le message.
Bien qu'elle ait juré, le cavalier n'était toujours pas résolu à mourir.
-La broche...sur ma poitrine...Prends-la. Les autres cavaliers te reconnaîtront...comme messagère. Ne lis pas...message. Ils ne pourront pas alors...te l'arracher sous la torture...
Le corps de Camille fut parcouru d'un frisson.
-Je ferai de mon mieux, lui dit-elle.