La témérité de sa décision concernant le message lui apparut clairement. Elle portait un message pour lequel un homme avait été traqué et abattu.
Le message portait le sceau du Roi Herrior et vu les traces qu'avaient laissé la cire, le sceau avait été très vite apposé. Ce message était très important. De toute manière, elle allait au château, mais ce qui l'intrigué était les flèches noires, les peuples du royaume n'en fabriquent pas de telles. Peut-être des flèches d'orcs ? Non, les lignes étaient bien trop travaillées et ce bois lui était inconnu. Le cheval s'était enfin suffisamment rétabli pour que Camille puisse le monter. L'envie d'essayer un cheval de cavalier était trop forte. Finalement, elle fixa le message sur la selle du cheval messager, elle régla les étriers à une hauteur normal, sauta en selle et pressa les flancs du cheval. Il ne bougea pas. Elle donna un petit coup de ces talons, mais il resta sur place.
- Voilà un cheval bien têtu, dit-elle. (Celui-ci renâcla et se mit en marche vers la route Nord de son propre chef.) Hé ! (Camille tira sur les rênes, sans succès.)Hoo!
Le cheval frappa le sol du sabot et secoua les rênes d'un mouvement de tête. Camille tenta de nouveau de le guider vers la voie royale, celle qui allait directement au château, mais il refusa. Dépitée, elle mit pied à terre, elle le mènerait sur la voie Royale, dût-elle le faire en marchant. La route Nord lui faisait faire un détour et elle n'avait envie de perdre son temps. Le cheval lui arracha les rênes des mains d'un coup sec. Il partit au trot le long de la route Nord. Belegost hennit et coursa le cheval.
-Hééééé !
Elle se lança à leur poursuite, plus horrifiée que fâchée de voir le cheval s'enfuir avec le message. Elle leur courut après durant un long kilomètre. Lorsque les rênes furent presque à portée de main, il repartit en trottant de plus belle, la laissant sur place, alors qu'elle lui lançait une floppée d'injures. La troisième fois, Camille n'essaya pas de saisir la bride. Elle se tenait prés de lui, trop occupée à reprendre son souffle. Belegost lui ébouriffa amicalement les cheveux avec son souffle. Camille se retourna et lui colla une pichenettte sur le nez. Lui non plus ne l'avait pas attendue. Elle réfléchit à voix haute :
- La voie Royale doit être plus dangereuse justement parce que c'est la route la plus directe vers le Roi Herrior. Ok, on va suivre ta route.
A l'annonce de sa décision le cheval lui permit d'empoigner les rênes et de monter et se comporta comme un cheval parfaitement dressé.
-C'est çà, abruti de canasson, dit-elle.
A ces paroles il adopta une allure inconfortable. Deux lunes s'étaient écoulées depuis le début de leur voyage. La pluie, les harcelée sans cesse. La fatigue commençait à se faire sentir, Camille montait à présent courbait sur sa selle, sa veste bien nouait sur ces épaules, empêchant le froid de s'y engouffrer. Elle pensait à Rhoese, à son maître Beleg et au château. Comme elle aimerait déjà y être.
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