Resume : La dégaine élégante d'un Sherlock Holmes vêtu de sa robe de chambre, allongé nonchalamment sur son sofa du 221B Baker Street, le regard de braise d'un Arsène Lupin qui scrute la scène avant de commettre un énième méfait avec succès, ou encore Kogoro Akechi et son inaliénable sang-froid face aux mystères les plus sombres du genre humain. Toutes ces mythologies, tous ces héros flamboyants, tous ces souvenirs sont convoqués dans l'énigme du manga : Détective Conan, de Gōshō Aoyama.
Cette oeuvre chorale aux dizaines de personnages n'est pas un simple manga au long cours, elle a renouvelé son genre : la fiction policière à énigme, en variant tous les styles. Roman noir, codes à déchiffrer et comédie romantique, crimes sanglants, vengeances impitoyables et in-compréhensions d'adolescents, parfois côté voleur, souvent côté détective, un peu James Bond, beaucoup Hercule Poirot. Les inspirations, à l'image des règles et des convenances, sont autant respectées que brisées par l'auteur.
Ainsi, cet ouvrage est avant tout l'autopsie d'un triomphe à part. Il dissèque ce manga pour en faire ressortir ses narrations, ses rythmes. Comment nous raconte-t-il des histoires ? Comment nous fait-il croire à l'incroyable depuis aussi longtemps ? De la découverte du corps de la victime à la résolution de l'affaire, Gōshō Aoyama nous plonge dans un étrange cocktail d'observations, d'imaginaires et de réalismes, qui laisse une empreinte indélébile. |